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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A Athènes, quatre hommes liés au monde de la finance sont décapités au sabre. En même temps, des tracts circulent dans toute la ville, incitant les athéniens à ne plus rembourser leurs trop nombreux crédits. Les banquiers s'affolent et menacent, les politiciens s'insurgent, la brigade anti-terrorisme crie au terrorisme, la population est à deux doigts d'applaudir et le commissaire Charitos doit chercher le ou les meurtriers.

Premier tome d'une trilogie où Petros Markaris nous emmène au coeur de la crise grecque, au moment du premier plan d'austérité imposé par l'union européenne. Les conséquences sont immédiates : allongement du temps de travail, baisse des salaires, suppression des primes, crédits coupés, fermeture des petits commerces, suicides en série, etc. Même le brave commissaire Charitos voit s'envoler ses treizième et quatorzième mois et sa retraite s'éloigner tandis qu'il regarde d'un oeil affligé son cardiologue de gendre s'évertuer à joindre les deux bouts avec difficulté. Dans une ville dont les légendaires embouteillages sont aggravés par les manifestations de retraités, fonctionnaires, chômeurs et autres floués de la crise, le policier recherche un tueur qui s'attaque aux pontes de la finance et un ''Robin des banques'' qui incite à la cessation de paiement des crédits.
Avec une pointe d'humour et de cynisme, Markaris prend le prétexte de cette enquête pour raconter un pays en crise où, comme partout, les petits trinquent pour les gros bonnets et paient au centuple la gestion économique effroyable de dirigeants inconséquents et souvent corrompus. Une belle leçon d'économie.
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Crise économique en Grèce, un polar qui fait perdre la tête aux banquiers !

À Athènes, le commissaire Charitos vient de marier sa fille. On l'appelle pour une enquête, un banquier vient d'être proprement décapité !

Les retraités voient leur pension réduite, le salaire des policiers est coupé et ils devront rester cinq ans de plus au boulot, les perspectives d'emploi pour les jeunes sont faibles, la situation n'est pas facile. Mais pendant ce temps, les riches et les banques… Décapiter les banquiers devient peut-être alors un fantasme collectif ! (Mais un coup d'épée dans l'eau, car supprimer des banquiers ne tue pas les banques…)

Un roman policier plein d'ironie, qui dénonce avec humour les restrictions imposées aux Grecs par les instances internationales. Un sain défoulement pour les Hellènes et un moyen de comprendre un peu leur situation pour les autres.
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Les têtes tombent à Athènes, et pas n'importe lesquelles : les victimes ont pour point commun d'être des professionnels du secteur financier : ancien directeur de la banque centrale, responsable du recouvrement de dettes, responsable d'agence de notation, chaque décapitation à l'épée étant accompagnée d'une simple feuille A4 signée d'un D. L'équipe du commissaire Charitos est sur les dents, malheureusement cornaquée par la brigade anti-terroriste, avec à sa tête, Stathakos imbu de sa personne et persuadé de boucler l'affaire en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Liquidations à la grecque est le premier opus d'une tétralogie écrite pendant et dans le contexte de la crise en Grèce (Petros Markaris ayant écrit de nombreuses enquêtes policières avec Charitos comme héros récurrent).
Au delà d'une bonne intrigue policière, ce roman policier offre une très bonne occasion de découvrir de l'intérieur les conséquences de la crise économique en Grèce : commissaire et collaborateurs égrainent leurs dialogues de nombreuses références aux coupes dans leurs salaires, aux suppressions de primes ou de 13ème mois et autre allongement de carrière pour obtenir au final, des retraites qui fondent à vue d'oeil...
Il en faut donc, de l'humour et du recul pour, malgré ce contexte, s'accrocher à une enquête qui prend des tournures de règlement de compte et d'éradication des grands financiers responsables tout désignés de la crise grecque; il faut également beaucoup d'amour dans la famille de Charitos, pour permettre à sa famille, grâce à beaucoup de solidarité, de débrouille et de sacrifices, de ne pas se déliter, se déchirer ou dégringoler socialement.
Une belle découverte, avec un personnage bourru et très proche de sa famille, humain pourvu d'un humour caustique et philosophe quand il le faut.
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Un ancien banquier très habile mais retraité, un certain Gigilamoroso, vient de se faire décapiter à l'épée, telle Anne Boleyn.

