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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a eu Zadig ou La Destinée,  voici Moshé ou le mikvé.

Ou Anton, ou Jeremiah, ou Naïm, ou Ayélet ou Kotik, ou Dany, ou Danino.....

Qu'ont tous ces personnages à tourner autour du mikvé, comme on tourne autour du pot ? Ou comme des oiseaux rares, migrants inattendus, autour d'une mangeoire improvisée ? ..

Et d'abord, qu'est ce qu'un mikvé?

Comment? Vous ne savez pas ce qu'est un mikvé? Savez vous seulement ce qu'est une drache, une drève,  une couque ?    Ou une parodos, une polyptote, un agôn?

Bon, je condescends à une  explication: c'est, dans la religion juive de stricte obédience,   un bain rituel de purification où les pratiquantes et  "repentantes" vont se laver les miches après leurs ragnagnas et avant de convoler derechef avec leur conjoint après ces quelques jours d'impureté et d'abstinence menstruelles . Les hommes aussi peuvent s'y rendre, dans une autre salle de bain rituel,   cela va de soi,  pour y demander bénédiction,  fécondité et érections vigoureuses.

Pour les personnages de Jours de miel, les motivations à user du mikvé sont nettement moins religieuses.

Pour Anton, goy, vieux, amoureux  et russe, il s'agit d'y retrouver deux choses : les échecs.. et la gaule ! Pour Danino, des électeurs;  pour Dany, un exutoire à ses talents précoces de traducteur et les regards admiratifs d'une petite minette à son goût.  Pour Jeremiah,  d'immortaliser sa défunte et d'y célébrer sa nouvelle conquête. Pour Naïm,  architecte..par correspondance, ornithologue et arabe d'Israël, de le voir, ce fichu mikvé,  autrement qu'à travers les barreaux d'un cachot. Pour Ayélet et Moshé d'y découvrir que les voies du Seigneur, elles, sont impénétrables et Ses volontés,  pour le moins contradictoires, et dures à  décoder ...

Roman cocasse, déguisé en conte philosophique ....assez voltairien, malgré son sujet...

J'ai beaucoup ri, et trouvé que derrière la farce, se cachaient plusieurs vérités bien senties.

 J'ai aimé le regard critique, mais toujours bienveillant, joyeusement ironique qu'Eshkol Nevo jette, encore une fois, sur Israël, son pays. Sur l'immigration de l'extérieur et son intégration difficile, sur la cohabitation compliquée voire catastrophique avec les Arabes d'Israël. Sur le retour inquiétant du  religieux, du sectaire, de l'irrationnel, voire du "perché" quand la réalité devient trop rude, ou trop explosive. Sur la nécessité-et souvent l'échec-des politiques de paix, de dialogue, de concertation. Sur l'espoir et l'amour et l'humour qui malgré tout demeurent.

J'ai aimé la forme, chorale et prolixe, mais toujours alerte, rapide, bien maîtrisée, et le ton du conte où le procédé de Sirius fait merveille: on cherche la Base -ultra- secrète connue- de- tous, on identifie  la ville des Justes, la ville frontalière, la ville des Sables, la ville des Péchés, la ville portuaire..on rit franchement devant l'appellation de certains quartiers...

Moins de gravité , donc, derrière les trouvailles stylistiques: Nevo comme Anton, ou Moshé ou Ayélet semble avoir pris son pied, et un moment nécessaire de récréation...le lecteur/la lectrice aussi! Quelques scènes d'anthologie franchement érotiques, voire  égrillardes qui en réjouiront plus d'un(e)...

Le mikvé est aussi là pour nous rappeler que nous ne sommes pas qu'esprit : il faut aussi que le corps jubile! Malgré ou au-delà de cette repentance que semblent vouloir exiger les religions et leurs zélotes trop zélés.

