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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Docile et soumise, Savitri élève ses enfants sous le joug de son mari Ramani. Elle ne travaille pas et son seul loisir est de donner des ordres à ses domestiques, de veiller à la bonne marche du domicile familial : cuisiner, coudre et récurer. Lorsqu'elle se dispute violemment avec son mari, elle se réfugie hagard dans la chambre obscure et y reste jusqu'à ce que sa bonne humeur revienne. Mais un jour elle devine que son mari voit une autre femme et de là son monde s'écroule, elle part après une énième et violente dispute et délaisse ses enfants, son foyer, son mari... pour se retrouver accueilli par un couple de basse caste dans un très petit village. Cette histoire poignante du destin d'une femme dans la bourgeoisie indienne des années 30 est particulièrement intéressant, puisqu'il est le prémisse des questionnements et de l'évolution du devenir de la femme dans la société indienne lors des décennies qui ont suivi.
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Ce roman, Dans la chambre obscure, de l'écrivain indien RK Narayan a été publié en 1938, réédité par les éditions Zulma en Juin 2014.
L'auteur y décrit la vie quotidienne d'une famille, dans le sud des Indes, dans la première partie du XXème siècle, et met l'accent sur le personnage féminin, Saviri, épouse de Ramani et mère d'un garçon, Babu, et de deux fillettes Kamala et Sumati.
Dans la chambre obscure permet de découvrir la vie quotidienne en Inde, la préparation des repas, le départ à l'école des enfants, les rites religieux, les fêtes traditionnelles.
Il nous renseigne sur la condition féminine dans la classe aisée. Certes Savitri ne manque de rien, elle a deux domestiques à son service et fait partie de la caste privilégiée des Brahmanes. Mais elle n'a chez elle aucun droit à la parole. Elle doit se soumettre aux ordres et aux désirs de son époux et essuyer ses colères en étant "douce et soumise" ainsi que le veut l'éducation des femmes. Parfois, lasse de ne pas exister, elle s'enferme dans une pièce qu'elle nomme "la chambre obscure" et qui lui permet de se soustraire un instant à ce rôle d'épouse parfaite. Mais l'infidélité de son mari va provoquer une prise de conscience, un séisme qui bouleversera la vie de la jeune femme.
Narayan montre la place de la femme dans la société indienne : elle dépend entièrement de son mari, ne possède rien, n'a rien à soi même pas ses enfants.

Nous découvrons aussi, par l'intermédiaire de Saviri, les classes pauvres et leur lutte pour la survie, contre la faim et la misère, mais aussi, la solidarité et l'entraide qui règnent dans ces milieux populaires.

Ce beau roman qui aborde des sujets audacieux pour son époque n'est jamais démonstratif. Il est écrit dans une langue simple, directe. Il y est question du quotidien, de la banalité de chaque jour, des habitudes qui engluent, qui dénouent les liens de famille. L'écrivain donne une épaisseur aux personnages et il dresse de Saviri un portrait de femme tout en nuances, avec ses faiblesses et ses qualités. Les derniers pages du roman laissent un goût amer car la fin pessimiste montre bien que la révolte des femmes ne peut aller très loin. Mais Saviri a compris quelque chose : sans instruction, les femmes ne sont rien. Elles doivent faire des études pour s'affranchir des hommes. Peut-être saura-t-elle guider ces filles dans cette voie? Une petite brèche vers l'espoir.

Merci aux éditions Zulma et à Babelio
Lien : http://claudialucia-malibrai..
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Savatri est une femme et épouse modèle au service des siens. Son époux Ramani, est hargneux, lunatique et râleur. Il est le patron d'une société d'assurance.
Suite à une directive de la maison mère, Ramani doit embaucher une femme pour appâter les clientes. Dès qu'il vit Shanta Bai, une femme séparée de son mari et sans grandes compétences, il est épris d'elle. Il lui aménage même une pièce au sein de sa société afin qu'elle ait un toit. Ramani en profite alors pour lui rendre visite chaque soir après la fermeture de la société et reste alors avec elle de plus en plus longtemps, oubliant sa famille.
Mais Savatri apprend rapidement cette liaison et décide de sortir enfin de ses gonds.

