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Critique de lafilledepassage


Voilà enfin mon premier grand roman de la littérature russe … Euh, non, ce n'est pas tout à fait vrai puisqu'il y a une dizaine d'années j'avais lu « Crime et châtiment » que je n'avais pas trop apprécié. Je retrouve d'ailleurs ici la même atmosphère lourde, le même pessimisme.

Bon le contexte historique n'est pas folichon, c'est vrai. L'action se situe du début du XXème siècle jusqu'aux années 30, auprès de Russes en exil à Berlin, après les révolutions soviétiques. Même si Nabokov ne parle pas des nazis, des autres nationalismes européens et de la crise que l'Allemagne traverse à ce moment-là, on peut suspecter que ces circonstances extérieures aient imprégnées l'écriture de l'auteur.

L'histoire est celle d'un génie des échecs – célèbre à ses heures - dont on ne saura pas grand-chose. L'homme est complétement obnubilé par le jeu, au point de voir dans les dalles des salles de bain un immense échiquier, et de concevoir sa vie comme une partie d'échecs. On ne sait pas rien de ce qu'il aime, de ce qu'il pense, ni des raisons qui le poussent à demander une jeune fille en mariage … On peut exclure l'attirance physique (elle n'est même pas jolie), des raisons financières (Loujine est à mille lieux des considérations matérielles). Est-ce la peur de la solitude ? le besoin d'avoir une présence maternante à ses côtés ? le choix inconscient de s'entourer d'un garde-fou contre les démons du jeu ? Garde-fou impuissant et qui ne peut empêcher la fin tragique de Loujine, dans une sorte de fatalité morbide, où la mort est la seule échappatoire possible. Loujine, dont on apprendra à la toute fin qu'il se prénomme Alexandre Ivanovitch. Comme si l'individu derrière le génie avait été complétement nié …

Le texte est très condensé, pas aéré et du coup ça renforce encore l'impression asphyxiante qui se dégage de cette histoire. Comme je suis assez perméable aux ambiances cette lecture n'a pas été une partie de plaisir, loin de là. Mais promis je mordrai sur ma chique et je continuerai à découvrir les auteurs russes, vaille que vaille …
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