Zadkine est, sans doute, plus connu comme sculpteur ; pourtant son oeuvre graphique est abondante et présente une grande diversité : dessins, encres, aquarelles, gouaches. le dessin fut un moyen de subsistance pour
le jeune artiste d'origine russe, arrivé à Paris sans le sou, avec ses rêves de
sculpteur. Malgré la richesse de sa production (environ 1200 oeuvres, à ce jour), elle demeure un pan inexploré de sa création.
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Son ami le plus proche est alors Modigliani, qui commençait à tailler ses fameuses têtes en pierre, dont on retrouvera d'ailleurs l'influence dans la propre sculpture de Zadkine.
Ils partagent à La Rotonde les mêmes difficultés : "C'était le temps des vaches maigres pour nous deux ; on s'asseyait aux terrasses des bistrots, Modi faisait des portraits de voisins de table qu'on leur donnait pour essayer d'avoir un franc. A un certain moment, pour pouvoir vivre et aussi travailler, c'était lui, un jour, qui mendiait pour deux, le lendemain c'était moi".
La présence de Zqdkine dans les collections belges deviendra avec le temps de plus en plus importante, et lors de la rétrospective organisée en 1933 par le musée des Beaux-Arts de Bruxelles, près du tiers des cent vingt-deux oeuvres sur papier qui y figuraient appartenaient déjà à des collectionneurs privés.
Moins nombreux que les nus, les paysages forment des séries à part dans l'oeuvre peint de Zadkine et témoignent du souffle nouveau qu'il puise chaque fois dans sa rencontre avec la nature.
Zadkine gardera toute sa vie l'intérêt passionné pour le dessin pur, qui lui sert de prophylaxie et presque de morale : "Dessine. Il n'y a vraiment que le dessin pour remettre d'aplomb. On ne peut se laisser aller à l'ennui ou à la tristesse si on dessine".
Zadkine suit le même cheminement que Cézanne qui avait commencé par peindre des baigneuses, puis s'était attaché à la présentation des corps nus pour en faire le sujet central de ses peintures.