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Critique de Eve-Yeshe


J'ai eu un peu de mal à terminer ce livre car le thème abordé est difficile mais il est intéressant : la vie quotidienne des étudiants dans une classe prépa, ici Hypokhâgne, avec tous les travers de l'enseignement de ces jeunes gens appelés à être les élites de la France de demain, débouchant sur des postes prestigieux.

La description du travail acharné, du bachotage, du manque de sommeil, dans un lieu où même la nourriture laisse perplexe, de ces étudiants qui triment pou arriver à des meilleurs résultats, devenant des robots ou des « chiens savants », car leur pensée elle-même a été captée, cette description est parfaite, tellement précise qu'on ressent les choses dans son propre corps.

La maltraitance psychologique des élèves est bien décrite, avec ces professeurs sadiques qui n'aiment qu'une chose : dominer, humilier et casser, et bien sûr devant tous les autres élèves, sinon ce n'est pas source de jouissance. Ils entendent à longueur de journées qu'ils sont nuls et qu'ils ne réussiront pas, alors comment résister et continuer à travailler ? Certains professeurs sont pires que les autres :

« Il faut, pour qu'on saisisse ce qui m'aura poussé à me faire le juge de cette personne ignoble, le professeur d'Histoire, et de cet être terrible, le professeur de philosophie, qu'on redonne l'image de cette époque-là. » P 89

La manière dont réagit le héros est intéressante, notamment sa tentative de résistance au formatage et à la pensée unique. Seulement voilà, ce récit m'a un peu laissée sur ma faim. Peut-être parce que j'ai préféré la manière dont Jean-Philippe Blondel l'aborde dans « Un hiver à Paris », car le héros me plaisait davantage.

Je suis allée au bout de la lecture parce que l'écriture d'Arthur Nesnidal est magnifique et emporte le lecteur. Les phrases sont bien construites, il y a ici un amour de l'écriture, du langage écrit et une grande poésie dans les mots :

« La conscience des hommes a ceci de superbe, qu'elle confine au divin par pure inadvertance. On veut l'Inde, on a l'Amérique, on veut l'espace, on a la lune. On s'attend à l'étude et l'on trouve le savoir. A tâtons, ignorants, nous tenons du génie. » P 25

La page trente-sept est magnifique et on a envie de l'apprendre par coeur. Parmi les cinq livres que la FNAC m'a proposé, celui-ci est sans conteste le mieux écrit.

Ce roman, qui est un premier roman, il ne faut pas l'oublier, est prometteur et si l'auteur réussit à introduire plus d'émotion et de chaleur, le plaisir du lecteur sera au rendez-vous. Je rappelle au passage qu'il est âgé de vingt-deux ans !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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