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Critique de Marcuyttendaele


Pourquoi avais-je tant aimé ce livre il y a un peu plus de vingt ans ? Qui étais-je pour l'aimer ? Bien-sûr, l'écriture est admirable et les personnages parfaitement campés. Bien-sûr, c'est le roman d'une époque révolue où l'inégalité entre les hommes et les femmes ne se discutait. Bien-sûr, il y a chez Costals, le personnage principal, une forme de désespoir masqué qui ne suffit d'ailleurs pas à le rendre attachant. Mais bien au-delà de cela, - et cela eut du déjà être le cas il y a vingt ans - le regard porté sur les femmes est insupportable. Montherlant est un homme qui n'aimait pas les femmes, dans tous les sens du terme. Il les conçoit comme des appendices encombrants, sources de plaisir vains ou de passion amoureuses inopportunes. Elles sont, pour lui, destinées à se donner, à être consommées, à s'ériger en remorques, et non à construire un destin singulier, sauf peut-être dans la religion. Costals est veule, imbu, sans intérêt aucun, que cela soit comme amant, comme ami, comme père. Et il est loin d'être certain que l'auteur ait voulu le concevoir comme tel. Alors pourquoi ce propos est-il, aujourd'hui plus qu'hier, devenu écoeurant ? Peut-être parce que lu il y a vingt ans, le roman apparaissait comme un livre d'époque, un tableau d'un temps révolu tant la deuxième moitié du vingtième siècle avait fait éclater les carcans du passé, notamment dans les relations entre les sexes. Aujourd'hui, le poids du religieux et l'impact de la religion sur l'inégalité entre hommes et femmes sont tels que ce qui était appréhendé avec une distance amusée hier, n'est plus, pour l'instant, audible.
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