Savoir par cœur n'est pas savoir : c'est tenir ce qu'on a donné en garde à sa mémoire. Ce qu'on sait droitement, on en dispose, sans regarder au patron, sans tourner les yeux vers son livre. Fâcheuse suffisance, qu'un suffisance pure livresque !
(Chapitre XXVI - De l'institution)
Quand les vignes gèlent dans mon village, mon curé en tire argument disant que c’est la manifestation de la colère de Dieu contre la race humaine, et il doit penser que les Cannibales eux-mêmes en auront bientôt la pépie…
je répète, j'ai vécu. si dieu nous donne encore un lendemain, accueillons le avec joie. heureux celui qui est maitre de soi-même, attend le lendemain sans inquiétude. chaque jour qui se lève, est pour lui une aubaine. curae leves loquuntur, ingentis stupent.. je vous laisse traduire
nam verae voces tum demun pectore ab imo ejiciun, et eripitur persona,manes res. car c'est enfin que des paroles sincères nous sortent du fond du cour, le masque tombe la réalitè reste.
C'est une subtile considération de la philosophie. On peut et trop aimer la vertu, et se porter excessivement en une action juste. A ce biais s'accommode la voie divine :
" Ne soyez pas plus sages qu'il ne faut, mais soyez sobrement sages."
J'ai vu tel Grand blesser la réputation de sa religion pour se montrer religieux outre tout exemple des hommes de sa sorte.
Tu me défends de sentir mon tourment :
Et si veux bien que je meure en t’aimant.
Si je ne sens, comment veux-tu que j’aime ?
Sonnet XV d’Estienne de la Boetie
Et si vous avez vécu un jour, vous avez tout vu. Un jour est égal à tous jours. Il n’y a point d’autre lumière, ni d’autre nuit.
Tom pavot sapientiam omnem mihi ex anime expectorat — Alors la peur chasse toute sagesse de mon coeur.
// Ennius cité par Cicéron
La crainte, le désir, l’espérance nous élancent vers l’avenir : et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus.
Toutes passions qui se laissent goûter et digérer, ne sont que médiocres.