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Myriam Dartois-Ako (Traducteur)
EAN : 9782809716214
192 pages
Editions Philippe Picquier (06/01/2023)
3.56/5   105 notes
Résumé :
Il y a d’abord un chat de gouttière au pelage d’un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d’une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Les chats ne rient pas est le premier roman de Kosuke Mukai, scénariste de films reconnu au Japon. Et c'est une bonne surprise. L'auteur a placé ses personnages dans cet environnement cinématographique qu'il connaît bien : Hayakawa, le narrateur, est lui-même scénariste, et son ex-femme Renko est réalisatrice. Entre eux, comme le fil qui les reliera bien au-delà de leur séparation, leur chat, Son. Renko qui a gardé le chat s'est remariée avec un journaliste, Miyata. Lorsque Son vieillissant tombe gravement malade, elle rappelle Hayakawa pour veiller sur lui en leur absence. Hayakawa ne tarde pas à croiser le mari, un type plutôt compréhensif au bon fond, qui malgré tout est un peu jaloux de voir l'ex de sa femme débarquer. Pourtant, peu à peu, après la méfiance vient l'acceptation et la tolérance entre ces deux hommes qui comprennent l'importance de Son dans le coeur de Renko et dans leur histoire à tous les trois. Jour après jour, on surveille l'état du chat, on partage le dîner. Les souvenirs reviennent à la surface dans l'esprit de Hayakawa. le début de l'amour avec Renko, très vite pourri par une sorte de rivalité d'égo entre deux partenaires qui l'étaient aussi au travail, le désir et la peur de procréer, et finalement l'absence d'enfant après cinq ans de vie commune, comme une blessure indélébile, ses infidélités à lui, pour une hôtesse de bar qui se fichait pas mal de lui, bars tokyoïtes où il n'a que trop pris l'habitude de noyer un mal-être grandissant. Depuis, il a rencontré Mari, patronne de bar, sérieuse, sympa, mais indépendante et préoccupée par le cancer de sa mère qui vit plus au nord dans l'archipel. L'occasion donc pour Hayakawa de repasser le film de sa vie, dont il semble parfois spectateur, un peu dépassé. Mais n'est-ce pas un peu le lot commun, dans la force de l'âge, d'être passé par la naissance de l'amour, le mariage, et bien souvent le divorce ? Miyata lâche du bout des lèvres à Hayakawa qu'il a eu une longue histoire avec une autre femme avant Renko, et qu'il a un grand fils. Et d'ailleurs, le couple Renko-Miyata va-t-il si bien que cela ? A en juger par les silences de Renko interrogée indirectement sur le sujet par Hayakawa, on peut en douter…Chacun des trois protagonistes a ses blessures intérieures, ses doutes, ses failles, et ce chat les rapproche, apaise les tensions, fédère les énergies, relativise les rancoeurs.

Si le début du roman fait craindre une histoire un peu mièvre et feel good autour du gentil chat, l'auteur campe peu à peu son décor, ses personnages, et donne du corps à leurs réflexions et dialogues. C'est bien ici la complexité des relations humaines, et amoureuses qui se trame. L'expérience cinématographique de l'auteur est mise en oeuvre pour camper les scènes, qu'on imagine comme filmées. L'ambiance surtout est à mon sens très japonaise. Les différents quartiers de Tokyo défilent sous nos yeux, ainsi que les bons petits plats nippons. La pudeur et la retenue d'expression toutes japonaises sont bien perceptibles. Et puis ces femmes japonaises qui enfin commencent à vivre leur indépendance, elles qui désormais si souvent à 50 ans n'ont pas enfanté, et sont divorcées ou célibataires…Quant au chat, il est décidément l'animal chéri des japonais, il est l'objet de bien des romans. Ici, il est finalement d'abord un prétexte, un lien et même le ciment qui relie les personnages. L'auteur décrit remarquablement son comportement, notamment dans ses souffrances ultimes. C'est assez bouleversant de réalisme, quand on sait d'expériences répétées que la fin se déroule exactement de cette façon. L'émotion jaillit de ces pages dures, mais sans pathos excessif, le ton est juste, simple. Au passage, nous sommes instruits sur les rites funéraires au Japon (au 49ème jour après la crémation, une cérémonie consiste à porter au caveau familial l'urne funéraire du défunt conservée jusqu'alors chez la famille). Au terme de sa mission un peu tragique, Hayakawa devra tourner des pages de sa vie, et pourra sans doute lui redonner un sens en repartant de zéro.

