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Critique de MartinServal


Le début du roman est absolument sublime de romantisme, avec un style à la fois tragique et fougueux. le héros, Octave, incarne superbement le héros romantique en quête acharnée d'un idéal supérieur. À l'opposé, le cynisme de son ami Desgenais et l'avilissement dans lequel il plonge les relations homme-femme sont à vomir. Quelle vision noire, triste et dure ! Il donne néanmoins un utile constat des résultats du dévoiement de l'amour naturel dans l'union familiale : "la civilisation fait le contraire de la nature", en comparant le modèle de la famille paysanne où l'amante devient mère au modèle du libertinage citadin, stérile et vecteur de souffrance.

L'empathie que l'on ressent pour le héros diminue néanmoins à mesure qu'il s'éloigne de son romantisme pour s'engager dans une sorte de perversité narcissique. La douleur amoureuse cède la place à la jalousie possessive. le jeune homme idéaliste, candide, touchant, cède le pas à l'homme jaloux, méfiant, endurci. le romantique fatalement un peu auto-centré sur ses sentiments devient un sombre égoïste.
Même si cette transition atténue un peu la tendresse que l'on a pour Octave, elle reste une trajectoire très intéressante à lire. le héros ne va pas au bout de son romantisme mélancolique dans un geste suicidaire comme c'est le cas dans Martin Eden, les Travailleurs de la mer et tant d'autres livres du même ordre, mais s'enfonce plutôt dans une acrimonie égocentriste qui rompt avec son idéal de jeunesse.
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