Mags revient en Angleterre lorsqu'elle apprend que son frère, Abe, qu'elle n'a pas revu depuis des années, est dans le coma suivant à une chute de plus de dix mètres dans la cage des escaliers de l'immeuble où il vit.
Un immeuble où sont logés des personnes fragiles, tant socialement que psychologiquement.
La thèse du suicide est avancée mais Mags n'y croit pas. Elle démarre sa propre enquête…
Ce premier roman est un thriller psychologique qui nous plonge dans les souvenirs de femmes traumatisées. Souvenirs refoulés, assumés ou niés, ils compliquent la vue d'ensemble du drame qui a mené Abe aux portes de la mort (surtout que l'auteur de ces souvenirs n'est jamais clairement identifié!).
Suicide? Après avoir surmonté sa jeunesse sous le joug d'un père violent, assumé sa sexualité et reconstruit une existence à peu près équilibrée, Abe souhaitait mettre fin à ses jours? Mags a beaucoup de mal à accepter ce renoncement à la vie.
Mags s'en est sortie également, de cette jeunesse chaotique. Cabossée, froide et rigide, sans relation amoureuse stable, mais elle s'en est sortie en devenant une avocate et une femme de tête.
D'ailleurs, elle ne va reculer devant aucune manipulation pour extraire peu à peu la vérité des murs de cette ancienne église et tant pis si la fragilité de Jody s'en trouve singulièrement affectée.
Je ne sais pas si c'est dans l'air du temps mais je rencontre dans mes lectures de plus en plus de personnages féminins portés sur la boisson et passablement torturées mais qui manquent diablement de charisme. Ok j'ai déjà avoué que j'avais un penchant pour la misogynie mais ce n'est pas le coeur du problème car j'en ai autant pour le cliché du flic alcoolo et désabusé, par exemple.
Si c'est une tentative pour écorner la fiabilité du personnage et instiller le doute dans l'intrigue, je veux bien mais à trop verser de verres de vin au fil des pages, c'est saoulant (ouaip, je sais, elle était facile celle-ci!).
En bref, je n'ai éprouvé aucune empathie pour aucun des personnages, à l'exception d'Abe mais il n'est pas très causant dans l'histoire.
Le passé de Jodie est terrible, certes, mais le personnage est agaçant et manque tellement de cohérence (oui, même dans sa « folie » et ses mensonges!) qu'elle en devient très vite transparente dans le roman. Parce qu'on sent tout de suite que son amour est pathologique, qu'elle est incapable de violence et qu'elle est « juste » accessoire à l'intrigue.
Récemment, aux termes de mes différentes lectures, une réflexion me vient souvent: manque évident d'émotions. Alors, deux hypothèses: soit mes goûts évoluent et je deviens plus exigeante, soit les romans en question tiennent la route, techniquement, mais manquent d'âme. À mon sens, il ne suffit pas de mettre en présence des personnages torturés, étaler quelques horreurs bien glauques, situer son action entre des murs anxiogènes pour que l'ensemble fasse corps pour captiver un lecteur et le prendre en otage. Il faut la petite étincelle en plus et là, je ne l'ai pas sentie.
Alors bien entendu, la chute (sans mauvais jeu de mots mon cher Abe!) est cohérente avec un personnage amené progressivement dans le champ mais le lecteur se sera contenté de tourner les pages sans réellement s'investir par manque d'indices.
C'est un roman qui se laisse lire, sans grande originalité, dans les transports en commun ou dans une salle d'attente. Mais il ne m'aura pas scotché au fond de mon fauteuil…
C'est un premier roman donc le prochain est à surveiller pour que je me fasse réellement une opinion sur cet auteur…
À suivre, donc…
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