(- -) je n'aime pas écrire de romans autobiographiques. Ce qui est merveilleux, c'est de se sentir à l'intérieur d'individus différents de soi. La fiction est un voyage vers l'autre, et ce trajet est le plus fascinant que l'on puisse faire. Pages 32-33.
Une auteure qui fait cette déclaration dès le début de son ouvrage ne laisse aucune place à l'ambiguïté en principe. le texte est néanmoins truffé d'anecdotes dont nous déduisons qu'elles sont sorties de son imagination. le récit, est émaillé d'énormément de citations plus ou moins longues, quelquefois quatre à cinq par page, destinées à étayer son propos.
Rosa Montero a beaucoup compilé pour développer la théorie selon laquelle les grands artistes, penseurs, et autres créateurs qui ont laissés leur trace dans l'histoire, sont tous des malades psychiques qui ne tiennent que grâce à cette obsession créatrice. Leurs troubles mentaux invalidants seraient dus à un traumatisme infantile, le plus souvent la perte d'un membre de la famille proche dont quelquefois le malade ne connaît pas même l'existence, ou encore maltraitances, incestes,
J'essaie de suivre toutes les pistes capables de me conduire à la compréhension de mon cerveau, ou plutôt de notre cerveau, celui de ces 15% de personnes plus créatives. Je suis comme un
Sherlock Holmes existentiel en quête des ingrédients de cette tempête parfaite qui culmine dans l‘oeuvre. Page 155
Elle-même est persuadée que ce qui la tient debout est cette fièvre créatrice dont je ne suis pas persuadée qu'elle laissera trace dans le futur de l'humanité…