Mais ze ne vous dirai pas ce qu'est un zélote, z'ai trop peur qu' 'ils ne me zuzent à  mon tour....
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Tout commence avec un mikvé !
Jeremiah Mendelstrum, un riche veuf américain fait le voeu d'immortaliser le nom de sa femme bien-aimée ,décédée, grâce à un mikvé neuf, un bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) qu'il souhaite faire construire dans la Ville des Justes ,en Israel, où son épouse et lui-même avaient l'intention de se rendre au cours de l'été précédent . Mais pour ce don il a une condition, l'édifice, dont l'entrée porterait le nom de sa défunte épouse, doit être prêt pour l'été prochain car il compte effectuer une visite en Terre sainte. Probléme ! Selon les cartes de l'adjoint du maire ,point de place dans la ville,mais le maire tient à tout prix à ce don généreux , alors où construire ? Son verdict tombe sur "la Sibérie", nouveau quartier de banlieue, à un kilomètre de la ville, habité par des vieux nouveaux immigrants russes,ne parlant pas un seul mot d'hébreu. ......un sacré mikvé qui va chambouler des vies....et donner cours à des jours de miel.....et quels jours de miel !!!
Eshkol avec ce quatrième et dernier livre nous surprend avec sa verve comique, loin de ses précédents . Nous voici en présence de personnages,mi tragiques-mi comiques (Naim/Noam
entrepreneur - passionné d'ornithologie , Ben Tsouk ,adjoint du maire - collectionnaire de cartes géographiques, Anton ,"simple serrurier qui se prend pour Kasparov",Ayélet, femme débauchée ,atterrie dans la religion.....), dans le melting-pot israélien, où Superstition et Religion sont roi. Mais qui est qui dans ce pays? Dés que l'arabe de service disparaît, le juif de souche différente devient l'étranger, voir l'ennemi.....
Un récit qui transpire de sensualité, sous couvert de religion, d'interdit et du qu'en dira-t-on.
Un récit où villes et quartiers sont des lieux non définis, sans noms propres ,aux surnoms,"Ville des Justes, Ville des péchés,Ville du vin,la Sibérie.....", comme dans un conte.
Un récit, satire discrète, sociale et politique, dans ce pays qui vit dans une peur constante,où tout est prétexte aux suspicions, sans aucune logique, ni justice.
Nevo nous livre un conte loufoque, dans un cadre très israélien,mais dans le fond, universel, puisque tout ces personnages qui ont des rapports compliqués avec Dieu, ne cherchent finalement qu'un sens à leurs vies, surtout quand l'amour y fait défaut.
Nevo,est un de mes écrivains préférés , dont j'aime beaucoup la plume et les histoires, et ce dernier livre ne déroge pas à la règle.
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«  Rien ne m'excite plus qu'un homme en pleurs » .

«  le jour, la Ville des Justes vivote. Mais la nuit , les cervelles des pieux érudits crépitent , et les lettres du Talmud s'en échappent vers les cieux étoilés, s'envolent et s'épanchent le long du canal qui relie les mondes inférieurs aux mondes supérieurs » .

Deux courts extraits de ce récit partagé entre la sensualité malgré la religion au sein d'une petite bourgade en Israël, au diable le qu'en dira t- on , des vies banales et autres cocasseries ….

Car ce livre , où j'ai eu beaucoup de difficultés à entrer ressemble fort à un conte —— les villes et les quartiers ne sont définis que par la Ville des Justes', la Ville des péchés , la ville du Vin, la Sibérie ——

Quand un riche Américain Jeremiah Mendelstrum décide de faire un legs afin que la municipalité y construise un mikvé : bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) à la mémoire de son épouse décédée , il ne se rend pas compte que le quotidien va changer pour Anton et Katia , une histoire d'amour qui m'a beaucoup intéressée , ces nouveaux immigrants russes vivant dans «  la Ville des Justes » où ne vivent que des réfugiés à la retraite , un quartier excentré de la ville .

Difficile de se familiariser avec ces personnes : Ayelet et Moché , venus dans la ville des Justes juste après leur retour à la religion mais dévorés par leur passion, ou encore Naïm / Noam , Kotik et bien d'autres . …..
Tous se cherchent , se fuient , se retrouvent parfois , puis se séparent .

En quête de jouissance sexuelle, de quête d'un sens à leur vie.

