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3,56

sur 1085 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un konbini est une supérette ouverte 24 h/24 et c'est là que travaille l'héroïne de ce très court roman japonais et ce, depuis 18 ans.
A l'âge où toutes ses amies ont des emplois stables, des maris et des enfants, Keiko, âgée de 36 ans, vit seule et continue de travailler à temps partiel, comme lorsqu'elle était étudiante.
La pression sociale a l'air très forte au Japon, et ceux qui n'ont pas choisi de vivre « comme tout le monde » semblent vraiment stigmatisés.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui parle de différence et d'acceptation de soi, car au final, se plier aux règles du plus grand nombre ne rend pas forcément heureux et il n'y a que nous-mêmes pour savoir ce qui nous convient.
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Ah la littérature japonaise, un plaisir renouvelé avec cette histoire assez courte.
Keiko Furukura, depuis son enfance, ne rentre pas dans « la norme ». Elle réagit, ressent, voit les choses différemment de la majeure partie des gens.
Elle essaie de rentrer dans ce rang mais malgré toute sa bonne volonté, elle n'y arrive pas... le seul endroit où elle se sent à sa place, c'est dans la supérette, dans le konbini. Elle vit konbini, elle pense konbini, c'est sa vie.
Portrait touchant de cette femme de trente- six ans qui essaie d'être comme tout le monde, de ne pas être différente quitte à gommer sa vraie personnalité. Cette différence ne lui pose aucun problème mais son entourage familial, amical et professionnel ne l'entend pas de cette oreille. J'ai beaucoup aimé Keiko qui mène une vie simple qui lui convient parfaitement mais au final, ce sont les autres qui lui compliquent la vie. Elle qui ne demande rien de plus. Pas facile pour Keiko de nager à contre-courant de la pensée populaire pour essayer de rentrer dans un moule qui ne lui convient pas. Devons-nous écouter les autres? Savent-ils mieux que nous ce qui est bon pour nous?
Une histoire simple en apparence mais qui interroge sur l'acceptation de la différence dans la société japonaise mais ce questionnement est aussi valable dans nos sociétés. Cultivons nos différences au lieu de les gommer!
Belle lecture!
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Comment qualifier ce court roman, qui prend parfois des allures de récit puisque l'auteure est elle-même employée d'une supérette ? Peut-être que noir ou glaçant conviendrait bien.

Il s'agit de l'histoire de Keiko, une jeune femme célibataire, qui a un job précaire dans l'une de ces supérettes (appelées « konbini ») si populaires au Japon et qui restent ouvertes 24h/24. Toute sa vie tourne autour du konbini : elle se réveille konbini, s'habille konbini, se coiffe konbini, mange konbini, dort konbini car « Il faut bien dormir avant d'aller travailler ». Et « même durant ses heures de repos, son corps appartenait au konbini ».

Dès l'incipit le ton est donné :

« Les silhouettes pressées s'affairent de l'autre côté de la vitre impeccablement polie. C'est le début de la journée. L‘heure où le monde s'éveille, où ses rouages se mettent en branle. Moi-même, je ne suis qu'une pièce du mécanisme en rotation communément appelé ‘matin' ».

Oui voilà Keiko est un rouage et les clients ne sont pas plus humains qu'elle, à peine des silhouettes que l'on croise ici ou là. C'est le portrait de la terrifiante société normative japonaise, où il est essentiel de rester dans les rails, car «c'est en nous imprégnant ainsi les uns des autres que nous préservons notre humanité. » Terrifiante société japonaise qui déshumanise chacun et chacune et l'asservit. Keiko dira d'elle-même : « Avant d'être un humain, je suis une vendeuse de konbini. Même défaillante, même à la rue, mise au ban de la société, je ne peux plus fuir. »

