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Critique de juschaak


Féru d'Italie et de fresques historiques, je ne pouvais passer à côté de ce classique d'Elsa Morante, tant il semblait combiner les thématiques propres à susciter mon intérêt.

L'autrice prend le parti de nous raconter L Histoire (celle qui s'écrit en majuscule) principalement à travers le quotidien d'une mère seule (Ida) et de son fils Giuseppe (ou plutôt Useppe) dans une Rome en proie aux bombardements, aux rafles et aux trafics en tous genres.

Au cours des quasi 1000 pages que compte ce livre, Elsa Morante parvient avec brio à nous faire ressentir viscéralement la précarité dans laquelle sont poussés les êtres, la faim qui les tiraille à chaque instant et engourdis leurs muscles, la crasse, les odeurs et la promiscuité qui constituent le quotidien des familles qui tentent simplement de survivre à la guerre.

Par dessus tout, Elsa Morante nous décrit la violence sous-jacente qui se niche dans tous les recoins de la société. La violence de l'Etat, des fascistes, des partisans, des familles, de la guerre bien entendu, des humains de manière générale, et des hommes en particulier. Mais elle le fait sans manichéisme, en attachant une trajectoire complexe à chaque personnage. Par exemple, les pages où elle décrit le calvaire du corps expéditionnaire fasciste sur le front de l'Est et l'impossibilité du deuil pour les familles, sont sans doute les plus émouvantes du livre

Cependant, si je dois reconnaitre les qualités littéraires indéniables de ce récit, je dois aussi admettre avoir été quelque peu déçu, et même avoir eu du mal à terminer les deux ou trois cents dernières pages. Il y a notamment quelques chapitres en fin de livre qui m'ont semblé proprement interminables.

De manière générale, j'ai eu le sentiment que le livre avait un peu mal vieilli, étant très ancré idéologiquement dans son époque de rédaction (la fin des années 60 et le début des années 70).

C'est particulièrement flagrant à la lecture des pages qui résument les événements politico-historiques de chaque année, et dont le style et le ton sont très différents du reste du récit, représentant de manière plus évidente le point de vue politique de l'autrice. de par cette dissonance de style, ces pages qui sont sensées donner aux lecteurs les éléments de contexte permettant de mieux comprendre les événements se déroulant en arrière plan de l'histoire, m'ont personnellement plusieurs fois fait sortir de ma lecture.

Dans un style similaire (d'ailleurs clairement et explicitement influencé par Elsa Morante), j'ai largement préféré la saga l'Amie prodigieuse d'Elena Ferrante. Je tenterai peut-être à l'avenir de lire d'autres écrits d'Elsa Morante afin de me faire un avis plus définitif sur son oeuvre.









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