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Critique de traversay


Pour qui fréquente un peu la littérature pakistanaise (Sidhwa, Aslam, Hanif ...), La saison des mangues introuvables de Daniyal Mueenuddin déconcerte un tantinet. le style alerte et parfois débridé des 8 nouvelles qui composent le livre (entrelacées, elles se répondent pour constituer un vrai roman) est une première surprise, quoique le fait que l'auteur soit américano-pakistanais (et diplômé de Yale) explique sans doute l'impression d'avoir à faire à un auteur issu de la World Litterature. L'époque a son importance également, Mueenuddin a choisi la fin des années 70, soit une période où le Pakistan voit la fin d'une certaine féodalité tandis qu'une frange privilégiée de la population vit au coeur de la société de consommation. Ce qui fait l'intérêt de la saison des mangues introuvables (titre énigmatique, l'original étant In Other Rooms, Other Wonders), ce sont les portraits impressionnistes de personnages dont le destin est à la merci du hasard et des évolutions de la société, dont le bonheur ne tient qu'à un fil. Mueenuddin excelle dans les détails, les petits riens d'une existence, le déraillement des existences vers la désillusion. Au style enlevé répond donc un pessimisme fataliste qui n'enlève rien au charme de ces nouvelles qui laissent un arrière-goût d'amertume et de détresse.
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