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Critique de Snarkk


Ce livre fait partie des essais majeurs de notre dernière décennie. Pourquoi un tel éloge dès la première phrase ? Car c'est un livre qui concourt à la santé et au bien-être de tous les êtres vivants de cette planète, ni plus, ni moins.


Mais je m'explique... il est devenu d'usage d'avoir entendu au moins une fois dans sa vie le terme de "perturbateurs endocriniens", ou autres joyeusetés. Ca, on sait y faire. Dans le pire des cas, on est quand même conscient que derrière ce terme un peu bizarre se dessine quelque chose de pas net, voire de carrément dangereux pour le vivant... voilà, en gros, le niveau d'information basique au sujet des perturbateurs endocriniens. Ce qui, à notre époque, est un moindre mal...


Bref, Fabrice Nicolino (aidé par d'autres personnes) nous prend par la main au début de l'ouvrage. J'étais un peu sceptique au début... pas sur le contenu de l'information, mais sur la manière de présenter les choses : c'est guilleret, simple comme tout (pas simpliste) et très vivant comme introduction à l'histoire de la chimie. J'ai vraiment cru que tout le reste serait de la même veine... or, l'auteur est un malin. En plus d'être un reporter opiniâtre, il manie bien ses lettres et fait évoluer petit à petit la teneur et le style de son récit vers quelque chose de plus sombre et de plus lourd.


Pêle-même : on retrouve l'histoire de la chimie et le chemin qu'a parcouru l'humanité pour en arriver à ce niveau supposé de maîtrise de la matière ; des noms et des lieux pour raconter les premières horreurs de la chimie ; des noms et des lieux pour témoigner des horreurs contemporaines ; l'inefficacité des politiques publiques actuelles ; la collusion entre industriels et institutions politiques au niveau mondial ; la désinformation généralisée et le lobbying mené par les criminels de l'humanité (accessoirement industriels de la chimie) pour préserver leur gagne-pain - quand bien même ils font crever notre génération et les suivantes - ; les tentatives de résistances et de mobilisation de l'opinion publique.


On en ressort bouleversé, même si l'on fait partie des personnes qui se sont largement intéressées au sujet de la pollution chimique. le constat, ainsi dressé, est accablant. Les solutions paraissent dérisoires. En fait, on a presque envie d'aller flinguer les quelques milliers de personnes responsables de ce massacre de masse au nom du fric, pour que ça s'arrête.


Malheureusement, nous, nous avons une morale. C'est ce qui nous différencie de ces criminels de l'humanité, mais fait également qu'ils ont, pour l'heure, une sacré longueur d'avance. Leurs forfaits sont aujourd'hui presque tous impunis. Espérons que nos sociétés sauront se retrousser les manches et, s'il leur faut absolument des barreaux pour contenir les êtres dangereux, espérons qu'elles sauront y mettre les véritables assassins et les véritables voleurs, qui pour la plupart sont aux commandes de nos institutions publiques ou de grands groupes privés.
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