Cette oeuvre m'a beaucoup perturbée, notamment par rapport au classique de
Molière. Dès le début de la pièce
De Montherlant,
Don Juan est décrit comme un vieillard; j'en suis donc logiquement arrivée à croire que cette oeuvre ne serait que la suite en quelque sorte de la pièce de
Molière. Or, plus tard,
Montherlant met en scène
Don Juan exécutant le commandeur: ainsi cette pièce ne pouvait être la suite de celle de
Molière où le Commandeur est dores et déjà mort.
La notion de réécriture est ici bien exploitée: reprise d'un thème majeur, l'amour de
Don Juan pour les femmes, conduit sous un angle différent.
Montherlant écrit cette pièce en 1956, le
Don Juan représente n'est plus un chasseur de femme par orgueil ou rejet des codes moraux, comme on peut le trouver chez
Molière, mais un
Don Juan chassant les femmes pour se sentir vivre en quelque sorte, oublier sa vieillesse et les horreurs passées de sa vie. D'où une fin diamétralement opposée: le
Don Juan de
Montherlant n'est pas châtié, mais finit par trouver l'amour en la personne d'Anna. Car ce
Don Juan n'a pas fauté, ou, du moins, son comportement n'est en rien lié à une "révolte morale" mais plutôt à un mal-être.
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