Pardon, c'est pas le bon nom… Comment tu dis ? Zizimenculos ? Non plus… Ces noms grecs, je ne m'y ferai jamais, moi…

Ah, voilà ! Zissimopoulos, Nikitas de son prénom. Et le premier qui me chante ♫ Nikitas Jolie fleur de Java ♪ s'en prendra une dans la figure ! Par contre, je n'ai rien contre Sir Elton John

♫ Oh Nikita You will never know anything about my home ♪

Si je chante, c'est parce que j'ai le coeur léger ! Imaginez que dans ce polar grec, on décapite des banquiers… Pour une fois que les victimes ne me sont pas sympathiques mais le criminel oui… Des envies folles de l'embrasser, cet assassin même si ce n'est politiquement pas correct et que de toute façon, le mal est déjà fait, la crise est là.

Première incursion dans le petit monde de la police athénienne menée par le commissaire Kostas Charitos et pour une première, c'est plus que réussi.

Non seulement j'apprécie le commissaire (qui n'est pas un alcoolique bourré de blessures secrètes) mais aussi sa petite famille, dont son épouse Adriani, qui, malgré le fait qu'elle n'intervienne pas souvent, laisse un souvenir impérissable à la lectrice que je suis.

Si les membres de son équipe ont des noms assez difficiles à retenir pour la belge que je suis, leurs portraits sont esquissés en peu de mots, mais comme il y a des romans qui précèdent celui-ci, je suppose qu'ils sont plus détaillés dans ceux-là. Malgré tout, ils m'ont fait bonne impression, les inspecteurs Dermitestivale et… Pardon… Dermitzakis et Vlassopoulos (seuls les cavaliers comprendront mon jeu de mot).

Autre personnage dans cette enquête sur les banquiers qui perdent la tête, c'est la Grèce, ses embouteillages, sa chaleur, ses manifestations, sa grogne, ses emprunts et, personnage tout aussi important qui gravite dans ces pages, c'est cette bonne vieille crise financière de 2008 ! Oui, celle-là même qui a mis les banques à genoux (pas longtemps) et a vidé les poches de certains.

Intégrant à son enquête des explications sur certaines opérations banquières, l'auteur n'en fait pas trop et jamais cela ne devient indigeste, tout comme les revendications des Grecs, leurs ras-le-bol, leurs râleries, le tout est incorporé au récit de manière naturelle et le lecteur se rend compte alors de ce que certains ont enduré puisque nous nous trouvons de l'autre côté du miroir.

Véritable coup de projecteur, la crise est mise en lumière par un Grec, sans pour autant exonérer son pays et ses compatriotes de leurs fautes. Avec un certain cynisme et un cynisme certains, il n'a pas peur de mettre des nez dans leur caca.

Pour cette enquête, un personnage comme le commissaire Kostas Charitos était celui qui nous fallait : comme nous, il n'y connait pas grand-chose à cette crise financière et aux noms barbares de certains produits, tout comme les autres, il tire le diable par la queue, peste sur les supérieurs et leurs conneries, en a marre des magouilles politiciennes et voudrait faire son job de la meilleure manière qui soit.

Un roman noir éclairant la lanterne sur la crise financière, une enquête captivante, des assassinés peu sympathiques et une foultitude de personnages désabusés, bougons, fâchés, râleurs et qui paient les conneries de leurs gouvernements et les leurs aussi.

Un roman noir que j'ai eu du mal à lâcher et maintenant, je compte bien retrouver un autre jour le commissaire Kostas pour la suite de ses aventures, et le prologue aussi.

