Je rêve d'une société où les mères sont reconnues comme les héroines qu'elles sont, où les filles issues de notre maternité sont autant considérées que les garçons, où les femmes grandissent sans craindre les violences.
Je souhaite un monde où les femmes ont les mêmes opportunités professionnelles, les mêmes joies et les mêmes sources de satisfaction que les hommes, où le pouvoir politique est partagé à égalité. J'attends avec impatience le jour où nos entreprises et institutions publiques refléteront la diversité de la société. J'imagine aussi un avenir où les agressions sexuelles seront vues comme les méfaits d'une époque certes brutale mais révolue.
Je crois fermement que tout ce que j'ai énoncé est désirable et possible. Je crois qu'en tant qu'individus et collectifs, nous pouvons œuvrer à cette réalisation. Je crois en la force des femmes.
Quand on tranche la gorge d’une chèvre ou d’un poulet , on ne se pose pas de question.Une femme c’est pareil.On fait ce qu’on veut avec.
Pendant cent jours au Rwanda, des hordes de Hutu ont traqué les Tutsi, ceux qui ressemblaient à un Tutsi, ceux qui étaient soupçonnés d'abriter ou de sympathiser avec les Tutsi. On estime que huit cent mille à un million de personnes sont mortes au cours de l' épisode le plus marquant en termes de massacres de la seconde moitié d'un XX° siècle déjà pourtant bien entaché de sang.
Les Hutu constituaient la plus grande part de la population, mais ils en voulaient aux Tutsi du traitement qu'on leur réservait, les Tutsi composant historiquement l'aristocratie à la tête des terres et du bétail. Les Hutu avaient commis toute une série de pogroms à l'encontre des Tutsi dans la période précédant l'indépendance du Rwanda, les obligeant à fuir au Burundi, au Congo et plus au nord, en Ouganda. Lors de l'indépendance de 1962, les Hutu ont pour la première fois obtenu un poids politique. S'en sont suivies des violences contre les Tutsi en 1963 et 1973. Au Burundi, qui a une composition ethnique similaire à celle du Rwanda, la minorité tutsi a perpétré des massacres de Hutu en 1973.
De nouvelles tensions entre Hutu et Tutsi sont apparues dans les années 1990, d'abord au Burundi, où le premier président élu du pays, un Hutu, a été assassiné par des officiers tutsi, puis au Rwanda en 1994, quand deux présidents hutu - Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, et Juvénal Habyarimana, président du Rwanda - sont morts dans un crash aérien, leur avion abattu. Ça a été l'étincelle qui a mis le feu aux poudres du génocide rwandais.
Chaque fois qu'un médecin formé en Afrique ou dans une autre nation en voie de développement part pour l'Amérique du Nord ou l'Europe, le déséquilibre de l'accès aux soins s'accentue, d'autant que cela représente une économie pour le pays d'accueil riche, qui n'a souvent rien déboursé pour la formation de ce médecin.
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, il y a à peu près un médecin pour quatre cents habitants. Dans les pays européens les plus riches comme l'Allemagne ou la Suède, un pour deux cents, d'après des données de l'OMS. Au Congo, le ratio est d'à peine un pour dix mille.
Aujourd'hui, seuls deux pays au monde ne prévoient pas une forme de congé payé pour la mère, selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l'Organisation internationale du travail (OIT). Il s'agit en premier lieu de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans l'océan Pacifique, et des Etats-Unis - quoique le président Joe Biden ait annoncé vouloir mettre fin à cette anomalie avec son Plan pour les familles américaines.
Les Etats-Unis sont pourtant l'un des pays où, comme au Congo, le taux de mortalité maternelle a augmenté. Le nombre de femmes qui meurent en couches y est passé de dix-sept pour cent mille en 1990 à vingt-six pour cent mille en 2015 - à peu près le même niveau que l'Ouzbékistan ou le Kazakhstan, pire que la Chine qui compte plus d'un milliard d'habitants, pire que l'Iran, malgré les sanctions qui frappent ce pays.
La raison principale en est le taux de mortalité ahurissant des Noires et Amérindiennes. Une femme enceinte noire a trois à quatre plus de risques de mourir en couches qu'une Blanche, selon les données des centres pour la prévention et le contrôle des maladies, l'organisme public de surveillance sanitaire américain.
L'attitude des hommes vis-à-vis de l'accouchement dans une société donnée permet de savoir si les femmes y sont libres et respectées. En Occident, encore assez récemment, les hommes voyaient l'accouchement comme une responsabilité incombant uniquement à leur compagne.
Encore aujourd'hui, au Congo, les hommes n'assistent presque jamais à la naissance, comme en Occident il y a encore quelques générations. Et par la suite, les hommes rechignent à s'occuper des enfants. Ce schéma est présent dans toutes les sociétés farouchement patriarcales.