Je fais rarement les choses dans ce sens mais j'ai lu
Assoiffés après l'avoir vu à Avignon l'été dernier. Je cherchais au départ à voir Littoral du même auteur que j'avais lu (et que j'ai fini par aller voir la semaine suivante) et je me suis "rabattu" sur cette pièce pour laquelle il restait des places.
Je n'ai pas regretté ce contretemps car j'ai découvert une pièce coup de poing comme le sont la plupart des oeuvres de
Mouawad. Alors qu'habituellement, on trouve l'influence de son passé au Liban dans ses oeuvres, il n'est ici question que des souffrances de l'adolescence face à la réalité de la vie et à ses laideurs, face aux renoncements que suppose le passage à l'âge adulte. Faits de longs monologues des deux personnages principaux, ce texte sait toucher à l'essentiel de ces questions fondamentales de l'humain puisque nous sommes tous passés par là. Les répétitions incantatoires du personnage de Murdoch m'ont totalement bouleversé lors de la représentation et je n'ai pu essayé de retrouver (imparfaitement) cette émotion qu'en réinterprétant à haute voix certaines répliques.
Je ne saurais jamais comment j'aurais perçu le texte si je l'avais lu avant de le voir et si cette lecture m'aurait d'ailleurs donné envie d'aller à une représentation du texte. C'est en tout cas pour moi une très belle pièce contemporaine, sensible, poétique et surtout juste.
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