Un roman noir qui permet aussi à un Grec de dire par écrit ce que bien de ses concitoyens ont dit à voix haute ou à voix basse. Mais on n'écoute pas toujours les petites gens alors que ce sont eux les plus pénalisés.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Cela faisait un moment que je voulais lire un roman d'un auteur grec et c'est parmi une des listes parues dans Babelio que j'ai pigé ce titre.
Kostas Charitos, commissaire de police à Athènes, est déjà le personnage principal de plusieurs romans de Petros Markaris. L'action de Liquidations à la grecque se déroule peu après la crise économique de 2008, alors que les États vacillent sur leur fondement. Les pays d'Europe faisant partie de l'acronyme PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Spain), déjà fragiles, sont ceux qui écopent le plus. Un meurtrier Robin des banques entreprend de faire la loi parmi le monde financier athénien; les têtes se mettent alors littéralement à tomber.
Nul besoin d'avoir lu les premières enquêtes de Charitos pour entrer dans le jeu. Petros Markaris mène son histoire de façon efficace, rapidement et simplement. Un soupçon de vie familiale de l'enquêteur, saupoudré de réflexions sur le quotidien des Grecs, assaisonné de nombreux embouteillages dans les rues surchauffées d'Athènes, plus un zeste d'humour et voilà un polar honnête, dont l'intrigue plausible donne une envie fébrile d'en connaître l'issue.
Mais je n'en resterai pas là avec la Grèce et je compte bien lire d'autres ouvrages sur ce pays dont on n'entend pas beaucoup parler chez nous.
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Merci au Babelionaute qui a écrit une critique sur Liquidations à la grecque de Petros Markaris, qui m'a permis de découvrir ce livre.
Car c'est un bon livre !

On devrait écrire un essai sur "polar et géopolitique". Liquidations à la grecque donne une image assez révélatrice de la société grecque. On se demande d'ailleurs ce qui, du polar ou du constat, est le plus important dans cette histoire.

Le commissaire athénien Charitos, qui vient de marier sa fille, est confronté à une série de meurtres qui touchent des banquiers. Entre un collègue opportuniste, aux ordres du ministre, qui serait prêt à mettre n'importe qui en prison pour réussir, et des envoyés des différents pays européens qui portent un regard, pour le moins méprisant, sur la police grecque, il va mener son enquête.

On retrouve les ingrédients du polar : la vie du commissariat, celle du commissaire, les journalistes qui veulent des scoops. Plus les embouteillages dans Athènes (c'est tous les jours grèves !) , plus la corruption toujours possible, plus ceux qui râlent contre la montée de l'âge de la retraite (au-delà de 53 ans, c'est un scandale), plus ceux qui sont désespérés par la crise, plus les jeunes qui ne trouvent pas de boulot. Bref, c'est la crise. Mais bizarrement, ce commissaire et plein d'humour et de réalisme, et on a très envie de rester à ses côtés pour mener l'enquête.

Une belle découverte à poursuivre donc.

Attention quand-même : j'ai eu beaucoup de difficultés avec les prénoms grecs (hé oui !) : Phannis est un garçon, Adriani une fille, les noms de famille sont longs. Cela peut ralentir la lecture. Mais ce serait dommage de s'arrêter à ce détail !
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Rien de tel qu'un bon polar pour mieux comprendre la société où il se déroule !

C'est le cas des trois derniers policiers de Petros Markaris, qui constituent la "trilogie de la crise". Ici le premier, sorti en 2010 en Grèce, suit le commissaire Charitos, personnage récurrent de Markaris, dans une enquête autour de crimes mystérieux : un banquier à la retraite, puis d'autres requins de la finance, sont successivement décapités par un meurtrier qui signe ses coups d'un simple "D". Mais le premier plan d'austérité vient d'être imposé au pays et le chômage commence à frapper, suivent les coupes dans les salaires de même que le recul de l'âge de la retraite. Beaucoup de petits commerces ferment, des gens sont ruinés et se suicident, comme le voisin du commissaire qui s'est jeté par la fenêtre, traumatisant son épouse Adriani, pourtant adepte du "martyre silencieux".

A coup d'aphorismes et de remarques humoristiques, on comprend mieux les problèmes de la société grecque, la corruption des élites et les restrictions imposées à la grande masse des gens.

