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EAN : 9782207132425
336 pages
Denoël (25/08/2016)
3.35/5   17 notes
Résumé :
Godhavn est une petite ville sur l'île de Disko, située à l'ouest du Groenland. C'est là que s'est installée une famille danoise avec trois enfants qui, chacun à leur manière, tentent de trouver leur place dans cette petite communauté du bout du monde, où cohabitent trappeurs,pêcheurs et chiens de traîneaux faméliques. L'environnement hostile et le climat particulièrement rude ne facilitent pas leur intégration. Il y a Bjørk la fille cadette, capricieuse, égoïste et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Iben Mondrup amène ses lecteurs au Groenland et nous fait vivre quelques heures avec une famille à travers le regard des trois enfants : Bjork, la petite dernière au caractère bien trempé, puis Knut son grand frère, jeune garçon qui a du mal à s'intégrer et trouver sa place dans la vie, mélancolique et enfin Hilde la grande soeur qui entre dans sa vie de femme (biologiquement) et qui n'a de cesse de s'émanciper de l'emprise familiale.
L'écriture manque de chaleur, et je suis restée éloignée du Groenland, qui par ailleurs ne donne pas du tout envie de s'y installer. La rudesse du climat mais aussi la dureté des conditions de vie ainsi que le manque d'esprit d'ouverture, la difficulté d'accueillir et d'accepter l'étranger, font que je ne m'y suis pas sentie à l'aise.
De plus, le côté malsain dans les relations, présent tout au long du livre a renforcé ma difficulté à me sentir proche de ces enfants.
Si j'arrive généralement aisément à suivre les personnages des romans , à les aimer ou les détester, à m'attacher à eux ou à vouloir les fuir, ici ce n'est pas du tout le cas, je n'ai rien ressenti de particulier, je suis restée à distance.
Drôle de sensation.

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Jeux de vilains de Iben Mondrup, paru fin Août aux Editions Denoël, est l'histoire d'une famille danoise installée à Godhavn, une petite ville sur l'île de Disko, située à l'ouest du Groenland dans laquelle vivent trois enfants: Bjork, Knut et Hilde. Dépaysement garanti!

"On n'est pas toujours forcé d'avoir un but pour faire les choses.Quelquefois on peut les faire simplement parce qu'elles vous intéressent".

Afin d'illustrer son intrigue, l'auteur a choisi de narrer cette dernière à travers les yeux des enfants au travers de 3 parties plus ou moins distinctes, une par enfant. Chacun se bat pour exister et avancer, chacun nous offre sa vision du monde extérieur.

Il y a tout d'abord Bjork, la fille cadette. Elle est capricieuse, plutôt égoïste, solitaire et sans gêne. Cette solitude fait qu'elle a souvent des idées noires, tout du moins morbide. Elle envie énormément sa grande soeur.

"Le craquement au moment où l'aiguille perce la carapace. Bjork caressant délicatement du bout du doigt les ailes de l'animal avant de partir en fredonnant das la prairie chasser des papillons. Ses cheveux aux nuances rousses comme une tache chantante dans les orties, l'herbe et les chardons. le sifflement du filet juste avant qu'il ne s'abatte sur un nouveau miracle de la nature, l'oeil expressif su l'aile du paon diurne, sa trompe en crosse d'évêque, sa fuite à tire d'aile dans une brume de chaleur."

Puis vient le récit de Knut, le seul garçon de la famille. Il est timide, secret, vulnérable et sensible. Il semble si mal en point, si effrayé et malheureux, tout du moins pas à sa place dans ce monde où son imagination et sa rêverie font si mauvais ménage. Souffre-douleur de la cour de récréation, heureusement, il y a René, son ami, son sauveur face aux multiples méchancetés auxquelles il est soumis par les autres élèves de l'école. Mais ce dernier rentrera au Danemark chez sa mère, et Knut déprimera.

"Knut n'est pas de la race des vainqueurs".

Enfin, la dernière partie est celle de Hilde, la grande soeur, la prunelle des yeux de leur père avec qui elle partage la passion de la chasse.

