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Critique de dedanso


Je m'y attendais un peu je dois dire. A cette petite déception. Il fallait bien que le récit s'essouffle un peu à un moment car il est rare qu'une saga soit de valeur constante sur plusieurs tomes.

Bien sûr Anne est plus mûre, et donc moins sujette aux envolées lyriques que nous aimions tant chez elle. Mais ce n'est pas cela qui m'a gênée. Ce ne sont pas non plus les autres personnages qui virevoltent autour d'Anne à Windy Willows, et qui apportent de la couleur au récit.

Non, ce qui m'a déplu tout de suite, c'est le choix de l'auteur de raconter son récit via les lettres qu'Anne écrit à Gilbert, entrecoupées de quelques rares chapitres avec narrateur omniscient. La forme épistolaire à sens unique nuit clairement au récit.

D'abord, les missives d'Anne semblent peu vraisemblables tant elles sont détaillées, même pour une licenciée en lettres ! On dirait que Lucy Maud Montgomery a rédigé son histoire à la 1ère personne puis qu'elle a ajouté quelques apostrophes à l'attention de Gilbert pour montrer qu'il s'agit de lettres. Et aucune d'entre elles ne laisse place à des mots d'amour comme Anne aurait pu en écrire. Non, elle se contente de raconter dans le détail sa vie à Summerside, en rapportant mots pour mots ses conversations avec tout son petit monde.

De plus, le choix de ce format fait que Gilbert disparaît totalement du récit. On ne sait pas ce qu'il a fait ni ressenti pendant ces trois années d'études loin de sa belle. Un comble pour le lecteur qui a tant vibré à la lecture de la romance entre Anne et Gilbert, romance qui s'est développée sur les trois tomes précédents.

Les habitants d'Avonlea sont aussi passés à la trappe, tout comme les nombreux passages de description de la nature et des saisons qui faisaient aussi le sel de la saga. Oh il y a encore de très beaux passages bien sûr, mais pas autant que l'éloignement d'Anne et Gilbert fournissait de matière.

Je pardonnerai volontiers ce tome-ci à Lucy Maud Montgomery si elle se rattrape avec le suivant. Sinon, je pense que j'arrêterai là la lecture de la saga d'Anne.
Je ne terminerai pas sans saluer à nouveau le travail éditorial de la maison Toussaint Louverture : une couverture des plus splendides, un papier magnifique, une édition extrêmement soignée. On a beau y être habitués avec eux, on est toujours surpris d'autant de qualités !
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