La fin du roman est exactement dans la même veine, bien loin d'un happy end à l'occidentale. Un formidable coup de maître pour ce roman sans prétention mais qui m'a bel et bien bousculée.
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En voyant la 1re de couv. et le titre de ce livre sur le présentoir du libraire, et sans connaître encore le contenu et le message de ce livre, je n'ai pu m'empêcher immédiatement de penser à la chanson d' Arthur H,
« La caissière du super » ! Et dans ma tête résonnaient ces paroles :
« La caissière/Elle est vraiment superbe/La caissière du super/Elle est vraiment superbe ».
Et puis « Les cameras ne se lassent pas/D'enregistrer les petits travers/De la caissière du super/Les petits chefs ne se lassent pas/De critiquer les petits travers/De la caissière du super » …
Et finalement, maintenant que j'ai lu ce roman, je me dis que le parallèle que je faisais alors n'était pas si mal !
Mais en pénétrant pas à pas dans la lecture de ce livre, j'ai vite compris que le sujet de la « Fille de la supérette » était moins gai que le rythme entrainant de la chanson et qu'il amenait à des réflexions bien profondes sur le sens même de l'existence, au sein de la société nipponne, mais pas que…

L'autrice, Sayaka Murata, a elle-même travaillé dans une supérette, tout comme l'héroïne de son roman. Son livre a reçu le prix Akutagawa, l'équivalent japonais du Goncourt et a été vendu à plus d'un million d'exemplaires. Dans ce roman, Keiko, la fille de la supérette, - plus exactement du « konbini », comme on appelle ces petits magasins ouverts de jour comme de nuit au Japon –
est vendeuse/caissière à mi-temps. On la suit au travail. Elle fait preuve d'un véritable professionnalisme. C'est une employée modèle, digne de confiance.

Au début, on fait un retour en arrière dans sa vie, avec ses souvenirs d'enfance. Pour son entourage, elle est une enfant un peu étrange, qui agit facilement sur des coups de tête, ce qui lui vaut des remontrances, de la part de ses enseignants et de ses parents. Ses actions et ses réactions n'étaient
« pas dans la norme », apparemment, et elles choquaient… Si bien que, dès son entrée au lycée, elle devient mutique… Ses parents s'inquiètent alors, la trouvant asociable.
Puis on la retrouve en 1re année de fac. Un nouveau SmileMart (un konbini) vient d'être inauguré, et c'est pour elle l'opportunité d'accéder à un petit boulot… Après un simple entretien, elle est embauchée. Elle a l'impression d'être enfin devenue un membre normal de la société. Ce job lui sied si bien qu'elle ressent un grand bien-être au fond d'elle-même ! Son lieu de travail, c'est son petit cocon. Elle est en bonne compagnie avec ses collègues. Elle aime sentir la sécurité, la stabilité.
En fait, elle se complait dans une routine quotidienne…

Pendant ses jours de congés, elle retrouve d'anciennes camarades de classe. C'est son seul lien avec le monde extérieur à la supérette. Ce sont des moments précieux pour elle, qui lui permettent d'être en présence de personnes « normales », et non formatées comme elle et ses collègues de travail.
Mais ses anciennes camarades trouvent pour le moins anormal que Keiko, à trente-six ans, soit encore célibataire et qu'elle travaille encore et toujours dans ce même konbini, depuis maintenant dix-huit ans ! Elle est la seule du groupe à n'être ni mariée, ni salariée à temps plein ! Elle s'est enfermée dans cette sorte de confort, elle est devenue comme un automate…

C'est alors qu'un jour, le manager de la supérette annonce à Keiko qu'un nouvel employé a suivi une formation, qu'il va commencer son travail dès le lendemain et qu'il compte sur elle pour chapeauter le jeune nouveau !
Une nouvelle recrue qui va donner bien du fil à retordre à tout le monde et évidemment principalement à Keiko !
Shiraha est un jeune garçon tout à fait nonchalant, pas du tout impliqué dans son travail, dont la conduite va devenir totalement inacceptable au point que le gérant doit le congédier.
Dans le konbini, les jours se suivent et se ressemblent de façon immuable, avec les sempiternels briefings du matin, les phrases apprises par coeur pour accueillir la clientèle…
Bref, après la mise à la porte du jeune garçon, Keiko se questionne… que ferait-elle si elle-même ne pouvait plus travailler à la supérette ?
Elle se sent la bête curieuse, en société. Elle a même trouvé une excuse toute prête au cas où on lui rebat encore les oreilles avec son célibat à son âge et son travail à mi-temps au konbini !

