Un sourire mélancolique éclaire le visage d'Anita, qui vient de comprendre que le conte de fées est terminé. Dorénavant, elle doit faire face à la vie, la vraie.
Il y eut un temps où les Anglais ne vivaient pas comme une minorité, enfermés dans leurs casernes, leurs forts, leurs palais et leurs quartiers, horrifiés à l'idée de se mélanger aux autres. Il y eut un temps où les vice-rois britanniques n'étaient pas obsédés par l'idée d'éloigner les Indiens des Européens. Il y eut un temps, au début de la colonisation anglaise, où les idées et les gens se mélangeaient librement. La frontière entre les cultures étaient floue.
La roue du karma tourne pour tout le monde, inexorablement.
Rien ne rapproche autant deux êtres qu'être laissés de côté, se sentir différents des autres, déracinés.
Rien ne renforce davantage l'amitié que comprendre la solitude de l'autre.
Peut-on vivre toute une vie sans jamais être broyée par l'amour? Sans se laisser emporter par l'extase?
Don Angel Delgado de los Cobos ne croit pas aux miracles. Chauve, le visage sec, portant de grosses lunettes à monture noire, il a lutté toute sa vie contre un ennemi invisible qui gagne toujours la partie : la pauvreté.
Mais une jeune Andalouse au sang chaud n'a pas de patience.C'est comme demander à un taureau de combat d'être docile et doux.
Pour la première fois je me suis rendu compte que nous serions seuls toute notre vie.Et je me suis sentie accablée à l'idée que mon mari était un véritable inconnu
Les Anglais qui s'installèrent en premier aux Indes n'étaient pas des individus arrogants ,imbus de supériorité raciale, comme ces vice-rois et gouverneurs à la mentalité victorienne capables d'investir une énergie considérable à contrôler les mouvements d'une Espagnol de dix-huit ans mariée à un rajah
Le mystère insondable de l'amour avait réuni l'impossible: un prince indien,francophile, très riche et beau, était tombe amoureux d'une Espagnole sans caste ni lignée,de dix- huit ans sa cadette et qui savait à peine lire et écrire.