La méthode veut appréhender la complexité, non la complétude, car nous sommes condamnés à l'incomplétude.
Le réel est-il réification d'une réalité qui n'est pas faite de choses mais que nous « chosifions » ?
La réalité de la vie est issue de la complexité de son auto-organisation qui est en fait auto-éco-organisation, laquelle a besoin de son environnement pour y puiser les énergies nécessaires à son travail ininterrompu (que celui-ci dégrade sans cesse).
Oui, il y a d’extraordinaires puissances organisatrices dans notre univers, de l’atome à la galaxie.
Mais il y a des forces désorganisatrices tout aussi extraordinaires, dont le second principe de la thermodynamique fut un révélateur.
L’émerveillement ne saurait occulter le fait que notre univers est activé par la mort et la destruction et qu’il travaille aussi pour elles.
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Plus on voit ce qu’il y a de rationnel, plus il faut voir aussi ce qui échappe à la raison.
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Je suis de ceux qui s’émerveillent de l’univers, mais non de ceux qui lui trouvent un sens ou le rationalisent.
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J’ai le fort sentiment de l’invisible caché dans le vu.
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Il est remarquable que notre univers n’aurait pu se concrétiser qu’à partir du « réglage » très précis de quinze constantes (à 1/106-0).
Cet apparent réglage sert d’argument aux partisans d’u dessein intelligent, qui aurait permis la vie et, finalement, la venue d’Homo sapiens, lequel par coïncidence, aurait un bel avenir devant lui, puisqu’il est apparu dans la jeunesse d’un Soleil qui a encore quatre à cinq milliards d’années d’espérance de vie.
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L’extase est l’état paradoxal où l’on se trouve en se perdant, où l’on s’accomplit en s’oubliant.
L’extase procure le sentiment de fusion avec l’Adoré, l’Absolu ou le Tout.
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Beaucoup de découvertes déboucheront sur bien des remises en question.
Mais, ce qui m’importe, c’est tout ce qu’elles nous conduisent à abandonner définitivement : le règne de l’ordre déterministe, le réductionnisme et la disjonction entre les disciplines, la réalité comme notion claire et distincte, et ce qui m’importe aussi, c’est tout ce qu’elles nous amènent, sans parfois le savoir, à considérer : la complexité de l’univers, de la vie, de l’humain.
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