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Critique de gill


Le rideau se lève sur ce drame en trois actes. Don Juan apparaît. Il a 66 ans.
Il est de retour à Séville où ses caracoles lui ont créé mille ennemis et où il a à craindre la vindicte du comte de Ulloa, commandeur de l'ordre de Calatrava, dont il a séduit, l'an passé, la jeune fille de seize ans.
En compagnie d'Alcacer, un de ses nombreux fils bâtards, il hante une place de laquelle on aperçoit le départ d'un pont enjambant le Guadalquivir.
Il pourrait fuir. Il attend. Il espère un rendez-vous.
Don Juan aime les femmes, l'amour et la séduction qui le maintiennent en vie. Il est, aussi, décidé, sentant venir l'épilogue de ses péripéties, à jeter ses dernières lettres d'amour dans le fleuve...
Henry de Montherlant éclaire un personnage de légende pour, après l'avoir dépouillé de tout le romantisme dont il se pare, nous le décrire comme un être simple, changeant, parfois même superficiel et exalté.
On le dit révolté contre la société. Il dit aimer les lois humaines et tirer son bonnet à ce qui est approuvé par le plus grand nombre. Si sa profession n'avait pas été amant, il se serait fait magistrat.
Il craint la mort qui viendrait mettre fin à ses amours mais la risque pour un rendez-vous sans importance.
Cette magnifique pièce au ton parfois grave et tragique est émaillée de petites touches burlesques.
Don Juan et Alcacer ne parviennent pas toujours à éviter les pots de chambre vidés de toutes les fenêtres par des bras tendus aux cris de "El Agua !".
Et lorsque Don Juan décide de jeter ses dernières lettres d'amour dans le fleuve, un coup de vent malicieux les répand sur la place où tout à chacun peut s'en emparer.
Ce morceau de Théâtre, fait de la littérature la plus pure, éclaire sous un jour nouveau, plus humain, moins mythique ce grand personnage qui sous la plume puissante et élégante d'Henry de Montherlant retrouve son humanité.


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