AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le peuple contre la démocratie (9)

L'histoire de la désillusion des citoyens à l'égard de la politique est ancienne ; elle a désormais pris une forme inquiète, frustrée, méprisante même. Le système des partis avait l'air figé ; aujourd'hui, les populismes autoritaires ont le vent en poupe tout autour du monde, de l'Amérique à l'Europe, de l'Asie à l'§Australie. Les électeurs ont toujours exprimé leur dégoût à l'égard de certains partis, hommes politiques ou gouvernements ; à présent, la plupart d'enter eux sont lassés de la démocratie libérale elle-même.
Commenter  J’apprécie          101
Les gens ordinaires ont depuis longtemps l'impression que les politiciens ne les écoutent plus au moment de prendre leur décision. Ils sont sceptiques pour une raison : cela fait longtemps que les riches et les puissants possèdent un degré inquiétant d'influence sur les politiques publiques. Le jeu de chaises musicales entre le monde des lobbies et celui du Parlement, le rôle démesuré joué par les donations privées dans le financement des campagnes, les honoraires de conférencier payés aux anciens hommes d’État, et les liens étroits entre la politique et l'industrie ont délogé le peuple de la prise de décision en matière de politiques publiques.
Commenter  J’apprécie          50
Il est impossible de nier que nous traversons un moment populiste. La question, dès lors, est de déterminer si ce moment va se transformer en époque -et remettre en cause jusqu'à la survie de la démocratie libérale. (p.9)
Commenter  J’apprécie          50
L'origine de la perte de pouvoir du peuple, prétendent-ils se situe dans la thésaurisation opérée par les élites politiques et financières. Les grandes entreprises et les superriches sont ceux qui ont insisté pour que les banques centrales indépendantes et les traités commerciaux avantageux constituent des aubaines pour les monde des affaires. Les politiciens, les universitaires et les journalistes préfèrent un mode technocratique de gouvernance, car celui-ci protège leurs décisions de la volonté populaire. Et tout cet égoïsme se dissimule derrière un paravent de l'idéologie néolibérale propagée par des think tanks et des départements d'universités eux-mêmes financés par de riches mécènes.
Commenter  J’apprécie          40
Dans l'atmosphère générale de dépression économique, il est tentant d'oublier que la masse totale des économies occidentales n'a cessé de croître au cours des dernières décennies. Depuis 1986, le PIB de l'Amérique a augmenté de 59 %. La valeur nette du pays a crû de 90 %. Les profits des entreprises ont bondi de 283 %.

Mais ces nombres agrégés masquent la répartition des gains. Seulement 1 % de l'augmentation totale de richesse entre 1986 et 2012 est revenu à 90 % des ménages les plus pauvres. Tandis que 42 % allèrent au 0,1 % le plus riche.
Commenter  J’apprécie          30
En Occident, les trois dernières décennies ont été marquées par le rôle croissant joué par les tribunaux, les administrations, les banques centrales et les institutions supra nationales. Dans le même temps, on a observé l’augmentation rapide de l’influence des lobbyistes, des dépenses électorales et de l’abime séparant les élites politiques du peuple qu’elles sont supposées représenter. Tout cela ensemble, cela a conduit dans les faits à isoler le système politique de la volonté populaire.
Commenter  J’apprécie          20
L'Amérique n'est pas la seule à avoir emprunté la pente du libéralisme antidémocratique. Quasi toutes les démocraties développées sont actuellement victimes d'une puissante logique de mise sous tutelle. De nombreuses questions importantes ont été soustraites à la discussion politique par les traités de libre-échange et les agences indépendantes.
Commenter  J’apprécie          20
Le type de progrès économique rapide qui fut la règle durant l'après-guette était suffisant pour conférer sa légitimité à la démocratie libérale. Ce n'est pas que les Américains aient jamais aimé leurs hommes politiques ni considéré que Washington constituât un exemple remarquable de vertu morale. Mais aussi longtemps que le système fonctionnait à leur avantage, la plupart des individus ont cru qu'en dernière instance les politiciens se rangeaient de leur côté. "Je ne suis pas certain de pouvoir faire confiance aux hommes politiques , auraient-ils dit, mais je suis deux fois plus riche que l'était mon père, et mes enfants le seront probablement deux fois plus que moi. Laissons leur le bénéfice du doute..."
Commenter  J’apprécie          10
le peuple contre la démocratie
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (126) Voir plus




    {* *}