Dans ce polar de critique sociale mais aussi d'humour et de dévoilement des problèmes de fond, l'enquête est classique, la peinture des embouteillages d'Athènes et des rivalités au sein de la police font partie des passages obligés. Mais l'idée de fond, d'une société grecque droguée à l'argent facile des banques et du FMI, est d'une remarquable justesse.
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Roman policier d'actualité ! le commissaire Charitos, que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteur, mène l'enquête sur un "Robin des banques" qui décapite à Athènes en pleine crise des personnalités du monde de la finance. Des tracts laissés aux côtés des cadavres incitent les clients des banques à ne pas rembourser leurs emprunts ! Crise grecque, politiques corrompus, humour très caustique sur la société grecque contemporaine. Drôle et loin du misérabilisme.
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Dans la catégorie polars cultes et intemporels, je demande Liquidations à la grecque de Petros Markaris, mon opus préféré de cette série policière consacrée à l'attachant commissaire Kostas Charitos. Qui, accablé par la chaleur, déambule dans les rues embouteillées d'Athènes à la recherche d'un insaisissable coupeur de têtes. En effet, plusieurs personnalités du monde de la finance sont retrouvées décapitées, tandis que des tracts inondent la capitale grecque, appelant les clients des banques à ne plus rembourser leurs dettes. Il faut dire que le contexte de l'époque est plus que tendu, l'action de ce polar se déroulant en 2010, en pleine crise de la dette publique grecque. Aidé par le FMI et l'Union européenne, le gouvernement grec doit, en contrepartie, mettre en place des mesures d'austérité qui provoquent la colère d'une grande partie de la population.

Et donc, l'enquête de notre pauvre commissaire Charitos, encore plus bougon que d'habitude, s'annonce corsée, dans la mesure où la liste des suspects potentiels est aussi longue que celle des nombreux grecs ayant des dettes à rembourser auprès de leurs banques. Mais Charitos est aussi têtu et tenace qu'Adriani, son épouse, est vaillante et redoutable.

Plus qu'un roman policier, ce livre raconte de l'intérieur à quoi ressemblait le pays durant la crise financière. Les rebondissements de l'enquête se doublent d'un portrait lucide et acéré de la Grèce, écartelée entre la misère grandissante, le chômage, la xénophobie, et une dépendance totale vis-à-vis de l'extérieur pour régler des problèmes financiers majeurs. Au final, Liquidations à la grecque est aussi passionnant dans sa mécanique purement policière que dans son arrière-fond social et géo-politique. Avec, en prime, un personnage principal pétri d'humanité auquel on ne peut que s'attacher.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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C'est dans une Athènes embouteillée par les manifestations dues à la crise grecque aux environs de 2010 (l'Union européenne lui ayant imposé des conditions de redressement drastiques qui entraînent baisses de salaires et de retraites, emplois précaires et faillites) que nous faisons la connaissance du commissaire Charitos, chargé d'enquêter sur le meurtre d'un banquier qu'on vient de retrouver décapité dans son jardin.  En réalité, ce commissaire a déjà plusieurs enquêtes à son actif au moment où je le découvre.

Durant un peu plus de 300 pages, nous partons à sa suite démêler l'écheveau autour duquel le meurtrier opère, entre meurtres et diffusion de tracts et autres supports pour exhorter les Grecs à ne plus rembourser leurs prêts. Son temps est partagé entre ses journées de travail et sa vie de famille, et nous rencontrons donc également sa femme Adriani, sa fille Katérina, juriste actuellement en stage non rémunéré, et son gendre Phanis, médecin.

J'ai vraiment apprécié le rythme de ce roman policier gravitant dans la sphère financière. La mise en contexte, le côté humain et pas super-héros du commissaire, les impasses, les jeux d'influence, les collègues arrivistes, les ministres qui visent à donner une image positive, les journalistes pas stupides… les personnages mis en place par Petros Markaris sont réalistes et son écriture m'a plu (encore une fois, le travail de traduction y est certainement pour quelque chose).  

Au risque de me répéter (risque que j'assume totalement !), j'aime apprendre de mes lectures, et ce fut bel et bien le cas ici. Je ne m'étais pas du tout rendu compte, depuis la Belgique, de l'intensité de la crise en Grèce à cette époque. Bien sûr, tout n'est pas étayé comme dans un essai, mais les consultations que fait Charitos pour en apprendre plus et cerner mieux le criminel qu'il recherche m'ont appris certaines choses dans le domaine financier qui m'est très peu familier. J'ai étudié le grec ancien durant cinq années à l'école secondaire, ai découvert avec passion la mythologie grecque (dont les dieux latins ne sont que des copies, finalement). J'ai toujours envie d'aller découvrir les vestiges d'un des berceaux de notre langue. Petros Markaris m'a permis de le faire, et je pense que je lirai d'autres livres de cet série.    

En résumé, une enquête policière au rythme de la vie athénienne, où la crise incite à la décapitation…
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