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Critique de nescio667


Bien qu'il soit en poste à Maardam, c'est à Sorbinowo, une petite ville perdue dans la campagne suédoise que doit se rendre le commissaire van Veeteren. Appelé en renfort par ses confrères, il va s'intéresser à une secte, ‘La Vie Pure', dont plusieurs jeunes pensionnaires se trouvent en vacances dans un camp proche de la ville. Ce qui a motivé cette demande de renfort de la part de Kluuge, le jeune commissaire en chef de Sorbinowo, ce sont deux coups de fil anonymes. Par deux fois, une voix de femme lui a demandé d'enquêter sur la disparition d'une jeune fille logeant au camp. Mais, à la ‘Vie Pure', Kluuge s'est vu répondre par le gourou de la secte, un certain Jellinek, que tous les pensionnaires étaient bien présents. Sur place, van Veeteren va se heurter au même ‘mur de silence' de la part de la secte que celui auquel son jeune confrère s'est retrouvé confronté.
Proche de la retraite, le commissaire van Veeteren se verrait bien quitter anticipativement ce boulot, pressé qu'il est d'atteindre ‘ce jour où il cesserait une fois pour toutes de fouiller dans les poubelles de l'existence'. Il en a déjà parlé à son supérieur hiérarchique, mais ce dernier redoute le départ de l'un de ses enquêteurs les plus chevronnés. C'est cette expérience qui l'amène à envoyer van Veeteren à l'extérieur de la ville, prendre en charge une enquête qui –il le devine- va rapidement tourner au drame. Et de fait. D'une situation de suspicion de disparition, le commissaire, mû par son instinct –‘La raison à une soeur aînée, ne l'oublions pas. Elle se nomme Intuition'- va effectivement acquérir des certitudes bien amères. Et son enquête devra alors s'orienter vers la recherche non pas d'une disparue, mais d'un ou d'une coupable de meurtre. Avant qu'une deuxième victime ne soit éventuellement retrouvée.
Aux amateurs de romans policiers nordiques, aux attristés par l'absence du commissaire Wallander, voici de quoi vous consoler. Sur base d'une intrigue peut-être pas très innovante, Nesser arrive –apparemment sans effort- à captiver son lecteur. Et ce dernier de prendre un réel plaisir à suivre l'enquête de ce ‘nouveau' commissaire suédois (il s'agit en fait de la deuxième enquête publiée par les éditions du Seuil). Moins étouffante, plus nerveuse qu'une enquête de Wallander, la prose de Nesser marque aussi sa différence avec celle de Mankell par une affection pour l'humour, et un attachement de son personnage principal pour la bonne chère. van Vetteren aime s'en jeter un petit coup derrière la cravate et il ne crache pas non plus sur un bon repas. Attention toutefois, ‘bon vivant' ne signifie pas que le personnage du commissaire pèche par une tendance à la superficialité. Comme Wallander, van Vetteren se révèle bourru, peu soucieux de la hiérarchie et fatigué par les années de métier qu'il traîne derrière lui. Comme lui aussi, il ne se reconnaît plus dans cette société et la majorité des individus qu'il rencontre lui semblent incompréhensibles, comme issus d'une autre espèce que la sienne. Il cultive avec soin un très petit cercle de relations, avec lesquelles il partage quelques passions communes : la musique classique, les échecs et…le vin ! Miné par sa misanthropie latente et peu enclin à travailler en équipe, van Vetteren n'en reste pas moins attaché à ses proches collègues. Il faut dire que Nesser n'a pas ménagé sa peine : aussi soignés que son personnage principal, ses ‘seconds rôles' se révèlent très attachants et contribuent sans conteste à la solidité de son roman. Une très belle découverte, un véritable souffle de fraîcheur dans le policier scandinave !
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