Puis soudain, un soir, Shiraha réapparaît à l'extérieur devant la supérette. Keiko le voit en train d'épier une cliente habituelle, dont il s'est semble-t-il épris…
Shiraha, à trente-cinq ans, n'a eu jusqu'ici que des petits boulots sans avenir, et n'a encore jamais eu de relations amoureuses. Il n'en peut plus d'être toujours critiqué au sujet de son célibat. Il veut à tout prix se trouver une femme.
« Pour la société, un individu qui n'est ni marié, ni salarié, n'a aucune valeur. Il n'est bon qu'à être banni de la communauté. »

Dans ce roman, Keiko et Shiraha apparaissent comme deux trentenaires assez semblables, au vu de leurs problèmes. Mais Shiraha, lui, est frustré, alors que Keiko ne l'est pas !
Et cette différence-là est assez essentielle !
Mais qu'adviendra-t-il de leurs vies ?
Je ne vais pas vous en dévoiler davantage…
« La fille de la supérette » est un très bon livre qui remue,
et qui sent le vécu !
Sayaka Murata a continué de travailler dans sa petite supérette pendant plusieurs mois avant de prendre finalement la décision de se consacrer à l'écriture !

Un beau roman psychologique, sensible, qui donne à réfléchir sur le sens de la vie, sur les valeurs du travail, sur le formatage des individus qu'impose la société et ses dangereuses dérives…
« Les êtres inutiles à la communauté sont persécutés et bannis. »
« Si on enfile la peau d'une personne normale et qu'on applique les règles
du manuel, la communauté nous laissera en paix. »
En refermant ce livre, on a envie de scander haut et fort : « Vive l'anticonformisme ! », « Vive l'anormalité », « Vive l'opposition aux usages qu'établit la société formatée » !
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Allez une recommandation lecture, moins de 150 pages.

Ce livre a eu l'équivalent du prix Goncourt au Japon.

C'est un condensé de la vie Japonaise.

"Dans un monde régi par la normalité, tout intrus se voit discrètement éliminé. Tout être non conforme doit être écarté.

Voila pourquoi je dois guérir. Autrement je serai éliminée par les personnes normales.

J'ai enfin compris pourquoi mes parents désespéraient tellement de trouver une solution."

La narratrice, femme de 38 ans, travaille dans une supérette ouverte 24/24. Elle vit pour et pardon travail qui lui permet de trouver un équilibre et une certaine normalité.

C'est un job normalement précaire, sauf qu'elle ne cherche pas d'autre situation. Elle y travaille depuis 18 ans, elle n'est pas mariée. Dans un pays où les femmes non mariées sont vues comme des cas...

De type autiste, elle cherche la normalité en imitant les autres et son identité se perd. Lorsqu'arrive, non pas un sauveur, mais un déclencheur...

Je n'en dis pas plus mais franchement ça vaut le détour.

Un extrait:

"Une idée me vient soudain; privée des repères du konbini sans doute devrais-je m'en remettre à mon instinct primaire. Puisque je suis un animal appelé humain, peut-être qu'en faisant un enfant, afin de perpétuer l'espèce, je pourrais retrouver le droit chemin..

...