Personnages tragi- comiques ils ont des rapports très compliqués avec la religion.
On y parle aussi d'ornithologie , de musique , de miracles et d'espionnage militaire , d'érections perdues , de pérégrinations en Inde ou au Costa Rica .
Je n'ai pas réussi à trouver le ton juste pour évoquer ce livre des plus cocasses , drôle et émouvant , conte surréaliste difficile à décrypter .

Ah , «  Quand deux êtres humains se rencontrent au bon moment et se transforment en un lieu , un lieu authentique , chacun pour l'autre » .

Un ouvrage au cadre typiquement israélien !
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L'israélien Eshkol Nevo est l'auteur de l'un des meilleurs romans de ces dernières années : le cours du jeu est bouleversé. Sans atteindre les mêmes hauteurs, son petit dernier, Jours de miel, est une oeuvre chorale délectable qui s'amuse à nous décrire une petite ville dont certains habitants vont connaître de nombreux bouleversements dans leur existence jusqu'alors relativement paisible. La raison ? Un riche américain a légué une importante somme d'argent pour honorer la mémoire de sa chère épouse. Ne reste à la municipalité qu'à construire un mikvé (un bain rituel utilisé pour l'ablution nécessaire aux rites de pureté dans le judaïsme) que le donateur viendra visiter peu après son ouverture. Sauf que, bien entendu, dans le conte drolatique et malicieux écrit par Nevo, rien ne se passe comme prévu. Entre les nouveaux immigrants russes qui ne parlent pas hébreu, l'adjoint au maire qui retrouve l'amour de sa vie et un jeune arabe chargé des travaux et apprenti ornithologue à ses heures, un certain chaos va s'établir au fil de péripéties burlesques, émouvantes et douloureuses. La ville décrite représente une sorte de concentré de la société israélienne avec ses contradictions, ses situations ubuesques et ses incohérences. Malgré la multitude des personnages et la complexité de leurs destins croisés, l'on s'attache à leurs mésaventures car s'ils sont faibles et parfois lâches, ils n'en ont pas moins l'espoir chevillé au corps et l'envie de sublimer leur quotidien. Et la plume narquoise d'Eshkol Nevo, chaleureuse et bienveillante, les croque de manière irrésistible.


Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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J'ai choisi ce titre pour sa couverture "kitschissime". Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Ce fut une bonne découverte… L'auteur parle sans détour des problèmes d'immigration, de religion, de l'armée et d'amour charnel en terre israélienne (des sujets tabous dans son pays). Si Eskhol Nevo était au pouvoir, il n'y aurait plus de conflit … Toutefois, il montre aussi qu'il est difficile de préserver l'harmonie et que parfois, il existe bien des incompréhensions culturelles.
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Voici un livre GENIALISSIME! Avec sa superbe couverture toute colorée et fleurie, il promettait une lecture sucrée et drôle! Chaque personnage était attachant, ils avaient tous une double face, à la fois drôle et triste. L'auteur arrive à parler de religion, sans jamais en faire de trop! Il mêle l'amour, la foi, la sexualité, la tromperie avec justesse et tendresse.
Je ne connaissais rien au judaïsme, j'ai même dû faire une recherche sur l'utilité d'un Mikvé!
Ce livre a clairement eu la fonction voulu par Gallimard! Voyager! Ce qui est sûr c'est que ce ne sera pas ma dernière lecture avec Eshkol Nevo.
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Le premier mot qui me vient à propos de livre est tendresse, la tendresse infinie entre tous ces personnages. Et pourtant ! Il y a du loufoque aussi.
Un riche américain veut faire un don d'un mikvé dans une ville d'Israël. Cette ville s'appelle la ville des Justes. Ça ne s'invente pas. le mikvé est un bain public rituel pour se purifier. En particulier, les femmes s'y lavent après avoir eu leurs règles. Ce riche américain veut offrir ce bain à la mémoire de son épouse défunte.
Le maire s'attelle à la tâche, aidé par son fidèle adjoint Ben Tsouk. Celui-ci ressent la présence de la femme de sa vie, disparue depuis sept ans. Il fait réaliser les travaux par Naïm, en réalité Noam, qui se fait arrêter par les militaires car il a trop observé avec ses jumelles. Entre temps, une colonie d'exilés russes arrive dans le quartier de la ville où sera édifié le mikvé … Ils ne parlent pas hébreu et ne sont pas juifs.
S'ensuivent bien des aventures, toutes plus incroyables les unes que les autres. On sourit souvent à la lecture de cette histoire impossible à raconter, truffée de moments vraiment inattendus. Nevo possède l'art de raconter les histoires, comme si elle était racontée à voix haute, au coin du feu, tous les épisodes s'enchainant à merveille.
Il évoque ou interrompt l'action pour reprendre plus tard et dévoiler des faits.

