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Critique de PGilly


Un livre de philosophie appliquée. La lecture est tantôt ardue, tantôt limpide, sur ce qui nous arrive, véritable ébranlement de nos certitudes. Jean-Luc Nancy épingle le sentiment fallacieux de la toute puissance, activé par le technocapitalisme et la technoscience. Il désacralise l'énorme illusion de la modernité, qui fait croire que nous aurions surmonté toutes nos dépendances, alors que nous auto-mutilons notre liberté d'agir en détruisant et transformant les conditions de la vie sur la planète. le "communovirus" nous rappelle notre finitude. Il nous tend un miroir grossissant de nos sociétés inégalitaires.
Le virus est nouveau, c'est la seule nouveauté de cette crise. L'auteur pointe néanmoins un phénomène inédit : la peur d'une contagion sournoise, insaisissable, une peur qui devient peur de nous-mêmes, de tout l'inconnu, de tout l'indéterminé qui nous entoure. Une peur forte de la mort aussi, omniprésente alors que le progrès tente de la nier. Dans notre société quantifiée, calculée, notre finitude est une donnée inattaquable.
Le penseur pose aussi quelques balises sur la route du voyage à reprendre après. Il trucide au passage les partisans de l'immunité collective, variante sanitaire de la régulation néolibérale qui agonit les plus faibles (malades et vieillards). Heureusement, la solidarité, l'entraide ont prévalu. Il faut maintenant savoir ce que nous voulons, résister à l'auto-destruction, en ayant entraperçu dans notre malheur, le bonheur de respirer et de vivre tout simplement. Notre liberté (un long chapitre de philosophie pure) dépend de l'aptitude à sortir de la programmation instaurée par les techno capitalistes à leur seul profit, au prix de l'asservissement du sujet aux objets et aux modes périssables.

Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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