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Critique de Sachenka


J'ai été emballé par le début de ce roman, La chanson de Salomon, avec cette rue Pas-Rue-du-Médecin, appelée ainsi par dérision, puis j'ai été intrigué par ce vendeur d'assurance qui se jette du haut d'un hôpital, causant cette pauvre femme enceinte (fille dudit médecin de la fameuse rue) à devenir la première de couleur à accoucher à l'intérieur de l'hôpital. Début prometteur. Je me disais que son auteure, Toni Morrison, avait beaucoup d'imagination et, pour une lauréate du sérieux prix Nobel, ne craignait pas de jouer avec le ton humoristique. Mais, pas la suite, je me suis senti un peu perdu. le nouveau-né sera éventuellement surnommé Laitier (pas parce qu'il distribue du lait, non ! cherchez plutôt du côté d'un allaitement maternel prolongé) car, dans ce patelin de Caroline du Nord, tout le monde doit porter un surnom. Et le plus étrange est le mieux. Ainsi, on a droit à Mort, Corinthiens Un, etc. Un petit lien avec les Évangiles aide aussi, comme Pilate et Agar.

C'est que La chanson de Salomon est une grande fresque historique sur le peuple noir, cherchant à retracer ses origines et à trouver son identité. Ainsi, tous ces liens avec les Saintes Écritures mais aussi avec les légendes africaines, avec traditions orales, servent à l'accentuer. Et, pour y arriver, tout y passe : déracinement, esclavagisme, désoeuvrement, haine raciale, amour et folie, chasse au trésor, etc.

Écrit ainsi, c'est assez vendeur. Toutefois, l'intrigue est toute aussi étrange que les noms des personnages. J'oserais même dire embrouillée. Par moments, ça semblait si décousu que j'éprouvais de la difficulté à m'y retrouver. Puis, à d'autres moments, mon intérêt reprenait et tout semblait avoir du sens à nouveau. J'ai vécu de tels épisodes plusieurs fois. À cause de cela, je n'ai pas été aussi sensible aux qualités littéraires, poétiques et symboliques du roman. Peut-être est également à cause de la plume de Toni Morrison ? J'avais l'impression qu'elle forçait trop l'inclusion de certains passages qui semblaient peu apporter à la trame principale. Dans tous, les cas, le dénouement rassemble tous les éléments qui me paraissaient disparates en un tout cohérent, il était trop tard pour moi : j'avais presque oublié le début de cette histoire et les raisons qui m'avaient poussé à en continuer la lecture. Dommage. Il va sans dire que ce n'est pas une lecture légère.
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