"L'amour dit-il. L'amour que je te porte est très spécial. il ne peut pas se comparer à d'autres formes d'amour, à celui que je porte à ton frère ou à ta petite soeur, par exemple. tu es mon premier enfant, ma fille, la lumière de ma vie, ma perle, je serais prêt à mourir au nom de l'amour que j'ai pour toi, ma belle grande fille. Je donnerais ma vie pour sauver la tienne. J'aime ta mère aussi, mais pas de la même façon, pour toi mon ange, mon trésor, mon amour, je veux bien mourir".

Hilde est plus grande, elle devient une femme. Elle tombe amoureuse de Johannes, un garçon de l'île, sauvage et imprévisible, qui va se retrouver au coeur d'événements violents et inattendus. Désir d'émancipation, indépendance, donc conflits... les affres de la fin de l'adolescence ou des débuts de la vie d'adulte...

L'écriture est simple, soignée, agréable à découvrir. Elle s'adapte à l'âge et donc à la vision de chaque protagoniste, ce qui est appréciable et un point fort du roman. Parfois poétique, elle décrit de manière visuelle le quotidien et les pensées de chaque enfant. Joies, peines, secrets, amis, ennemis, l'univers est souvent dépeint avec force, sensibilité et réalisme. On trouve des phrases dures qui poussent chaque lecteur à l'introspection.

"C'est ce qu'il se passe quand on a son premier enfant, on devient plus que soi-même. plus rien n'est comme avant. Ta naissance a été le seul événement réellement significatif de ma vie et elle le restera sans doute, jusqu'à ma mort. Avant ta naissance, tout pouvait encore changer. J'aurai pu déménager, m'en aller, me cacher, fuir. tu es arrivée et moi j'ai atteint un point de non-retour."

Toutefois, il m'a manqué un petit quelque chose pour réellement m'immiscer dans cette fresque familiale. Les parties se terminent de manière trop brusque, trop abruptes. Je ne suis pas resté insensible à ce que j'ai lu, loin s'en faut, mais... j'ai un sentiment de manque, d'inachevé en tournant la dernière page. (Et cela, même un mois après puisque j'ai pris beaucoup de temps pour rédiger cette chronique)

Vous l'avez donc certainement deviné, mon avis est mitigé sur cet ouvrage. S'il se lit sans souci, s'ils relatent bien les difficultés de vie, d'adaptation et d'intégration dans un lieu étranger, s'il dépeint de manière convaincante les envies et autres moments les plus secrets d'une adolescence, je n'ai pas réussi à totalement adhérer. Il m'a été difficile de rentrer réellement dans le livre, d'être en empathie avec les personnages. Est-ce le choix de la narration? Est-ce l'intrigue en elle-même? Est-ce l'absence d'une vision plus mature (une partie vue par le père ou la mère aurait-elle changé cette perception?) Je ne saurai dire... Peut-être et je l'espère, cela sera différent pour vous.

3/5



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Dans ce roman c'est le dépaysement qui me saute aux yeux en premier. On va suivre le chemin de trois enfants au coeur d'une famille qui vit sur une île au Groenland. Entre une température inférieure à zéro et de longue journée en chien de traîneau c'est une vie différente qui nous est présentée. On est touché par la douceur de la neige qui confronte la brutalité de leur vie.

Plongé dans le froid du Groenland, on va suivre la vie de trois enfants, deux filles et un garçon. On va suivre leurs péripéties, leurs aventures et leurs réflexions au sein d'une même famille. Ces trois frères et soeurs vont nous faire vivre leurs joies et leurs angoisses. On va rencontrer trois enfants solitaires, indépendants, livrés à eux-mêmes, ils se battent à leurs manières pour survivre et avancer. C'est avant tout un roman d'apprentissage car chaque enfant à un âge différent et est confronté aux problèmes de sa génération. On se retrouve dans ces interrogations enfantines, qui chaque jour se transforment en véritable réflexions d'adultes. On voit leur construction et c'est avec plaisir que l'on découvre et suit leur parcours. Car au fond de cette île, c'est l'ennui qui chaque jour les bouffe et les oblige à s'inventer jour après jour en révélant parfois des jeux de vilains !

Ce texte est très fort car il nous plonge dans les petits riens de la vie qui révèlent la beauté de toute une île. On nous dresse le parcours de nos trois personnages qui regroupent les paysages transcendant à la gravité des maux de chacun. Ici malgré la taille de cette île et l'isolement qu'elle procure, on retrouve les mêmes problématiques que n'importe où. le besoin d'attachement, la force de l'amitié, l'envie de parcourir le monde, de tout quitter et le rejet de l'autre car il est « étranger ».