Un bon premier roman, plus subtile et complexe que prévu, bien écrit, qui nous emmène dans le Tokyo d'aujourd'hui tout en touchant à l'universel, confirmant le talent protéiforme de Kosuke Mukai, désormais aussi un écrivain à suivre.
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C'est le ressenti de Sandrine57 qui m'a donné envie de découvrir le premier roman de ce scénariste japonais.

le narrateur, désabusé, perdu dans la vie , traînant son sentiment de vide d'un bar à l'autre , exerce d'ailleurs ce métier. Un coup de fil va l'obliger à se confronter au passé , alors qu'il partageait la vie de Renko, réalisatrice prometteuse. Car Son, le chat qu'ils avaient recueilli va mourir. Son ex-compagne, maintenant mariée à Miyata, lui demande de venir voir Son.

Et voilà que se crée une curieuse relation à trois, autour du beau chat roux, de plus en plus affaibli par une insuffisance rénale. Regrets, jalousie, méfiance restent sous-jacents mais c'est l'amour voué à Son qui se révèlera essentiel...

Au-delà de sa mort, les personnages arriveront, non sans mal, à se libérer de la prison de leurs souvenirs.

Une chronique douce-amère d'un couple qui se délite, analysée avec subtilité , et un chat attachant, sensible , et révélateur d'affections profondes, de sentiments inexprimables. Un moment de lecture émouvant.
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« Les chats ne rient pas », est le 1er livre de Kosuke MUKAI, qui est l'auteur de nombreux scénarios de films.
Un livre d'actualité et intemporel à la fois, quand on pense, et au bien-être animal, et à ces lieux consacrés aux chats, au Japon, où des personnes viennent passer un moment en leur compagnie, pour quelques yens… Solitude de l'humain, qui a besoin de la douceur et de la quiétude que peuvent lui apporter l'animal…

Ici, dans ce roman, c'est un vieux chat malade, Son, qui est en grand besoin d'affection et de réconfort de l'homme. Il est à l'article de la mort.
Trois personnes vont s'organiser pour prodiguer à ce chat en fin de vie, des soins attentifs et affectueux au quotidien.
« Mais vous ne croyez pas que l'amour qu'on éprouve est le même, qu'il s'agisse d'un humain ou d'un animal ? »

On fait tout d'abord connaissance avec Renko et Hayakawa, qui, quand ils vivaient ensemble, avaient élevé ce chat. La troisième personne, c'est Miyata, qui est marié maintenant à Renko. Ils sont tous les trois fort occupés professionnellement, et vont devoir s'organiser de façon à ce que l'un d'entre eux soit présent au chevet du chat, pendant que les autres sont au travail.

Renko a toujours été très attachée à sa petite boule de poils, et elle appelle à la rescousse Hayawata, quand elle constate que la santé de Son décline de jour en jour… Hayawata accepte de venir chez elle pour s'occuper de soigner Son. Au départ, le mari de Renko, Miyata, ne voit pas d'un bon oeil la présence de Hayawata, qui a tant de souvenir en commun avec Renko… Un sentiment de jalousie et de rivalité s'installe entre les deux hommes… d'autant plus aussi, que le couple Renko-Miyata s'use peu à peu…

Retours sur le passé… remords et regrets de la part de Hayawata qui se reproche d'avoir été trop porté sur l'alcool, alors qu'il partageait la vie de Renko… motif qui avait causé leur séparation…
Des passages du passé du couple et du moment présent, alternent. Evocation du changement considérable de leur vie quotidienne avec l'adoption de leur chat, trouvé par un ami dans un sale état et tout de suite choyé…

L'écriture est agréable, cinématographique. Les personnages sont bien campés, les scènes se déroulent comme si nous étions nous-mêmes dans la pièce… Les attitudes du chat et des humains sont décrites avec beaucoup de minutie et de réalisme.
On sent que Kasuke MUKAI est à la fois amoureux des chats, et curieux des relations humaines.

Au fil des jours, avec cette obligation de soigner le chat et avec l'affection qu'ils lui portent, en le veillant, se relayant, se parlant, se confiant, le trio va progressivement réussir à trouver un terrain d'entente acceptable, mettant ainsi de côté les tensions et les désaccords qui les séparent…
Les souvenirs vont affluer, au détour d'une conversation, d'un objet, d'un plat cuisiné, d'un geste…
Une ambiance très intime propice à la réflexion, au retour sur soi, à la compréhension de ses erreurs, à la guérison des blessures et à la naissance d'une nouvelle vie…
Lorsqu'on a une obligation d'atteindre un objectif collectif, n'est-il pas possible de construire une quelconque cohabitation pour tous ?

