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Critique de Glaneurdelivres


« Les chats ne rient pas », est le 1er livre de Kosuke MUKAI, qui est l'auteur de nombreux scénarios de films.
Un livre d'actualité et intemporel à la fois, quand on pense, et au bien-être animal, et à ces lieux consacrés aux chats, au Japon, où des personnes viennent passer un moment en leur compagnie, pour quelques yens… Solitude de l'humain, qui a besoin de la douceur et de la quiétude que peuvent lui apporter l'animal…

Ici, dans ce roman, c'est un vieux chat malade, Son, qui est en grand besoin d'affection et de réconfort de l'homme. Il est à l'article de la mort.
Trois personnes vont s'organiser pour prodiguer à ce chat en fin de vie, des soins attentifs et affectueux au quotidien.
« Mais vous ne croyez pas que l'amour qu'on éprouve est le même, qu'il s'agisse d'un humain ou d'un animal ? »

On fait tout d'abord connaissance avec Renko et Hayakawa, qui, quand ils vivaient ensemble, avaient élevé ce chat. La troisième personne, c'est Miyata, qui est marié maintenant à Renko. Ils sont tous les trois fort occupés professionnellement, et vont devoir s'organiser de façon à ce que l'un d'entre eux soit présent au chevet du chat, pendant que les autres sont au travail.

Renko a toujours été très attachée à sa petite boule de poils, et elle appelle à la rescousse Hayawata, quand elle constate que la santé de Son décline de jour en jour… Hayawata accepte de venir chez elle pour s'occuper de soigner Son. Au départ, le mari de Renko, Miyata, ne voit pas d'un bon oeil la présence de Hayawata, qui a tant de souvenir en commun avec Renko… Un sentiment de jalousie et de rivalité s'installe entre les deux hommes… d'autant plus aussi, que le couple Renko-Miyata s'use peu à peu…

Retours sur le passé… remords et regrets de la part de Hayawata qui se reproche d'avoir été trop porté sur l'alcool, alors qu'il partageait la vie de Renko… motif qui avait causé leur séparation…
Des passages du passé du couple et du moment présent, alternent. Evocation du changement considérable de leur vie quotidienne avec l'adoption de leur chat, trouvé par un ami dans un sale état et tout de suite choyé…

L'écriture est agréable, cinématographique. Les personnages sont bien campés, les scènes se déroulent comme si nous étions nous-mêmes dans la pièce… Les attitudes du chat et des humains sont décrites avec beaucoup de minutie et de réalisme.
On sent que Kasuke MUKAI est à la fois amoureux des chats, et curieux des relations humaines.

Au fil des jours, avec cette obligation de soigner le chat et avec l'affection qu'ils lui portent, en le veillant, se relayant, se parlant, se confiant, le trio va progressivement réussir à trouver un terrain d'entente acceptable, mettant ainsi de côté les tensions et les désaccords qui les séparent…
Les souvenirs vont affluer, au détour d'une conversation, d'un objet, d'un plat cuisiné, d'un geste…
Une ambiance très intime propice à la réflexion, au retour sur soi, à la compréhension de ses erreurs, à la guérison des blessures et à la naissance d'une nouvelle vie…
Lorsqu'on a une obligation d'atteindre un objectif collectif, n'est-il pas possible de construire une quelconque cohabitation pour tous ?

Vous l'aurez compris, ce roman n'est pas une simple histoire attachante centrée sur les derniers jours de la vie d'un chat bien-aimé.
Dans ce livre, le chat apparaît véritablement comme celui qui va réunir ces trois êtres qui ont des difficultés relationnelles. Il sera leur trait d'union, le lien bienveillant qui va favoriser leurs rapprochements.
Ce roman démontre, en quelque sorte, l'importance d'un animal domestique pour réguler les relations entre les humains, bien peu
tolérants !

« Les chats ne rient pas » est un roman sympathique, qui se lit facilement, mais sous son apparente légèreté, se cache toute la complexité des rapports humains et du contrôle de sa propre destinée.
Ne faut-il pas parfois observer, écouter, sentir, pour enfin y voir clair et poursuivre son chemin ?
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