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3,8

sur 148 notes
"Féminine" semble s'inscrire dans cette littérature engagée qui se veut un outil de lutte contre les stéréotypes de genre, mais après sa lecture, j'ai un avis mitigé quand à sa forme, sans rien enlever à sa pertinence.


Dans un premier temps, je dois dire en toute honnêteté que le degré de sexisme des personnages, et là je regroupe même les personnages tertiaires ici, est terriblement élevé. Un degré que je n'ai jamais vu et qui je pense, ne correspond plus au sexisme de notre époque, du moins dans ma région ( Grand Montréal), au Québec. Je dirais que nous faisons face à du sexisme plus "insidieux", plus "sous-jacent", maintenant. Je donne l'exemple des camps de jour où les spécialités sont encore très genrés sans raisons ( bijoux pour filles, karting pour gars), les couleurs rose et bleu dans les allées de magasin pour les jouets, qu'on pense que les gars ne savent pas faire deux choses en même temps, ce genre de truc. Mais le genre cru, ultra-macho, divisé et limite radical comme dans ce roman? C'est extrême, à mon avis.


En fait, je trouve même qu'à travers le dialogue féministe ( l'égalité des sexes), il y avait du sexisme masculin à travers les propos des filles. Il y avait donc du sexisme à travers le contre-sexisme! je vous donne des exemples:


(P.80) Cafétéria: Maël ( Incarnation du macho) est tombé au sol, parce que Gabrielle ( Incarnation Fille "Forte") lui a pilé sur un lacet, ce qui l'a fait tomber. Une agent sanitaire lui tend une serpillère. Maël rétorque:
"Pourquoi moi, elle m'a fait tomber!
L'agent répond:
"Le ménage n'est plus une affaire de femmes. On partage les tâches".

Ok. Pourquoi cette remarque? Maël n'a rien dit concernant les femmes et le ménage, pourquoi cette pique gratuite? Il souligne que c'est injuste de nettoyer puisque c'est Gabrielle qui l'a fait tomber, où est le rapport avec la condition domestique des femmes?

Des exemples de ce genre, il y en a pleins. Gabrielle elle-même, qui est supposée être "L'incarnation de la fille-forte-et-moderne" ( un peu surtaxé comme titre) tombe dans les stéréotypes. Quand elle met une jupe, elle se qualifie elle-même de "version féminine", comme le port de jupe était de facto une composante attitrée aux femmes ( Je rappelle que moult hommes considérés "virils", tels que les écossais, les gladiateurs, les Spartiates et même Jésus et Cie ont porté des jupes ou des robes)


Parlons-en de Gabrielle, justement, en second temps. D'une certaine manière, elle ne m'a pas convaincu. Être forte, ce n'est pas être une grande gueule jamais à court de répliques mesquines ou d'être capable de brutaliser les autres. Être forte, selon moi, c'est d'être capable d'avoir assez d'estime de soi pour admettre qu'on a une valeur en tant personne et que l'on peut donc défendre sa propre intégrité. Or, Gabrielle gère mal sa colère, est cinglante, parfois violente, un trait relayé au fait de faire du sport en plus. Comme si faire du sport demandait un tempérament colérique. Pas sur que ce soit un bon message. D'abord, le tempérament colérique n'existe pas, L'impulsif, oui. Ensuite, elle agit en brute, un stéréotype masculin. Pas de quoi être fière. On nous dit dans le roman que le sport lui sert de défouloir, grand bien lui fasse, mais on contourne donc le fait que Gabrielle pourrait aimer faire du sport sans que ce soit pour canaliser sa colère. Vous savez, juste pour le plaisir? Parce qu'elle est sportive de nature, tout simplement? Et j'ajoute qu'il est vrai qu'elle donne l'impression de faire du sport juste pour prouver quelque chose: elle ne m'a pas convaincu du tout qu'elle était passionnée par le rugby et la boxe, mais elle m'a convaincu qu'elle les pratiquaient pour "changer le regard des autres". Et ça je trouve ça triste. Au final, elle devient un stéréotype, elle-même.


En effet, Gabrielle est l'incarnation "du gars manqué", on insiste sur sa dualité homme-femme, au lieu de valoriser simplement ses intérêts comme des éléments unisexes. Comme si, de fait d'aimer tel ou tel trucs, on tombait soit du côté "rose" ou du "coté bleu". Mais c'est justement ça le sexisme: le fait de diviser! Quand j'ai vu ce roman, je m'attendait à ce que 'féminine", ce soit justement l'appropriation d'éléments traditionnellement réservés aux gars devenir des éléments pour tous, pas "une fille qui se prend pour un gars", non! Une fille féminine dans sa façon d'être, qui certes détonne pour le moment, mais qui va être appelé à devenir une des nombreuses façon "d'être une fille". Là encore, dans le roman, je trouve que le message est maladroit, encore clivé. Même le père de Gabrielle l'a souligné: "un gars dans un corps de fille", mais voyons donc, ça c'est du transgenre! Ça n'a rien à voir! Niveau appropriation des stéréotypes, franchement, c'est pas gagné.