Vous l'aurez compris, ce roman n'est pas une simple histoire attachante centrée sur les derniers jours de la vie d'un chat bien-aimé.
Dans ce livre, le chat apparaît véritablement comme celui qui va réunir ces trois êtres qui ont des difficultés relationnelles. Il sera leur trait d'union, le lien bienveillant qui va favoriser leurs rapprochements.
Ce roman démontre, en quelque sorte, l'importance d'un animal domestique pour réguler les relations entre les humains, bien peu
tolérants !

« Les chats ne rient pas » est un roman sympathique, qui se lit facilement, mais sous son apparente légèreté, se cache toute la complexité des rapports humains et du contrôle de sa propre destinée.
Ne faut-il pas parfois observer, écouter, sentir, pour enfin y voir clair et poursuivre son chemin ?
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Il était scénariste, elle, réalisatrice. Ils formaient un couple à la ville comme à la scène. Et puis, à l'instar des histoires qu'il écrit, leur amour a connu trois temps : la rencontre, la passion, la séparation. Depuis, Hayakawa n'a plus revu Renko même s'il a suivi sa carrière et sa vie amoureuse de loin. Renko s'est marié avec un journaliste, Miyata. Leur histoire est donc bel et bien terminée, mais quand Renko le contacte pour lui apprendre que Son, le chat qu'ils ont adopté ensemble est en fin de vie et qu'elle souhaite qu'il l'accompagne dans ses derniers instants, Hayakawa n'hésite pas très longtemps. Il renoue le contact avec Renko, fait la connaissance de son mari et s'occupe avec eux de Son, le chat roux et affectueux qui fut le témoin de leur amour passé.