A travers tout cela, c'est toute notre génération qui est mise à nue. Je me suis retrouvée dans ces trois enfants. Trois tempéraments différents, trois âges différents, trois visions de la vie radicalement différente. Mais surtout une différence dans leurs relations aux autres et la manière dont ils appréhendent la vie. Ce roman d'apprentissage nous touche dans sa simplicité également. Ces enfants nous bouleversent car ils nous rappellent ce que c'est d'avoir 6, 12 ou encore 15 ans. Ils nous rappellent ce que cela fait de se sentir seul, de rechercher des amis avec qui tout partager puis la solitude quand ils nous sont arrachés !

J'ai beaucoup aimé comment l'auteur parvient à emmêler beauté et dureté. Comment il nous entraîne sur ce bout d'île où tout se sait et où tout s'ignore. Un bout de terre qui semble à la fois paradisiaque et étouffant !
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Mon avis :

Ma demande de service de presse a été motivée par le fait que l'histoire se déroule à Godhavn, une île du Groenland. Je lis systématiquement tout ce qui se passe dans les pays froids tant je suis fascinée par les étendues glacées.

A l'occasion de ce voyage littéraire, on fait la connaissance de jeunes trois danois appartenant à la même famille. Knut, Hilde et Bjork tentent de s'adapter au déracinement causés par leur situation géographique. Les pré-adolescents sont très observateurs. La rentrée scolaire est pour eux, l'occasion de fuir la rudesse du quotidien. Ils comprennent vite que les commérages incessants sont la conséquence directe d'une vie en communauté nécessaire aux vues des conditions climatiques. Chacun à leur façon, ils prennent aussi conscience des changements corporels, des désirs inavouables et des sauts d'humeur qui les accompagnent. Comme si cela ne suffisait pas, ils sont seuls face aux rivalités, aux séparations, aux amours naissants mais leur besoin d'évasion les rapprochera toujours.

La romancière décrit avec beaucoup de réalisme les agissements parfois étranges de ces rêveurs du bout du monde. J'ai été étonnée que ce livre ne comporte aucun chapitre. Heureusement, le lecteur est pris dans le fil des réflexions des personnages, il finit par ne plus y prêter attention.

La fin de l'intrigue est trop abrupte à mon goût. Elle m'empêche d'accorder un coup de coeur à ce bel ouvrage qui traite entre autres de la force du lien fraternel.
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Ce roman particulier traite d'une partie du monde où la vie se déroule selon la loi de la nature, le Groenland. Cet univers en totale autarcie, est révélé au lecteur au travers des trois enfants d'une famille danoise, venue vivre dans cette communauté pour des raisons professionnelles.

La première à parler , est la plus jeune de la fratrie: Bjørk. Iben Mondrup a adapté sa plume a la jeunesse de l'enfant, à sa innocence, à sa vision du monde qui l'entoure, et des adultes. Elle livre ainsi le quotidien de sa famille, et surtout de sa soeur aînée, Hilde, qu'elle observe avec envie, puis le regard s'évade vers l'extérieur de la maison avec l'école et les relations aux autres enfants.

La seconde partie décrit la vie au travers du regard de Knut, le seul garçon de la famille; qui ne se sent absolument pas à sa place dans cette communauté à l'esprit étroit et au rude caractère. le monde sauvage semble effrayé l'enfant rêveur et imaginatif qu'il est, heureusement son ami René est là pour l'aider à surmonter sa timidité et les méchancetés des autres enfants de la petite école qu'ils fréquentent.

Enfin, il y a Hilde, la prunelle des yeux du père; la grande soeur, en passe de devenir une femme; celle qui a le mieux intégrer l'esprit de cette nature sauvage et intolérante. Mais son coeur va tomber amoureux, et exacerbé cette envie d'émancipation qui grandit en elle. Et qui dit indépendance, dit conflits.

L'univers dépeint par l'auteur est dur, violent, intrépide. L'esprit de ces gens est arriéré, raciste, rigoriste. Entre la rudesse de la nature, le réconfort de l'alcool, les chiens dressés dans la soumission, le sexe, la consanguinité, le lecteur de même que les personnages sont plus que chahutés par les conditions de ce quotidien. A aucun moment, le lecteur n'a le point de vue d'un adulte, ce qui est un peu déstabilisant pour cerner la réalité des élucubrations d'une fillette. Cette vision des adultes à travers le prisme de l'enfance, rend d'une certaine manière le récit moins sombre.

