J'avais écouté
Alain Damasio parler de
Philippe Jaccottet, et plus tard apprenais que ce dernier avait traduit une partie de l'oeuvre d'un certain
Robert Musil...L'autre jour, j'entends à la radio Matthieu Amalric, acteur que j'affectionne, citer ce même
Robert Musil. Intrigué, je me décide à lire "l'homme sans qualités" .
Je me rends à ma "boîte aux livres" préférée, impatient de découvrir ce soit-disant chef-d'oeuvre de la littérature du XXème siècle et tombe sur "les désarrois de l'élève Tôrless". "L'homme sans qualités" étant momentanément épuisé je me rabats sur le premier roman de l'auteur aux dimensions plus modestes.
Au premier abord, il s'agissait d'une histoire d'adolescents dans un internat en
Autriche, des descriptions de premiers émois sensuels, des premiers éveils esthétiques d'une âme sensible. Finalement, j'ai cru discerner autre chose dans cette écriture, comme une envie de partager une étrangeté au monde, une perception de l'existence très personnelle et sans concession.
L'élève Tôrless nous invite à mettre son monde de fin du XIX siècle entre parenthèses, à suspendre notre jugement, à oublier nos passions, notre culture, nos opinions, autant d'obstacles à une forme supérieure du sentiment, pour mieux percevoir cet autre univers, indicible, aux contours incertains, aux lueurs troubles fascinantes...
Tôrless préfigure Ulrich parait-il...
Maintenant j'ai hâte de découvrir la suite!