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Critique de LesGugusDORE


Le roman intitulé Féminine de Louison NIELMAN a été publié en mars 2021 aux éditions Scrinéo engagé. Il raconte l'histoire de Gabrielle MASSET, âgée de 15 ans qui, suite à la mutation de son père, est contrainte de s'adapter à un nouveau collège en cours d'année scolaire.
Le temps de trouver ses marques, cette féministe à l'allure androgyne va s'imposer auprès de ses nombreux camarades comme une fervente défenseur de l'égalité de genres.
Pour commencer, j'ai été séduite par Gabrielle qui incarne la principale héroïne du livre. C'est une fille en classe de troisième avec des cheveux en pétards, des vêtements larges et des énormes baskets qui dit les choses comme elle les pense. Elle pratique les sports qu'elle aime (la boxe, le rugby), défend ses opinons, montre clairement qui elle est, ce qui la définit et la dérange. Authentique, c'est une écorchée vive capable d'empathie (Gabrielle appelle les secours quand Maël fait une mauvaise chute en skate) mais aussi de froideur (elle ne montre aucune émotion quand Capucine lui parle de la relation amoureuse passée de Maël et Manon), qui assume ses choix.
Ce qui l'insupporte le plus, ce sont les remarques déplacées et sexistes des personnes qui l'entourent. Parmi ces commentaires qui la font réagir, il y a par exemple certaines paroles comme « C'est vrai qu'en termes de rondeurs, vous ne faites pas rêver », « poulette », « Hot dog ! Dommage, moi je préfère les chiennes chaudes, les vraies, pas les bassets » prononcées par des élèves de sa classe.
Ensuite, j'ai envie de dire que ce récit m'a interpellé car il me rappelle une sensibilisation des gendarmes au collège sur les thèmes du harcèlement en milieu scolaire et du harcèlement avec les téléphones et les réseaux sociaux. À cette occasion, l'ensemble des élèves présents avaient participé à un jeu de rôle sur cette thématique. Je me souviens que chaque élève de ma classe avait incarné soit le rôle du harceleur, du témoin ou de la victime.
De la même manière, suite à des comportements déviants observés par le CPE notamment lors du cross (humiliations, blagues lourdes sur les apparences physiques...), les élèves de troisième bleu (celle de Gabrielle) du collège Simone-Veil (en Normandie) ont eu l'occasion de prendre part à un théâtre forum organisé du 8 au 15 avril 2020 autour du thème du sexisme afin de favoriser le mieux vivre ensemble.
Pour cet exercice qui avait finalement enthousiasmé tous les participants, y compris les plus timides, deux intervenants extérieurs prénommés Jeff et Marina s'étaient déplacés. Ils avaient accepté, selon les désidératas des élèves, d'intervertir parfois les rôles des garçons et des filles pour une meilleure prise de conscience collective de la notion de l'égalité homme/femme (Capucine a pu par exemple jouer le rôle masculin d'un patron de garage).
À l'issue des séances et des scénarios proposés, les langues s'étaient déliées et les relations garçons/filles s'étaient apaisées. Les mentalités avaient bel et bien évolué positivement.

Enfin, j'aimerai souligner l'habileté déconcertante avec laquelle Louison NIELMAN parvient à faire plonger le lecteur au coeur des paradoxes et des excès de l'adolescence.
Plus exactement, son écriture fluide et facile à lire traduit parfaitement les émotions que peut ressentir un collégien lambda entouré d'autres adolescents du même âge.
Ainsi, au fil du livre, on découvre d'abord Gabrielle, la rebelle, celle qui se montre au grand jour, avant de saisir dans le dernier chapitre qu'elle est tourmentée par sa vie amoureuse et son orientation sexuelle : le baiser de Timéo a la même saveur que celui qu'elle a reçu de Léa juste avant de quitter Clermont-Ferrand !
À ses côtés, il y a aussi Maël aux multiples facettes : c'est à la fois un beau garçon viril et machiste qui fanfaronne au milieu de ses pin-ups mais aussi un guitariste compositeur romantique doué de sentiments qui a le béguin pour Gabrielle. Malheureusement pour lui, ses sentiments ne sont pas réciproques.
À noter également la présence de Manon, très attachée à son apparence physique qui se comporte comme une dévergondée pour répondre aux attentes des garçons, celles de Capucine avec ses mèches colorées, son visage parsemé de cicatrices d'acné, qui aime enchaîner les ragots, ...
Pour conclure, ce livre vise à dénoncer les comportements sexistes au sein des collèges tout en abordant la quête d'identité des adolescents. Gabrielle MASSET, l'héroïne principale du roman qui ne rentre pas dans les critères habituels de la féminité m'a plus particulièrement touché car, tout au long du roman, elle a été en quelque sorte le porte-drapeau de la lutte pour l'égalité des genres.
Dans le même ordre d'idées, à savoir le combat en faveur de l'égalité homme/femme, le film intitulé Billy Elliot réalisé par Stephen DALDRY met en scène un jeune garçon de onze ans du Nord-Est de l'Angleterre qui bouscule l'idéologie de sa famille (les garçons pratiquent la boxe) en s'élevant contre eux mais aussi contre les stéréotypes de genre pour danser dans un corps de ballet professionnel.
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