La différenciation entre les danois et les groenlandais est omniprésente, Johannes en est le symbole vivant, né d'un père danois retourner vivre là-bas, et d'une jeune femme groenlandaise, il est vu comme être qui n'a pas sa place dans la communauté. C'est un paria. La vision que donne Iben Mondrup de la sexualité est aussi un peu perverse et glauque à certains moments. le regard des adultes, les tensions, la sensation d'amours incestueuses est particulièrement malsaine. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle attrape la couette sur le lit. Elle la soulève et la secoue, faisant à moitié tomber la housse à fleurs qui la protège. « C’est bon, il n’y a personne », le rassure-t-elle.
Il lui arrache la couette des mains et finit de retirer la housse qu’il laisse tomber par terre.
« Fais-nous une tente. » Elle se recouche sur le lit.
Il soulève la couette dans toute sa largeur et la laisse retomber sur le corps allongé.
Elle a disparu. Elle n’est plus qu’une vague silhouette qui gigote sous la couverture. Soudain un vêtement tombe au pied du lit.
Maintenant, c’est lui qui respire fort, les yeux rivés sur la forme sous la couverture.
« Allez, viens. » Le corps sous le duvet se trémousse avec impatience.
Il détache le bouton de son pantalon, ses doigts cherchent la fermeture Éclair. Mais il change d’avis, se reboutonne et retire seulement son pull-over.
Il vient se coucher à côté d’elle sous le duvet, elle pouffe de rire. Puis sa voix se fait dure à nouveau. « Pourquoi es-tu toujours habillé ? » Elle soulève la couverture et bondit sur lui.
Puis elle lui martèle le torse à coups de poing et lui griffe sauvagement les bras. « Je veux que tu te déshabilles, hurle-t-elle, je le veux, je le veux, je le veux. Mais d’abord, embrasse-moi sur la joue, je te l’ordonne… non, embrasse-moi dans le cou. »
Elle ferme les yeux, bascule la tête en arrière, lui présente sa gorge. Ses cheveux sont électriques, collés à ses joues.
Il pose les mains autour de son cou.
« Non, pas comme ça », dit-elle.
Il serre plus fort.
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Elle ferme la porte derrière elle. « Voilà on est seuls, annonce-t-elle, plus besoin de parler tout bas. »
Elle s’adresse au garçon qui est avec elle dans la pièce. Il ne tient pas en place. Il a l’air de vouloir s’enfuir et pourtant il se glisse sous la couette.
« Tu as les yeux fermés ? » demande-t-elle au garçon dans le lit. Avant qu’il ait eu le temps de répondre, elle s’assied à côté de lui, elle le pousse, elle lui grimpe dessus. Puis elle écarte les cuisses, se laisse tomber en avant. Elle saisit les coins de l’édredon et le referme, bien serré autour du visage du garçon. « Tu es mon prisonnier », déclare-t-elle.
Il secoue la tête pour se débarrasser du duvet.
« Pourquoi tu ne dis rien ? lui reproche-t-elle. Tu ne vois pas que je suis en train de t’étouffer ? » Elle est agacée et souffle par le nez, comme un chien.
« Parce que », répond-il. Brusquement, il se retourne et la renverse. « Parce que, contrairement à toi, je n’ai pas besoin de parler sans arrêt.
Elle a l’air déçue. Maintenant ils sont tous deux debout au milieu de la pièce. « Alors tu n’as qu’à t’en aller, dit-elle, puisque tu ne m’aimes pas.
— Chut », murmure-t-il, posant un doigt sur ses lèvres.
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En dessous de Bjork, la mer est un tapis sombre survolé par les mouettes qui vus de l'hélico ressemblent à des petits chiffres 3 dans le ciel. La grève trace une bande blanche moussue entre la côte et la mer. Enfin ils survolent la terre ferme.
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En voyant son père et sa mère, il se demande s'il est leur fils. Ses parents. Quand il prononce ce mot, Knut sent qu'il représente plus ce qu'il veut dire. Ce n'est pas que ça le tracasse, mais un peu quand même. Il ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelque chose d'étrange dans le fait que ces deux individus soient ses parents.
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