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Critique de Glaneurdelivres


J'avais envie de découvrir cet auteur japonais, et parmi ses livres, un titre m'a interpellé : « Ecoute le chant du vent », suivi de « Flipper, 1973 ».
En fait, il s'agit de ses deux premiers romans courts, écrits sur sa table de cuisine, et qui lui ont valu un succès immédiat au Japon !
Dans sa préface, H. Murakami explique qu'il a mis environ six mois pour rédiger « Ecoute le chant du vent ». C'était un travail très laborieux pour lui. Il considérait dans un 1er temps que le résultat ne le comblait pas. Il se sentait inexpérimenté, quand il comparaît ses récits à ceux d'autres auteurs.
Mais il devint convaincu que l'on pouvait exprimer des sentiments et des intentions avec un nombre restreint de mots et de tournures. Au fur et à mesure de sa progression, en renonçant à tout ornement superflu, son écriture s'est dotée d'un style souple et naturel, et d'un rythme tout à fait personnel.
C'est en 1979 qu'il écrit « Ecoute le chant du vent ».
C'est l'histoire d'un jeune homme (racontée à la 1re personne par le narrateur), qui est étudiant à l'université de Tokyo.
Il passe ses vacances d'été avec sa famille dans sa ville natale, qui est un petit port où il s'ennuie beaucoup. Il traîne le plus souvent dans un bar, à boire bière sur bière et à manger des frites ! Ses discussions se limitent à deux personnes, qui sont le tenancier du bar, « J. » un immigré chinois, et le « Rat », son ami et alter-ego, avec qui il passe des nuits entières « à refaire le monde » !
Un soir, dans les toilettes du bar, il trouve une fille ivre morte par terre. Il fouille dans son sac, trouve son adresse, ses clefs… la reconduit chez elle. Il lui tient compagnie toute la nuit jusqu'à ce qu'elle se réveille. Il lui assure alors que rien ne s'est passé entre eux. Elle ne veut pas le croire. Malgré tout, plus tard, une relation naît entre eux…
« Ecoute le chant du vent » est écrite sous la forme d'une succession de chapitres courts.
J'avoue qu'au départ, j'étais un peu dérouté à la lecture de cette 1re nouvelle, qui m'apparaissait comme une histoire qui n'avait « ni queue, ni tête », mais petit à petit, je suis rentré dans son univers un peu surréaliste !
Le style et la langue sont très simples, mais jamais simplistes, et Murakami a vraiment une façon unique et personnelle de raconter ses histoires !
La 2e nouvelle, « Flipper, 1973 », apparaît comme le pendant de la 1re nouvelle.
On continue à suivre l'histoire de « J. » et du « Rat ». Dans la 1re partie (intitulée 1969-1973), le narrateur nous parle de sa vie : il a monté avec un ami un bureau de traductions, et il vit avec deux jumelles, qui se sont incrustées dans son petit appartement ! (Elles n'ont pas de noms. Ils les distinguent par le n° représenté sur leurs T-shirts : 208 et 209 !)
Il se remémore quand il jouait sur un vieux modèle particulier de flipper avec son alter-ego, le Rat.
Il avait trouvé une salle de jeux où il était littéralement envoûté par ce flipper, sur lequel il passait des journées entières, au risque même de ne pas assumer son travail au bureau de traductions !
Malheureusement un jour, cet établissement de jeux ferme définitivement. Alors en 1973, le héros, littéralement addict, par en quête de ce fameux modèle de flipper.
Il fait fort heureusement la rencontre d'un professeur d'université qui, lui-même passionné de flippers, l'aidera avec ses connaissances et son réseau de contacts à retrouver ce fameux modèle de flipper !
J'ai apprécié les thèmes qui reviennent souvent dans ces deux récits et les questionnements du narrateur et des personnages. Par exemple : la musique, la littérature, la philosophie, la solitude, la mélancolie, l'incapacité des personnages à exprimer leurs sentiments, le manque de communication, la disparition, la quête, …
J'ai été charmé par son écriture simple et belle, et par sa façon si particulière de raconter ses histoires, avec aussi des clins d'oeil humoristiques.
J'ai maintenant hâte de lire la 3e partie de cette trilogie du Rat, intitulée « La Course au mouton sauvage », que H. Murakami considère dans sa préface, marquer le véritable début de sa carrière de romancier.
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