Maël, ah, Maël, le "gars macho". Un ado qui se comporte en "vieux de la vieille" qui me rappel notre stéréotype de l'oncle macho avec ses blagues à deux balles machistes, sa vision étroite et sa façon de se comporter immature. Il lui manquait juste sa bière, sa bedaine et son absence de culture, dans le genre niaiseux des années 1960. Là encore, j'ai senti un recul majeur en terme de vision des gars en 2020. Des Maël, ça existe, mais ça ne représente pas du tout le groupe des 14-20 ans, du moins au Québec. Nous sommes à l'heure des gars qui porte des jupes, des gars qui assument de plus en plus leur diversité sexuelle et leur sensibilité, des gars qui choisissent des métiers à majorité féminine ( prof, infirmier, Technicien en Éducation Spécialisé, etc), donc des "Maël", c'est plus trop d'actualité. J'ai trouvé ce personnage tellement radical, tellement ancré dans ses imbécilités que ça me semblait vraiment tiré d'une autre époque. À mes amis de France, vous qui pouvez relayer, est-ce que vous trouvez ce personnage adolescent vraiment crédible pour 2020? En espérant que non...


Finalement, l'histoire en elle-même part de bonnes intentions: valoriser un personnage féminin sportif, aborder les stéréotypes de genre, mettre en lumière divers personnages dans divers situations histoire de voir qui est le plus perdant de cette situation et qui en souffre, etc. Il y a de la pertinence, mais c'est maladroit. Convenu. Que Maël se découvre un béguin pour Gabrielle, c'était extrêmement prévisible , d'autant que c'est intriguant de ne pas avoir la seule fille qui ne veut pas de vous, ça on le voit dans les autres romans sentimentaux. Au final, il n'est pas réellement amoureux, il veut juste le seul "trophée" qu'il ne peut pas avoir. Pour Maël, "avoir Gabrielle" est un "défi". Y a donc rien d'amoureux là-dedans, selon moi.


Que l'École soit divisé entre populaires sexistes et ordinaires muets est très convenu aussi. En fait, seule Capucine, archétype de la meilleure amie niaise, m'aura agréablement surpris avec sa capacité d'exprimer ses idées auprès des populaires. L'idée des interventions des profs aussi était bien.


Autre élément: il faudrait faire attention à ne pas créer un archétype sexiste au féminin. Je m'explique: l'archétype sexiste masculin, c'est le genre de Maël: il pense que les femmes sont faibles, que les mâles sont supérieurs, que les belles filles méritent plus d'attention que les filles moches ( et bien sur les filles belles sont blondes, cruches, dociles, faibles), que les filles ne devrait pas faire de sport, etc. Mais dans ce roman, je vois l'archétype sexiste féminin que je retrouve ailleurs dans les romans: grande gueule, colérique, incapable de se maquiller ou porter des jupes, se croit meilleure du fait de ne pas être une superficielle, dédaigne les filles qui ont des attributs encore associés au "modèle patriarcal pour le femmes", comme le maquillage ou la couleur rose, etc. On est en train de voir un très mauvais archétype se bâtir et il est horrible, parce qu'il sert le féminisme extrême, soit "la fille qui vaut mieux que le gars". Ça c'est du sexisme inversé. Il faut rester vigilent à ce que ce mauvais modèle ne vienne pas faire croire aux lectrices qu'il est idéal ou recevable socialement. Il faut faire aussi attention à ce qui ne génère pas de la division au sein des filles. Oui, on espère que les filles soient plus fortes, dans le sens où elles reconnaissent leur estime elle-même, et non qu'elles le cherche à travers le regard des hommes, mais pas à devenir des brutes qui se croient non seulement meilleures que les hommes, mais aussi de certains groupes de filles. le féminisme devrait inclure les filles qui aiment les jupes, le maquillage et la mode, si c'est là leurs intérêts, puisque certaines le font pour elles et parce qu'elles aiment ces éléments. Démoniser la coquetterie féminine, parce qu'on l'associe encore aux hommes, est contreproductif et c'est un jugement égocentrique. On peut être coquet pour soit-même, ça n'a donc rien de strictement destiné aux hommes. Bref, il faut faire attention à ne pas créer un seul "type" de filles féministes et ne pas tomber dans la stigmatisation de certains groupes de filles. En ce sens, la couverture me semble inadéquate: Gabrielle qui donne un coup de pied dans un sac de boxe rempli de "trucs de filles", ça envoie deux messages: "dompter et réapproprier les stéréotypes" ( oui, bon message) et "les trucs de filles c'est à proscrire" ( heu...non, pas du tout).