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Une réalité croquée dans ce roman. À la fois tendre, cruelle et corrosive, cette histoire est teintée d'humour et d'humour noir.
On aime Keiko qui est un personnage sympathique et plein d'humour dans sa différence face au monde et son environnement, on déteste toutes ses copines pimbeches et surtout on a envie de donner des claques à Shiraha, le sortir de cette baignoire et qu'il aille voir ailleurs.
Même si les 2 personnages représentent une liberté différente rejetée par la norme sociétale, l'un est clairement arriviste, feinéant et menteur alors que l'autre est selon moi autiste de haut niveau. Rien n'est fait pour adapter l'environnement à la perception sensible de Keiko alors elle le fait elle même. Les habitudes: . Faire corps avec le konbini qui est sécurisant. le rapport avec sa cadette qui pour l'aider en société lui trouve des mensonges de circonstances est à la fois émouvant mais tellement pathétique dans sa réaction face à Shiraha.
Oula j'en ai déjà bien trop raconté.
Lisez le, vous serez en immersion dans la société japonaise.
Je m'interroge, l'avertissement au début du livre explicite que l'auteur est elle même vendeuse en konbini mais est-elle cette Keiko ?
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Bien que particulier, ce roman est très surprenant et bien écrit. Pas étonnant qu'il ait reçu le prix Akutagawa, équivalent du prix Goncourt.
Nous retrouvons, Keiko, trente-six ans, célibataire et qui travaille comme vendeuse à temps partiel dans un konbini, ces superettes ouvertes 24h/24. Elle ne compte pas quitter ce boulot qu'elle aime tant mais ce n'est pas l'avis de son entourage qui désespère de la voir un jour se marier, fonder une famille et avoir un travail stable. Sa vie va basculer, jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Shiraha, un nouvel employé et lui aussi célibataire… Ce dernier sera-il l'heureux élu que les autres attendent tant?
Ce livre met en avant la pression sociale qui est toujours bien présente dans nos sociétés.
Voici une citation bien explique et qui caractérise bien ce livre et la réalité des faits: « Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications ».
En effet, à quoi ça sert de se plier aux règles, si c'est pour être au final malheureux ? Il faut avant tout s'écouter soi-même pour savoir ce que nous voulons vraiment dans la vie. Nous avons tous notre propre chemin à prendre.
Je ne peux que recommander !
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Depuis l'enfance, Keiko a conscience de sa singularité dans la société nipponne où elle est née. Pragmatique à l'excès, elle décide ainsi de séparer à coups de pelle deux enfants qui se battent à l'école primaire, au grand dam des adultes présents, bien évidemment ;(scène qui m'a fait hurler de rire , tant le contraste est grand entre le problème posé et la manière dont il est résolu !).
Intelligente, Keiko met en place très tôt des stratégies pour passer inaperçue (tant au niveau du langage que de l'habillement) et ne plus attirer l'attention sur elle.
Décrochant dans un job d'étudiant dans une kombini, supérette ouverte 24 h sur 24 , 365 jours par an, Keiko connaît enfin le bonheur, tant l'univers organisé de façons quasi militaire correspond à ses aspirations. Diplômée de l'université, elle ne postule pourtant pas à un autre emploi, au grand désespoir de ses parents, qui rêvent de la voir mariée et mère de famille.
L'arrivée au kombini d'un jeune homme atypique va peut être changer la donne.
Quel régal que ces 143 pages constellées de marque-pages ! de manière parfois crue, l'auteure se livre ici à une critique en règle de la société japonaise et de ses diktats. L'humour noir, hyper transgressif, qui apparaît par petites touches, la fin,glaçante, font en outre de ce roman une lecture hautement réjouissante.
Et zou sur l'étagère des indispensables !
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Depuis son enfance, Keiko s'est toujours sentie différente et a appris petit à petit à faire semblant et à se conformer à ce qu'on attendait d'elle pour ne pas décevoir sa famille et ses proches. A 36 ans, elle n'a pas vraiment la vie rêvée des japonaises de son âge qui ont toutes choisi entre une brillante carrière ou un mari et des enfants : elle travaille encore dans le kombini, petite supérette de quartier, où elle avait trouvé un petit boulot quand elle avait 18 ans.
J'ai adoré ce court roman qui réussit en peu de mots et quelques phrases courtes à partager tant de choses. La description des kombini, microcosme de la société japonaise où se croisent toutes les classes sociales, donne l'impression de partager la journée des employés et nous fait comprendre par petites touches pourquoi Keiko est si attachée à son atmosphère. On entre petit à petit dans la tête de cette jeune femme, si touchante dans sa volonté de ne pas faire de vagues malgré sa logique "différente", et ne se rendant pas compte que ses efforts pour s'intégrer et avoir une vie normale aux yeux des autres sont perdus d'avance. La naïveté et la franchise désarmante de l'héroïne et le rejet qu'elle rencontre, personne n'essayant de la comprendre ou de la soutenir, sont vraiment poignants, certains passages m'ont beaucoup émue.
Adorant le Japon et la culture japonaise, j'ai encore plus apprécié ce roman même si à mon avis il reste très accessible même pour des lecteurs ne connaissant rien à ce pays, les thèmes traités étant universels. J'ai également trouvé que la traduction était particulièrement réussie, mettant en valeur le texte et le style particulier de l'auteur et donnant de bonnes équivalences à certains mots ou concepts purement japonais.
Bref une belle découverte que je vous recommande chaudement !
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Keiko Furukura est une trentenaire ayant un travail précaire à temps partiel dans une supérette. Depuis son enfance, elle ne se comporte pas "comme les autres". Elle prend alors le pli de "faire comme les autres" pour ne pas s'attirer l'attention d'autrui. Celui-ci lui permet tout juste de vivre. Elle se sent bien dans son Konbini, le quotidien s'écoulant au rythme des réductions et des nouveautés. Sa famille et ses amies lui font sentir le poids de son célibat, mais également de son choix professionnel. Mais Keiko se trouve très bien ainsi. Un jour, un nouvel employé arrive Shiraha. Ce dernier, également trentenaire, n'a pas de situation professionnelle, il n'est pas installé dans la société. Keiko et Shiraha trouveront un terrain d'entente qui vont les satisfaire tous les deux aux yeux des autres, de la société et de leur famille... Quoique...

