.
UNE BELLE TRADUCTION
- Qui est-ce ?
– Mon frère Måns. Cardell voit sûrement que Måns n’a pas l’usage de tout son esprit.
- Vous comprenez, Cardell, notre père et notre mère n’étaient pas de la grande ville, comme vous, mais d’un village si petit qu’il n’était pas facile d’y trouver un bon parti, aussi, quand père a été en âge de se marier, il n’a pas trouvé mieux que de prendre sa propre sœur pour femme.
De telles entorses à la loi du Seigneur se paient toujours, et le prix en a été Måns. Il a ôté la vie à sa mère en quittant son sein, le plus gros garnement dont la sage-femme ait jamais entendu parler.
Ce n’est pas un grand penseur, mais si tu veux quelqu’un pour porter l’arrière d’une chaise des heures durant sans se plaindre, c’est Måns qu’il te faut.
,
.
UN CANON (de beauté ou à boire, au choix)
Le commissaire de quartier de la paroisse (...) a petit-déjeuné sous forme liquide. Il garde difficilement son équilibre sur les marches de son perron, a le hoquet et sent comme un plancher de taverne. Il est gros et large. Son nez est de travers, cassé, et sûrement plus d’une fois. Sous sa peau couperosée, les vaisseaux grouillent comme un nid de sangsues.
.
Homo homini lupus ( plaute)
[...] La sueur a une odeur particulière à l’approche de la mort, le saviez-vous ? Mêlez-y de la fumée de poudre à canon, et vous aurez le parfum même de l’enfer.
[...] Ce n’est que tout là-haut que les étoiles brillent. Voilà le monde : tant de ténèbres, si peu de lumière.
[...] Une pluie matinale a transformé les rues en bourbier. Des mendiants, des miséreux et des squelettes filent au coin des rues, courbés pour échapper à la moisson prochaine de la Faucheuse. Des marins et des soldats en uniformes sales viennent grossir leurs hordes.
[...] Le roi faisait des cauchemars en imaginant que les idées de la Révolution française puissent se répandre dans notre grand Nord
[...] La mauvaise conjoncture, la mauvaise administration du pays et le besoin pressant d’un changement.
[...] Avec un prince héritier tout juste âgé de treize ans, immature, la lutte pour le pouvoir a éclaté avant même que le roi n’abandonne sa longue agonie.
"...Aujourd'hui, à Paris, les rues ruissellent de sang. La lame de la guillotine doit être aiguisée plusieurs fois par jour pour venir à bout de sa tâche. Je veux la même chose à Stockholm. Le rouge coulera sur les pavés. Moins il y aura de survivants, mieux ce sera. Que les cadavres bloquent la ville entre les ponts. Que les cimetières débordent. Qu'il ne reste plus que des corbeaux. »