Il y a un dernier petit détail que j'ai trouvé un peu laissé de côté: la déconstruction des stéréotypes. Personne ne s'est interrogé sur les idées préconçues de Maël et ses acolytes, d'où ils tiraient ses idées et ses préjugés? Aucun personnages ne semblent avoir eu vaguement l'idée d'investiguer là-dessus et pourtant, c'est la source même du problème.


Donc, pour conclure, sans tout jeter aux orties, je dirais que le roman est trop dualiste, qu'il porte un message incomplet, se montre sexiste à travers le contre-sexisme, parle trop peu du sexisme masculin ( on n'aborde que le métier d'infirmier de Timéo) et qui fini en plus en queue de poisson. On ignore quels vrais changements vont s'opérer suite aux interventions. On ignore si Maël et Gabrielle en viendront à un respect mutuel. Et les personnages sont très près de leur stéréotype: la sportive gars-manqué, le beau-gars-populaire-arrogant, le meilleur-ami-trou-de-cul, la blondâsse-superficielle, etc. Ils ne bougeront guère de leur case, ces personnages, d'ailleurs. Bref, pas totalement mauvais, mais je ne sais pas comment je vais en parler aux gens en librairie, parce que ça ne correspond pas à notre réalité terrain dans les écoles. Ça manque beaucoup de nuances.


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, (13 ans+).

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En lisant ce nouveau roman de la collection Scrinéo engagé, j'ai eu l'impression de lire un roman d'Arthur Ténor. Il faut dire que ce dernier à participé à l'édition de ce titre, et cela se sent.

La couverture dit beaucoup sur le contenu de ce roman : une fille aux cheveux courts, habillée en pantalon, qui fait de la boxe, et ce titre, "féminine", qui semble antagoniste vis à vis de l'image si on reste dans les clichés. Et c'est tout le propos de ce roman : on peut être féminine, tout en faisant de la boxe (et du rugby) et en ayant les cheveux courts !

Dans l'ensemble, c'est un roman que j'ai apprécié lire. Gabrielle arrive dans un nouveau collège, on sent que ça ne s'est pas très bien terminé dans le précédent, même si au début on n'en sait pas beaucoup plus. Gabrielle aime la boxe et déteste par-dessus tout les clichés sexistes. Dans sa nouvelle classe, elle va vite être confrontée à Maël, le beau gosse du collège, dont toutes les filles sont amoureuses, et qui est un macho fini. Intriguée par cette fille qu'il ne comprend pas et qui ne se met pas à genou devant lui, il va au clash pour la provoquer et tenter de comprendre qui elle est. Gabrielle, elle, est en colère. Elle ne supporte pas ces discours sexistes et n'arrive pas à laisser passer. Elle a besoin de la boxe et du rugby pour se défouler.

Je le disais, dans l'ensemble je me suis laissée porter et j'ai bien apprécié cette lecture. Cela dit, j'ai plusieurs fois trouvé que le récit n'était pas cohérent, qu'il pouvait même desservir le propos. Gabrielle est qualifiée plusieurs fois de "garçon manqué", son père dit "un gars dans un corps de fille". Or c'est tout le contraire ! Avec ses propos on montre que, par exemple, la boxe et le rugby sont des sports de garçon et que Gabrielle est une fille qui fait exception. de même, les propos sexistes de Maël et quelques uns de ses amis sont vraiment bien trop exagérés ! Aujourd'hui le sexisme est bien plus insidieux et discret (c'est même probablement le problème !) En classe en 2021, un élève qui se comporte comme Maël, ça serait soit pour faire de l'humour (pas drôle on est d'accord), soit il se ferait rembarrer directement par la classe. J'en ai vu souvent des garçons comme Maël, quand j'étais en Rep+, qui essayaient de tenir ses propos, même leurs copains leur répondaient qu'ils exagéraient !

Cela dit, je pense que c'est quand même un roman intéressant, et qu'il a toute sa place dans un CDI de collège.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Féminine de Louison Nielman est un roman.

