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Citations sur A la courbe du fleuve (12)

Le monde est ce qu'il est ; ceux qui ne sont rien ou ne cherchent pas à être quelqu'un, n'y ont pas leur place.
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Il nous faut apprendre à piétiner le passé Salim, je te l'ai dit. Il peut exister certaines parties du monde (des pays morts, paisibles ou dépassés) où il est permis de chérir le passé et songer à léguer ses meubles et sa porcelaine à ses héritiers. Au canada ou en Suède peut-être. Certaines régions agricoles françaises, pleines de châtelains dégénérés; certaines villes -- palais en ruines de l'Inde, ou villes mortes de l'époque coloniale en Amérique du Sud. Partout ailleurs les hommes sont en mouvement, le monde est en mouvement et le passé ne peut être qu'une cause de douleur.
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Donc, presque aussitôt après avoir été érigé - avec sans doute des discours consacrés aux soixante années à venir de la ligne - [le monument] avait été renversé. En même temps que tous les autres statues et monuments coloniaux. Les piédestaux avaient été dégradés, les grilles de protection aplaties, les projecteurs écrasés et abandonnés à la rouille. Les ruines avaient été laissées telles quelles; on n'avait faut aucune tentative pour mettre un peu d'ordre. Le nom des rues principales avait été changé. Des planches grossières portaient les nouveaux noms grossièrement écrits. Personne n'utilisait ces noms nouveaux, car personne ne les appréciait particulièrement. Ce qu'on avait voulu, c'était simplement se débarrasser des anciens, effacer le souvenir des intrus. La profondeur de cette rage africaine, cette volonté de détruire, sans souci des conséquences, était effrayante.
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Je jouais la comédie. Mais il y a des moments où nous jouons nos sentiments véritables quand certaines émotions sont trop fortes pour nous et que feindre est plus facile.
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J'étais jaloux surtout de l'idée qu'il s'était toujours faite de son importance et de son destin. Nous vivions sur le même morceau de terre ; nous regardions les mêmes paysages. Et pour lui le monde était neuf et le devenait toujours plus. Pour moi il était terne et dépourvu d'avenir.
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Ce n'est pas qu'il n'y a pas de bien et de mal ici. Il n'y a pas de bien.
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Se trouver parmi les ruines désequilibrait ma notion du temps. On se sentait comme un fantôme issu non du passé mais de l'avenir. On avait l'impression que sa vie et ses ambitions avaient déjà été vécues à notre place et que l'on en contemplait les reliques: on était dans un lieu où l'avenir était vieux et avait disparu.
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L'Afrique était mon pays natal, avait été celui de ma famille pendant des siècles. Mais nous venions de la côte est, ce qui faisait toute la différence. La côte n'était pas vraiment africaine. Elle était arabe, indoue, perse, portugaise et nous qui y vivions, étions en fait des gens de l'océan Indien. Nous tournions le dos à la véritable Afrique. Bien des kilomètres de brousse et de désert nous séparaient des gens de l'intérieur ; nous regardions vers la mer, vers les pays avec lesquels nous commercions : l'Arabie, l'Inde, la Perse. C'étaient aussi les pays de nos ancêtres. Mais nous ne pouvions plus dire que nous étions Arabes, Indiens ou Persans ; quand nous nous comparions à ces peuples, nous nous sentions Africains.
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Le monde est ce qu'il est ; les hommes qui ne sont rien, qui se
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Je crois que l'on ne comprend pas suffisamment combien il est difficile d'écrire sur un sujet qui n'a jamais été traité auparavant. p.163
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