Simplicité et délicatesse autour de trois personnages et d'un chat. Une manière toute japonaise d'aborder les sentiments, parfois tempétueux, mais qui s'expriment toujours avec retenue. Renko ferait tout pour prolonger la vie d'un chat qu'elle adore, quitte à revoir un homme pour lequel elle a souffert. Miyata accepte cet intrus malgré sa jalousie, pour l'amour de sa femme et de son chat. Et pour Hayakawa, c'est peut-être l'heure de la rédemption, lui qui tout entrepris pour gâcher sa relation avec Renko, jalousant sa réussite professionnelle, la trompant et laissant leur couple se déliter à force de soirées passées dans les bars à écluser des whiskies. En veillant sur Son, il se souvient de cette période de sa vie, de leur rencontre, de leur amour, leurs projets, leurs frictions et leur cruelle séparation. Cinq ans après, il ne reste que Son qui va leur permettre de tourner la page.
Peu de pages mais beaucoup d'amour, de bienveillance, de sérénité et bien sûr une boule de poils qui s'en va lentement, discrètement, laissant derrière lui des personnages enfin apaisés. Un petit bijou de délicatesse.
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Ils se sont rencontrés, aimés puis séparés. de leur histoire ils auraient pu faire un film. C'est ce qu'ils ont fait. Renko, la réalisatrice chevronnée, l'a mise en image sur un scénario écrit par Hayakawa. Ils n'ont pas eu d'enfant, ils avaient un chat, Son, c'est Renko qui en assure la garde.
Quand Son tombe gravement malade Renko appelle Hayakawa pour l'assister et veiller sur Son avec l'accord tacite de Miyata son époux. Un trio improbable se forme uni au chevet d'un chat mourant... Mais ce roman inclassable nous parle au coeur, de chat bien sûr mais surtout d'il, d'elle de nous face la vie, à nos sentiments si souvent tus par peur de blesser ,aux choix faits, à faire ou que nous aurions pu faire..
Un roman tout en douceur qui ne peut laisser le lecteur indifférent .
Merci à toi @sandrine57 et à ta critique , une bien jolie découverte!
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Renko, qui n'aimait pas les mondanités et ne sortait pas plus qu'il n'était nécessaire, faisait la cuisine. Sa présence silencieuse m'angoissait. Les rares soirs où je ne sortais pas boire, elle regardait droit devant elle, sans un mot. Cela me donnait envie de me saoûler. C'était toujours moi qui prenais la fuite.
L'un des habitués avec qui je m'étais lié à force d'écumer les mêmes bars tous les soirs m'emmena dans son troquet favori ; je passai la nuit avec la femme assise par hasard à côté de moi. C'était la première fois que je poussais aussi loin une rencontre et, malgré la culpabilité que j'éprouvais vis-à-vis de Renko, notre liaison dura un certain temps. La fille s'appelait Sae.
Employée dans une entreprise de cosmétiques à Ginza, elle hantait les bars de la capitale au gré des invitations, en semaine comme le week-end. Elle répétait sans cesse qu'elle n'aimait personne mais elle avait toujours un homme dans son sillage, jamais le même, d'ailleurs.
- Comment une fille qui n'aime personne peut-elle se taper autant de mecs ?
- Je n'aime pas les gens. Mais je déteste la solitude.
Elle qui laissait libre cours à ses désirs n'était pas très appréciée dans le quartier. Cela montrait juste que les gens étaient jaloux de sa liberté. Bref, c'était moche à voir, d'un côté comme de l'autre. Des hommes avaient failli se battre au couteau pour elle, m'avait-on dit.
Face à Sae qui vivait sans se soucier d'autrui, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur la platitude de ma propre existence. Comparés à elle, Renko et moi étions si ternes ! Plus je me débridais à l'extérieur, plus le quotidien avec ma bien-aimée et notre chat me paraissait fade. Les efforts fournis pour l'obtenir, cette vie, et l'impossibilité où je me trouverais d'y revenir, ces choses-là, c'est toujours après qu'on les comprend, une fois que c'est fini. On passe sa vie à découvrir la réponse trop tard.
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L'amour se délitait, de la même façon que plus on tire sur le fil, plus le tissu se détricote aisément ; incapable de sectionner le fil, je ne pouvais qu'attendre passivement. Quel avenir Renko envisageait-elle ? Se marier résoudrait-il le problème ? Et si cela ne changeait rien ? Faire le premier pas m'effrayait. Le jour où, après son opération, à la caféteria de l'hôpital, nous avions parlé d'avoir un enfant, elle avait dit qu'il n'y avait pas la place entre nous. C'était parce qu'elle avait deviné ma lâcheté, j'avais tourné l'idée en dérision et cela l'avait réduite à murmurer cette réponse. Au bout du compte, c'était moi qui lui avait mis ces mots dans la bouche. Si j'avais réussi à la regarder droit dans les yeux, ce jour-là. Ma bassesse était la cause de tout.
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Après avoir précisé en préambule que ce n’était pas grave, mais qu’elle préférait tout de même me prévenir, elle a annoncé d’une voix blanche :
– On dirait bien que Son n’en a plus pour longtemps.
– Il est malade ?
– Insuffisance rénale. Ca fait un bout de temps qu’on fait tout notre possible, mais d’après le vétérinaire, il n’y a plus d’espoir.
– … Ca arrive plus tôt que je ne l’aurais imaginé.
– Pas vraiment ; il n’est plus si jeune, tu sais.
Son ton entre résignation et désespoir, sonnait comme un reproche qu’elle se serait adressé.
– Donc, je me suis dit que tu voudrais peut-être le revoir, a-t-elle repris.
– … Euh, oui.
– On l’a élevé ensemble, après tout.
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L’histoire des derniers jours d’un chat, de la fin de l’hiver au début du printemps : j’avais retourné cette idée dans mon esprit, du matin au soir. Ce scénario, je l’avais écrit pour moi, sans savoir s’il aboutirait un jour, si je le ferais lire a quelqu’un d’autre. Écrire, c’était se laisser submerger par le passé. Retours sur moi-même et regrets m’avaient fait reposer la plume plus d’une fois. Mais je n’avais pas été tenté d’abondonner. Chaque fois que je me heurtais à un mur, je revoyais des bouts des négatifs que Renko avait fait développer. C’était comme si, sans preuve concrète de leur existence — et c’était à moi de l’apporter, cette preuve — ces faits pourtant réels étaient condamnés à ne jamais voir la lumière du jour, à rester prisonniers de ma mémoire, tels des fantômes du passé. C’était cela que je redoutais. C’était peut-être ça, mourir. J’avais écrit pour combler le vide entre chaque case des négatifs. Plus qu’une envie d’écrire, c’était un besoin de graver la mémoire des faits.
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Vivre dans une vieille et vaste maison où chacun ferait ce qui lui plairait, où il y aurait un chat et du soleil, où nous connaîtrions la paix. La vie à Tokyo.
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