"Dans la chambre obscure" est un roman intemporel, qui nous transporte au sein d'une famille indienne. Il pourrait cependant être plus développé sur de nombreux points. Il se lit très facilement et se laisse très vite dévoré.

Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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L'histoire se passe dans les années 30, en Inde. On y suit Savitri, une épouse modèle qui élève ses trois enfants. Elle est mariée à Ramani, un homme lunatique et autoritaire.
La première partie du livre est consacrée à la découverte du personnage principal, on y observe la vie d'une mère au foyer en Inde. Ainsi, on comprend que malgré sa situation financière aisée (elle fait partie de la classe sociale brahmane) elle ne possède rien, et toute sa maison est sous le joug de son mari. La deuxième partie, qui est bien plus courte, commence après que son mari l'est trompé avec une de ses employés. À partir de là, Savitri décide de ne dépendre des hommes, et quitte sa maison et ses enfants. Elle se rend malheureusement à l'évidence que sans diplôme, elle ne peut pas gagner sa vie, et qu'elle ne pourra survivre que par la charité des gens. Elle rentre donc chez elle après un peu plus de deux jours. le roman s'achève à ce moment-là.
J'ai adoré la première partie du roman, l'histoire est très bien écrite et le personnage est nuancé et attachant. Malheureusement, je trouve la fin trop abrupte. Elle nous laisse sur notre faim : on aimerait savoir si sa relation avec son mari va s'améliorer ou pas. Cette fin sous-entend que la vie continuera son cours, comme s'il n'avait jamais quitté le foyer. Cette résignation, bien que logique me frustre. J'aurais aimé un chapitre ou deux de plus.
Une belle histoire, passionnante même si la fin est un peu décevante.
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C'est un livre qui se lit aussi vite qu'il donne une claque. C'est un grand wow en refermant ce livre qui nous secoue.
Tout prend place dans un phrasé qui met à l'honneur la poétique de la vie quotidienne, dans une stylistique qui laisse l'angoisse nous prendre à la gorge au fil des pages, qui noue notre ventre au fil qu'on avance dans l'histoire. Au début, cela n'a l'air de rien, la description de longues après-midi, du temps qui passe, des choses à faire et refaire chaque jour, du travail de femme au foyer...

Savitri a tout donné pour sa famille et son mari, son énergie, son temps, sa jeunesse. Sa vie entière est entièrement dédiée à sa préoccupation envers ses enfants : sa vie est millimétrée autour d'eux, ils sont tout son monde et elle ne vit que par et pour eux, à la fois à leur service, oreille attentive, et responsable de l'ordre. Mais Savitri est également habitée par l'angoisse. D'abord, cela ne se remarque pas. Elle court partout, elle pense, elle vaque à ses occupations et c'est à peine si on réalise, qu'au fur et à mesure que le temps passe, qu'on se rapproche du soir, l'angoisse monte en elle et l'attrape. L'angoisse de se demander dans quel état d'esprit son époux va rentrer. Est-ce qu'il va être aussi irascible que d'habitude, s'emportant contre tout, tous et sans raison, ou n'aura t-il comme projet que de vider ses…

Dans cette écriture qui décrit une vie de tous les jours, c'est l'angoisse sourde qui prend toute la place, comme un bruit de fond qu'au début on n'entend pas puis qui peu à peu prend toute la place.
L'histoire de Savitri nous questionne sur toutes les sociétés patriarcales, sur la dépossession de sa vie, de son être tout entier, sur le fait de n'être plus personne, seul l'ombre de son entourage, une ombre maltraitée dont la maltraitance est bien naturelle.
C'est un récit doux et dur, dans lequel on voit une femme gagner un peu d'espoir.
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