La démocratie, c’est l’art de fabriquer le consentement. Notre mission en tant que politiques, c’est d’assurer la cohésion naturelle de la société, à n’importe quel prix. Il n’y a rien de cynique là-dedans, et si cela nous oblige à insulter l’intelligence d’un petit nombre, parfait ; cette élite-là se débrouille très bien toute seule, Mike. Elle n’a pas besoin de nous. Ce sont les idiots qui ont besoin de nous !
Demain, demain, toujours demain, sans jamais se permettre une pause dans le présent, comme si le doute était le signe d’un manque de patriotisme. On jetait le passé et, dans la foulée, tous ceux qui s’y attardaient trop.
Vous voyez, Bob, un ordinateur, ça fonctionne à peu près comme une arme à feu, d’accord ? Vous avez la machine – le fusil ou le pistolet… Mais elle ne vous sert à rien sans les munitions, d’accord ? Eh bien, les munitions, c’est le logiciel : la chose qu’il faut mettre dans l’ordinateur pour commencer à pouvoir s’amuser avec. Bon. Ensuite, ce qui fait que ça marche, c’est en quelque sorte le percuteur : ce qui met en contact l’arme et la balle.
Le Village mondial était un cybercafé minable où des ingénieurs en informatique virés de leur boîte tuaient le temps en sirotant de la bière et en évoquant leurs souvenirs. Pas brillant comme endroit, cette sorte de taverne où la connexion à Internet était gratuite et où le proprio se fichait de savoir qui on était et ce qu’on faisait du moment qu’on ne vomissait pas sur les claviers.
Ce n’est pas parce qu’on se déplace qu’on avance.
Il fallait être plus nul que nul pour se taper douze cents kilomètres et atterrir dans un trou pareil.
La moralité de cette réussite était discutable selon que l’on trouvait normal ou non qu’un seul homme détienne les droits exclusifs sur la touche Retour® du clavier d’ordinateur standard. Susan se ralliait à ceux qui, dans le contexte de notre époque, considéraient ce privilège comme l’équivalent virtuel d’un copyright sur les pénis.
À quoi serviraient les journalistes ? Les gens n’achètent pas le journal pour avoir des faits, mais des émotions ! Pour lire des histoires !
On ne change pas pour s’adapter aux goûts de quelqu’un, pas en permanence en tout cas. Nos défauts et nos qualités sont inséparables. On ne peut pas abandonner les uns et garder les autres.
Même les célébrités, pourtant, vivaient quelque part dans le réel. Et les lecteurs aussi. Seuls des gens comme lui vivaient dans le monde virtuel entre les uns et les autres, en se persuadant qu’il est important d’être dans le secret.