AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tynn


En 1903, dans la Russie tsariste de Nicolas II, le comité révolutionnaire suisse charge un jeune anarchiste de préparer un attentat contre l'un des ministres en place.

Léon M., jeune médecin, se fait donc engager chez Valerian Alexandrovitch Courilov, surnommé le Cachalot, ministre de l'éducation, cruel, ambitieux et avide d'honneurs.

Plusieurs mois passés en infiltré dans l'entourage d'un homme qui, sous le masque de la personnalité publique haïe par la population, s'avère être un triste et gros jouisseur, atteint d'un cancer du foie qui le fait méchamment souffrir, vilipendé par ses pairs pour son mariage avec une ancienne artiste française de petite vertu.
Sans pour autant s'attacher à un personnage condescendant et inflexible, la compassion et la pitié menacent de prendre le pas sur l'idéal et la haine du jeune révolutionnaire.
La miséricorde sera-t-elle suffisante pour stopper l'engrenage ? Et comment se comportera celui que l'Histoire portera aux affaires dans les années du pouvoir soviétique ?

Au-delà de l'histoire particulière des personnages, c'est la description vitriolée d'une société décadente, en totale décomposition, incapable d'avoir une vision d'ensemble des évolutions de société, autiste aux courants de pensées de ce début de siècle. Un couple impérial incompétent, des coteries et jalousies de haute aristocratie et de gouvernement, des luttes de pouvoir, des ambitions, des corruptions, des vanités…
Tous les ingrédients pour mettre dans le chaudron de la Révolution.

Publié en 1933, ce court roman percutant d'Irène Némirovski est, comme beaucoup d'autres de son oeuvre, indémodable, passionnant pour une réflexion sur la vanité du pouvoir politique.

Un roman triste et désabusé sur la fin d'un monde et la vision pessimiste d'un nouveau qui émerge, aux aubes guère plus lumineuses pour les hommes de bonne volonté.
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}