Zadkine : gouaches des années 20

Moins nombreux que les nus, les paysages forment des séries à part dans l'oeuvre peint de Zadkine et témoignent du souffle nouveau qu'il puise chaque fois dans sa rencontre avec la nature.

Son ami le plus proche est alors Modigliani, qui commençait à tailler ses fameuses têtes en pierre, dont on retrouvera d'ailleurs l'influence dans la propre sculpture de Zadkine.
Ils partagent à La Rotonde les mêmes difficultés : "C'était le temps des vaches maigres pour nous deux ; on s'asseyait aux terrasses des bistrots, Modi faisait des portraits de voisins de table qu'on leur donnait pour essayer d'avoir un franc. A un certain moment, pour pouvoir vivre et aussi travailler, c'était lui, un jour, qui mendiait pour deux, le lendemain c'était moi".

Zadkine a souvent réalisé des intérieurs avec des personnages, en des compositions simples où il n'a retenu que quelques éléments essentiels.

Zadkine a voué toute sa vie un véritable culte à la musique. Cela se retrouve souvent dans ses oeuvres sculptées ou sur papier.

Zadkine fait souvent référence dans ses dessins à l'univers des cafés, ceux de Montparnasse probablement, qu'il fréquenta beaucoup avec Modigliani jusqu'à la mort du peintre.

Zadkine suit le même cheminement que Cézanne qui avait commencé par peindre des baigneuses, puis s'était attaché à la présentation des corps nus pour en faire le sujet central de ses peintures.

Entre 1919 et 1920, Zadkine réalisa un grand nombre d'oeuvres ayant pour thème des nus féminins dans un paysage plus ou moins élaboré.

La présence de Zqdkine dans les collections belges deviendra avec le temps de plus en plus importante, et lors de la rétrospective organisée en 1933 par le musée des Beaux-Arts de Bruxelles, près du tiers des cent vingt-deux oeuvres sur papier qui y figuraient appartenaient déjà à des collectionneurs privés.

Zadkine gardera toute sa vie l'intérêt passionné pour le dessin pur, qui lui sert de prophylaxie et presque de morale : "Dessine. Il n'y a vraiment que le dessin pour remettre d'aplomb. On ne peut se laisser aller à l'ennui ou à la tristesse si on dessine".