(…) A croire que les gens adorent les révolutions, les coups d’État. Sauf quand ce sont leurs gosses qui se font buter dans la rue faute de respecter le couvre-feu.
Avec les êtres humains, utiliser des solutions simples est simplement impossible.
En période de crise, on ne peut pas compter sur la chance, mais quand elle arrive, il faut la presser comme un citron.
– J’imagine. (Elle retira soudain son lorgnon et le posa sur la table. Puis elle s’enfonça dans son siège, m’étudiant avec un intérêt évident). Ça vous manque, tout ça ?
Lorsqu’une personne ôtait son lorgnon dans ce genre de contexte, la politesse exigeait que l’on fasse de même. Il s’agissait d’une invitation à plus d’intimité, à rompre avec les normes du quotidien. Je rangeai mon lorgnon dans ma veste et me composai un sourire amène. Choc muet de nos regards nus. La bouche de Madekwe trembla sous l’impact.
Il devenait possible de contempler le véritable ciel martien : un dôme couleur safran délavé, parsemé en haute altitude de rares nuages de terraformation, et percé à l'est par un petit soleil pâlichon.
Tu veux que je sois du côté des vainqueurs ? Mais t'es à Cradle City, mec. T'es dans les Uplands. Ici, personne n'es du côté des vainqueurs. On cherche juste à survivre, à garder une longueur d'avance sur les autres.
Il existait des munitions spéciales explosant plus loin, mais j'avais tendance à m'en tenir aux trois cents millimètres standards. Parce que, en réalité, si je ne pouvais pas toucher ma cible à cette distance, j'étais sans doute déjà mort.