Tout d'abord, je trouve ce livre très intéressant, je pense que tout le monde devrait lire ce livre. Il faut sensibiliser les gens au sexisme, encore plus les adolescents. Ensuite, le combat que Gabrielle mène est très courageux, elle se bat, aide tout le monde et n'a pas peur du jugement. Personnellement, je n'aurais pas eu le courage ni les bon mots pour mener ce combat.
Enfin, la petite chose qui m'a déçue est que [SPOILER :] Gabrielle est sortie avec Timéo à la fin du roman, j'aurais préféré qu'elle sorte avec Maël. Même s'il a été très bête, il a beaucoup changé tout au long du roman, il aurait dû avouer ses sentiments à Gabrielle.

En conclusion, le livre est très intéressant et il traite un sujet important, il m'a beaucoup plu et je le conseille aux adolescents.

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2ème critique :
Ce livre s'appelle « Féminine », l'auteur est Louison Nielman, ce roman a été publié en Mars 2021.

Pour commencer cette histoire m'a plu car les personnages ont mon âge et qu'elle avait lieu dans un collège. En lisant cette histoire je me suis mise à la place de Gabrielle, elle m'a fait de la peine.

Ensuite, j'ai aussi aimé le thème du roman. Il parle du sexisme.Les garçons se sont moqués d'elle car elle fait du rugby et de la boxe. Les garçons croient que ces sports leurs sont réservés. Gabrielle s'est battu avec Maël. Maël s'est rendu compte qu'il avait fait du mal à Gabrielle et a arrêté. Cependant je n'ai pas trop aimé que Gabrielle devienne amie avec Manon. En effet Manon a fait du mal à Gabrielle, elle s'est moquée d'elle à cause de son style vestimentaire au début de l'histoire. Quand Manon n'avais plus d'amis, elle est venue parler à Gabrielle pour ne pas être seule.

En conclusion, j'ai bien aimé cette histoire qui montre qu'il ne faut pas se moquer des autres parce que on est tous différents.



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Ce livre parle d'une jeune boxeuse qui arrive dans un nouveau collège, s'étant fait expulsée de l'ancien pour des raisons mystérieuses qui nous sont dévoilées au fil de l'histoire. Elle a des idées très féministes et lutte contre le sexisme. Elle déteste les remarques humiliantes et les idées préconçues. Mais sous sa carapace de colère se cache peut-être un coeur sensible...

J'ai aimé ce livre car il sensibilise sur le sexisme et montre que tout le monde n'est pas forcément tel qu'on le croit. La fin est surprenante et le livre assez bien construit. Mais je trouve qu'il y a trop de répétitions. En essayant de montrer que l'héroïne du livre est courageuse, l'autrice la décrit de nombreuses fois en disant qu'elle « n'a pas froid aux yeux », je pense qu'elle aurait pu trouver d'autres façons de le montrer. Mais dans l'ensemble ce livre me plait et je le conseillerais.

Klara
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J'adore la couverture et j'ai dévoré le livre qui interroge habilement sur les questions de genre en mettant en scène Gabrielle. le sujet essentiel me semble être le harcèlement mais la toute dernière révélation sur la vie de Gabrielle à Clermont m'a surprise, c'est habilement amené et esquissé.

J'ai trouvé la construction intéressante : les scènes du quotidien s'enchaînent au collège dans un contexte plutôt vraisemblable malgré la scène isolée au gymnase entre Maël et Gabriel ou l'idée qu'un agent puisse fumer dans un local technique (voix rauque de fumeuse).

Des indices sont semés sur une action préparée par un CPE attentif et une Principale soucieuse du mieux vivre ensemble : on ne la découvre qu'à la fin (toutefois la première scène du théâtre forum ne m'a pas paru très claire, c'est plus qu'un canevas mais pas une transcription non plus ; je me demandais si ce n'étais pas le vécu de Capu...). le déménagement de Gabrielle est lié à la mutation de son père mais on attend aussi jusqu'au bout pour connaître les détails de son passé à Clermont et comme je le disais plus haut, la révélation finale vaut l'attente.

