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Critique de florigny


Pour son 10ème roman, Valentin Musso plante le décor à Cape Cod, Massachusetts où le Grand Hôtel – luxe, calme, volupté, vue mer et service impeccable – accueille Randall Hamilton, écrivain célèbre qui n'a plus aucun souvenir d'avoir écrit 40 best-sellers. Où sont passées son imagination fertile et sa plume prolifique ? Concomitamment, à Boston, dans un logement modeste sans vue sur l'océan, Andy Marzano a pourtant du vague à l'âme, aucun de ses tapuscrits n'ayant trouvé grâce auprès d'un éditeur, le classant dans la catégorie des écrits-vains. Comment écrire l'histoire qui le sortirait enfin de l'anonymat ?


Il ne faut pas être sorcier pour subodorer que ces deux personnages que tout oppose en apparence, finiront par se trouver des points d'ancrage communs, comme dans tout bon thriller. Mais comment ? Au terme de quels rebondissements ? Et bien, la bonne nouvelle est que Valentin Musso est en forme. Son intrigue est tortueuse, pavée de chausse-trappes et impasses. Dans cet opus, l'auteur choisit de décortiquer les mystérieux processus de la création et de l'inspiration, rendant au passage hommage aux romanciers qui ont été ses modèles ainsi qu'à l'antique Underwood sur laquelle de mythiques romans noirs ont vu le jour. (Il existe une photo célèbre de Dashiell Hammett fumant comme un pompier, installé devant ce terrifiant engin). Ces détails anecdotiques incrustés avec respect et sans prétention d'un coup de plume léger dans l'histoire ne masquent pas les questions essentielles soulevées par l'auteur : quelles confidences un auteur a-t-il le droit d'utiliser à des fins romanesques ? A-t-il moralement le droit de mettre en scène ses proches ? Où se situe la frontière poreuse entre réalité et fiction ? Jusqu'où repousser ces limites dans l'unique but d'être publié ? Jusqu'à s'approprier les évènements marquants d'une vie ?


Dans L'homme du grand hôtel, il y a de l'amour, de la trahison, du luxe et de la pauvreté, et même un tueur en série qui vient semer un peu plus de zizanie dans l'esprit tourmenté du lecteur. Ces éléments sont répartis dans deux parties de poids inégal servies par un style leste et agréable. La première est lente, pose toutes les bases, peaufine les personnages et les décors. Dans la seconde, tout s'emballe, toutes les pièces du puzzle s'emboîtent rapidement, sans jeu entre elles.


Au-delà de l'élucidation du mystère de la suite 328 et de l'histoire bien tournée, bien construite et écrite dont j'ai apprécié la lecture, la question essentielle posée par Valentin Musso n'est-elle pas : Qu'est-ce qu'une vie réussie ? "Et si c'était cela le bonheur : être avec la personne que l'on aime, sans avoir à se soucier de rien, ni de gloire ni de réussite ?"

Merci à Seuil et Babelio pour leur confiance.
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