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Critique de Lenocherdeslivres


De la baston, du sexe, tout cela sur la planète rouge ! Richard Morgan nous revient en pleine forme avec son héros chargé au maximum dans un roman noir sur fond d'espace.

Un polar sur Mars
Thin Air possède toutes les caractéristiques du roman noir classique : le héros, Hakan Veil, est un looser, à la forte force de persuasion. Il faut dire qu'il est a été créé pour des missions en milieu hostile, dans l'espace. Il passe un partie de sa vie en hibernation. le reste du temps, il est réveillé pour récupérer un vaisseau, mettre fin à une révolte, toujours de façon définitive et expéditive. Dans Thin Air, il doit mener une mission dont il ne possède pas toutes les clés : protéger une femme, Madison Madekwe, qui vient de la Terre, plutôt en froid avec la société martienne qui clame sont indépendance. La femme, justement, fatale à souhait : au premier regard, c'est le coup de foudre absolu, physique, brutal. Une policière grande gueule, aux blagues qui feraient rougir même un vieux sergent. Des forces en présence nombreuses, puissantes, et qu'on découvre au fil des pages. Des bas-fonds crades et puants, à la faune hybride, méfiante, violente. Un vrai polar noir et crasseux, donc, mais sur Mars. Crasseuse et puante, la plupart du temps.

Un nouveau monde ?
La terraformation de Mars est en cours. À présent, dans la Vallée, on peut respirer sans scaphandre ou autre combinaison pressurisée. Mais tout semble plus ou moins à l'abandon. Les ouvriers qui sont venus de la Terre, avec comme seul attente leur retour sur la planète bleue, ont fini par adopter leur nouvelle patrie. Mais ce n'est pas le cas des investisseurs. le rythme des constructions a ralenti, les coins sombres et lugubres se sont multipliés. le pouvoir s'est partagé : la police à un endroit, les marshalls à un autre, les truands un peu partout
et les Chinois de l'autre côté d'une frontière tacite. Et, chapeautant tout ce petit monde, les grandes entreprises, les zaibatsu (cela faisait longtemps que je n'avais pas lu ce terme). Pourries, comme de bien entendu, soumises à la tyrannie du profit. Ce thème était déjà bien présent dans Market Place (que vient de rééditer Bragelonne) : la domination de grands groupes qui se moquent comme d'une guigne des gens du peuple. Et donc d'un ex-agent de sécurité comme Hakan Veil, tout juste bon à remplir des missions en fermant sa gueule.

Du sang et du sexe
Pas à toutes les pages, hein ? Mais quand il castagne, Veil, il castagne. Et ça gicle vraiment. du sang, des morceaux de cadavres, des visages cramés à l'acide. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Plutôt avec une fourchette bien affûtée plantée dans l'oeil jusqu'à la cervelle. Et pour le sexe, ça gicle aussi. Les langues s'agitent, les orifices s'ouvrent, les fluides se mélangent, odorants. Mais, même si c'est très descriptif, ce n'est pas gratuit. Ces scènes s'insèrent parfaitement dans l'histoire. Et renforcent le côté tragique du personnage principal. Car Veil est un héros de tragédie : il est cerné par la mort et l'amour lui semble refusé en permanence. Comme le bonheur.

Un divertissement solide
Thin Air, c'est de la bonne : de l'action, mais bien construite, avec un vrai décor, bien solide, bien décrit, bien vivant ; des inventions dignes du cyberpunk, avec ses personnages quasi reliés aux machines, ces mouches qui vous piquent pour vous mettre à jour, ces insectes qui construisent les immeubles, les lorgnons qui permettent de se connecter ; une intrigue aux multiples ramifications, pas toutes tracées dès le début. Alors on met la musique à fond et on fonce, manette au maximum !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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