Ce roman pose des questions relatives au déracinement, à l'emprise sur son destin. Qu'est-ce qui conduit à un « bon » destin ? À quelles valeurs doit-on rester fidèle ? À soi ? À ses instincts ? Où obéir aux règles ? Est-ce important de ne pas décevoir les autres, même au prix de l'oubli de soi ?

Ce livre est avant tout drôle et plaisant. À chacun d'y prendre ce qu'il souhaite.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Un riche américain decide d'ériger , dans la Ville Des Justes , en Galilée , un bain rituel à la mémoire de son épouse décédée .
Autour de cette construction évoluent divers acteurs. Des émigrés russes au maire de la cité, du jeune arabe à la belle Ayélet, se dessinent des vies tumultueuses.
L'histoire se déroule dans un pays Israël , traumatisé par l'espionnage militaire, où se mêlent , dans la vie quotidienne , religion et croyances populaires , rites ancestraux et fétichiste .
Les personnages sont truculents, attachants, émouvants.
"Jours de miel" est un vrai plaisir de lecture , un moment de bonheur.
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Je vous l'annonce ce roman est aussi délicieux à lire que sa couverture à regarder. L'absurdité et la tendresse sont les maîtres mots de cet ouvrage, et les deux sont mélangées avec beaucoup de finesse.

Eshkol Nevo nous offre un pur moment de douceur et d'amusement à travers ce conte moderne. Pourquoi un conte ? Et bien parce que si l'action se passe majoritairement en Israël, les lieux ne sont quant à eux pas réellement définis tout est nommé à la manière d'un conte « Ville des justes », « Quartier source de fierté » ... sans compter ces fameux Justes tel « Nathanaël-le-juste-caché », qui ajoute un peu plus de fantaisie à cette fable du XXIème siècle.

Ainsi, nous suivons, en choral, des personnages hauts en couleur à la fois comiques et tragiques mais tous attachants. Chacun d'entre eux se cherchent, tentent de fuir avec toujours l'espoir inavoué de se retrouver. Des destins qui s'entremêlent à la perfection, entre athéisme et religion, entre solitude et vie sociale du « qu'en dira-t-on ? ».
Jours de miel c'est un long cheminement vers l'émancipation, le deuil, l'amour. La religion y a une part majeure, mais jamais l'auteur ne la met sur un piédestal. Ici, elle a pour but le sens de la vie et la droiture, et cela peu importe le courant choisi. Mais malgré cela, Eshkol Nevo soulève un point très intéressant : les contradictions qui existent au sein d'une même religion notamment sur l'interprétation qu'il en est faite et les superstitions qui habitent les croyants. En d'autres termes, à travers le judaïsme, il met en lumière le mal de toutes les religions… Un parti pris délicat mais réussi.
Il aborde également d'autres thématiques particulièrement en lien avec ce que nous lisons chaque jour dans les journaux à savoir : l'immigration, les difficultés d'intégration à travers l'arrivée de ces russes mais aussi par l'un des personnages, Naim qui se fait appelé Noam, oui parce que vous comprenez ça sonne plus juif pour la ville des Justes…

Pour conclure et malgré quelques longueurs, cette lecture a été d'une grande richesse humaine mais également intellectuelle, elle m'a permis d'en apprendre plus sur Israël et le judaïsme. La plume et la malice de l'auteur sont un véritable bonheur. Avec beaucoup de bienveillance, d'humour et de sensualité, il parvient à accorder la vie de ces personnages loufoques pour amener le lecteur à comprendre ce melting-pot, et avec lui cette douce satire de la société israélienne (mais pas que) d'aujourd'hui.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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