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Citations sur Perdons-nous connaissance ? (6)

Une réponse possible à cette source profonde de neuro-résistance me semble résider très précisément dans la littérature et dans la culture entendues comme univers de représentations du monde et de nous-mêmes qui nous permettent de continuer à fonctionner avec nos fictions, tout en ne les prenant pas pour ce qu'elles ne sont pas et ne seront jamais : des paroles absolument exactes interdisant le jeu social et la liberté de pensée. Si ce que je crois et pense est nécessairement exact, il n'y a pas de place pour d'autres idées ni pour d'autres individus porteurs de pensées contradictoires. Je peux donc apprendre à savoir que ce que je pense est à la fois fictionnel et vital pour moi, sans que cela remette en cause qui je suis et sui sont les autres.
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Cette idée était déjà présente chez Nietzche dans " La Naissance de la tragédie" (Nietzche [1872], 1986) lorsqu'il écrivait : " La connaissance tue l'action ; pour agir ; il faut être enveloppé du voile de l'illusion. [...] Ce n'est pas la réflexion, non, c'est la connaissance vraie, la vue exacte de l'effroyable réalité qui l'emporte sur tous les motifs d'action [...].
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Nous sommes ainsi quotidiennement soumis à un "grand écart», parfois douloureux, entre, d'une part, les aspirations légitimes de notre société de l'information à la transparence la plus totale et , d'autre part, les motifs de résistance à cette transparence originaires de notre économie psychique qui est gouvernée par la stabilité de nos croyances subjectives. Cette tension entretenue est à l'origine de notre discours ambivalent et très paradoxale à l'égard de la transparence. La juxtaposition de notre apologie quasi illimitée de la transparence avec les brûlures qu'elle nous occasionne pourtant quotidiennement permet de faire apparaître avec force et évidence ce que nous avons qualifié de "malaise contemporain".
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Dans la première partie, une menace vieille comme le monde, Nous retrouvons ici la mythologie comme le véhicule de nos représentations culturelles, telle que nous avons amplement présentée au chapitre 1 dans l'avant-propos. Le risque intrinsèque à l'activité de connaissance traverse notre culture occidentale depuis ses origines et ceci sous des formes très variées qui produisent ensemble une formidable cohérence. Mais sommes-nous aujourd'hui capables d'attribuer une signification pertinente à ces menaces et que reste-il de ces mythes? Des ruines vestigiales, dernières traces d'un danger aujourd'hui disparu? Ou d'une sagesse antique qui ne demanderait qu'à nous parler et nous atteindre là où nous nous trouvons ici et maintenant. Cette première partie du livre rappelle le portrait de la connaissance brossé par les grandes traditions de pansée qui ont construit notre culture. Pour rechercher une signification intelligible de ce discours qui puisse résonner aux oreilles des citoyens occidentaux du XXIème siècle que nous sommes, Lionel Naccache a choisi trois sources, trois pôles et trois moments de la civilisation occidentale, sources que nous avons évoquées dans l'avant-propos: l'éternelle Athènes de la mythologie antique, Jérusalem avec certains récits bibliques de la Torah et plusieurs pages de de littérature talmudique qui fut en réalité rédigée au sein des académies d'Israêl et de Babylonie au cours des premiers siècles de l'ère chrétienne et enfin le mythe Faustien qui plonge ses racines dans le haut Moyen-Àge allemand. Commençons par Athènes:
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Longtemps, l'absence de transparence dans nos vies affectives, sociales, politiques ou économiques a servi la protection d'intérêts corrompus, d'inégalités masquées ou de forfaiture indignes. L'opacité, fidèle partenaire de la censure. Mais, aujourd'hui, l'opacité est morte, vive la transparence !
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Cette idée était déjà présente chez Nietzche dans " La Naissance de la tragédie" (Nietzche [1872], 1986) lorsqu'il écrivait : " La connaissance tue l'action ; pour agir ; il faut être enveloppé du voile de l'illusion. [...] Ce n'est pas la réflexion, non, c'est la connaissance vraie, la vue exacte de l'effroyable réalité qui l'emporte sur tous les motifs d'action [...].
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