La portée de ce livre va au-delà d'une simple employée de Konbini. ces petites supérettes sont nombreuses au Japon. En y plaçant son histoire dans un lieu aussi commun, l'auteur en augmente l'humanité. La pression sociale au Japon est très grande et la puissance donnée aux hommes dans le statut sociale ou professionnel, très important. La plupart des employés des konbini sont des étudiants, des "freeters" (personnes accumulant des petits boulots souvent jeunes). À la trentaine, les hommes doivent avoir une bonne position au sein de la société pour entretenir leur foyer, femme et enfant. le fait qu'à son âge, Keiko travaille toujours dans cet endroit est même suspicieux aux yeux de ses proches.

La société japonaise a ses codes et son fonctionnement. Ce livre est plus une ode à la différence qu'une critique virulente de la société. Etre ce que l'on est, peut importe les diktats de la société, même si notre travail ne répond pas à l'hégémonie consensuelle, est parfois difficile même dans nos pays. Mais la culture japonaise donne au travail une importance capitale. le personnage de Shiraha est plus virulent dans ses propos que celui de Keiko, et pourtant, j'ai ressenti beaucoup d'empathie envers eux. L'être humain est encore guidé par la place qu'il doit trouver dans la société.
Mais je ne dis pas pour autant que je n'ai pas ressenti une critique sur cette société très codifiée. Son succès au Japon vient peut être également de cela : cette histoire, même courte, met en évidence un malaise ressenti par beaucoup dans ce Japon alliant tradition et modernité.

Les personnages sont attachants, complexes et pourtant assez communs. Keiko, dans sa singularité, est un personnage qui montre bien la difficulté pour s'intégrer dans une société où la norme prime sur l'individu. La lecture est agréable, le livre se lit vite et le dépaysement total : cela ne demande pas de connaître la société japonaise : Sayaka Murata donne les clefs de sa compréhension par les dialogues et réflexions des personnages.

En bref :
Le droit à la différence prend les traits d'une trentenaire attachante dans ses réflexions face à une société japonaise dont le diktat de la norme prime sur son individualité.
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