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Critique de mybooksntea


Je m'interroge moi-même sur les avancées (ou absences d'avancées) qu'a pu provoquer le mouvement #MeToo après l'accusation d'Harvey Weinstein, poids lourd du cinéma hollywoodien, d'agressions sexuelles. Cristallisé sous le #metoo dans les pays anglophones, #balancetonporc en France ou encore #moiaussi au Canada, le mouvement a pris une grande ampleur à la fin de l'année 2017. Il a permis, non pas une libération de la parole de la femme, mais une écoute de cette parole. Enfin, on a entendu que des femmes ont été agressées, harcelées sexuellement. On les a écoutées.

Dans cet essai, Laure Murat explore différentes pistes dans chaque chapitre, lesquels sont bourrés de références historiques, politiques et culturelles.

Elle s'interroge sur la portée de la tribune « Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle » signée par, entre autres, Catherine Miller, Catherine Robbe-Grillet ou encore Catherine Deneuve. Elle compare cette « liberté d'importuner », sensée représenter les amours libres à la française, au puritanisme américain à travers l'affaire DSK.
Elle aborde la question de la « zone grise » et du consentement avec l'affaire Aziz Ansari, cet humoriste américain accusé d'agression sexuelle.
Le monde cinématographique en prend également pour son grade puisqu'un chapitre est évidemment consacré à l'affaire Weinstein, mais la journaliste parle également de Woody Allen et des accusations dont il a fait l'objet par sa fille adoptive.

Un des chapitres qui m'a le plus marquée concerne le sexisme ordinaire dans le milieu musical. Laure Murat passe notamment au crible Bertrand Cantat et le rappeur Orelsan.
Sous couvert d'être un artiste, Orelsan a écrit des titres extrêmement violents et sexistes (« Sale pute » et « Saint Valentin« ), se défendant des accusations des féministes en précisant que ses textes ne sont que de la fiction.
La journaliste démonte ses arguments et démontre que son attitude est ambiguë. Sous prétexte de la liberté d'expression, a-t-on vraiment le droit de tout dire ? Si on change les paroles violentes de ses chansons, adressant la violence à des Juifs ou des Noirs à la place des femmes, est-ce que ça passerait toujours ? Je ne crois pas.

Pour moi, ce chapitre résonne d'autant plus qu'il est malheureusement bien ancré dans la réalité du paysage musical. Cela fait écho au nouveau single de Saez, « p'tite pute ». Je vous passe mon énervement et vous mets directement le lien de l'article écrit par Madmoizelle, qui résume parfaitement ma pensée sur la question.
Et pour moi, cela fait aussi écho aux chansons de rap. J'en écoute beaucoup, j'adore ça. Mais je suis lassée que « bitch » ou « salope » soient utilisés comme des mots de liaison !! Quel est l'intérêt ? Si ce n'est de nourrir ce climat sexiste et violent envers les femmes ? de renforcer l'idée qu'elles ne sont que des objets sexuels ?

Bref, vous l'aurez compris, Une révolution sexuelle ? est un livre très intéressant, dans lequel Laure Murat nous pousse à réfléchir sur les conséquences du mouvement #metoo. Une lecture enrichissante et essentielle !
Lien : https://boldreadings.wordpre..
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