La lecture est simple, on ne s'ennuie pas, il y a matière à réfléchir. Puisse ce livre faire prendre du recul à ses lecteurs comme à ses personnages sur les rôles que certains s'assignent : beau gosse, fille populaire, transparent·e·s, meneur·se·s...
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Gabrielle est ballotée de collèges en collèges, au gré des mutations de son père. Une fois de plus, quand elle arrive en Normandie, elle doit tout réapprendre, se faire de nouveaux amis. Difficile pour elle, avec son look androgyne et son air fermé. C'est que ses amis clermontois lui manquent encore beaucoup. Heureusement, elle a une échappatoire, la boxe. Pas très féminin comme sport. de même que le rugby, dont elle intègre l'équipe d'ailleurs. Mais elle s'en fiche de ce que pensent les autres. C'est sûrement pour cela qu'ils et elles ont autant de mal à lui faire baisser les armes. Deux garçons vont pourtant la perturber plus que de raison : Axel, le macho de la classe, petit coq qui entraîne sa cour avec lui ; et Timéo, dont la réserve va attirer Gabrielle. Avec son air de vouloir mordre tout le monde, et sa fureur à fleur de peau, Gabrielle pourrait bien révolutionner les stéréotypes bien implantés dans ce collège.
Un livre nécessaire dans les CDI de collège, voire de lycée, pour pouvoir aborder les stéréotypes et lancer les discussions sur l'égalité fille-garçon et la lutte contre les violences.
Même si nous, adultes, aimerions aller plus au fond des choses, ce roman plaira sûrement à nos ados. le petit insert, tout à la fin, sur les interrogations qu'ils et elles peuvent avoir sur leur sexualité participera aussi à ouvrir les débats. Il sera assurément dans une prochaine commande pour mon collège.
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Féminine, un roman qui dénonce le sexisme. le roman d'une jeune fille qui préfère la boxe à la danse, les baskets aux talons et les jeans aux jupes. Et alors ? Cette année, nouvelle école, Gabrielle est déterminée à ne pas se laisser marcher sur les pieds !
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Le livre Féminine est très intéressant car il parle d'une jeune fille qui aime la boxe et le rugby, il y a un garçon qui aime bien faire des remarques sexistes mais la fille va le remettre a sa place. Il y a une petite histoire d'amour avec un garçon qui lui est très présent pour la jeune fille, il va l'aider quand elle en aura besoin. Ce livre est très passionnant et il peut aider à être plus sûr soit même. la jeune fille a un caractère de feu et c'est ce qui m'a intéressant car elle est indépendante, elle croit en elle et elle se laisse pas faire
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C'est dur d'être unique
Le titre de ce livre est : FÉMININE. L'éditrice s'appelle Floria Guihéneuf. Sa date de publication est 2020. Et l'autrice s'appelle Louison Nielman. Louison Nielman a écrit plusieurs livres pour les enfants, mais je trouve que le livre qui ressemble le plus à Féminine est Trahie. Elle a refermé son cartable de professeure pour devenir psychologue clinicienne. Lire et écrire ont toujours
été un besoin pour elle.
Féminine parle d'une fille qui s'appelle Gabrielle, elle n'est pas comme les autres filles dans sa classe, elle s'habille comme les garçons, elle ne se laisse pas faire par les insultes que les autres lui disent (surtout Maël le garçon
populaire de la classe), elle est très indépendante et n'a jamais besoin d'aide, elle joue aussi au rugby et fait de la boxe. Mais il y aura aussi un peu d'amour dans l'histoire.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette histoire. Je trouve que c'est bien de montrer que les filles aussi peuvent être fortes et qu'on n'a pas besoin de faire
comme le reste du monde, on peut être unique avec nos goûts différents. J'ai beaucoup aimé lire ce livre, normalement je ne suis pas le type de personne à
rester lire pendant des heures mais celui-là je n'arrivais pas à le poser. Je recommande ce livre.
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Le roman intitulé Féminine de Louison NIELMAN a été publié en mars 2021 aux éditions Scrinéo engagé. Il raconte l'histoire de Gabrielle MASSET, âgée de 15 ans qui, suite à la mutation de son père, est contrainte de s'adapter à un nouveau collège en cours d'année scolaire.
Le temps de trouver ses marques, cette féministe à l'allure androgyne va s'imposer auprès de ses nombreux camarades comme une fervente défenseur de l'égalité de genres.
Pour commencer, j'ai été séduite par Gabrielle qui incarne la principale héroïne du livre. C'est une fille en classe de troisième avec des cheveux en pétards, des vêtements larges et des énormes baskets qui dit les choses comme elle les pense. Elle pratique les sports qu'elle aime (la boxe, le rugby), défend ses opinons, montre clairement qui elle est, ce qui la définit et la dérange. Authentique, c'est une écorchée vive capable d'empathie (Gabrielle appelle les secours quand Maël fait une mauvaise chute en skate) mais aussi de froideur (elle ne montre aucune émotion quand Capucine lui parle de la relation amoureuse passée de Maël et Manon), qui assume ses choix.
Ce qui l'insupporte le plus, ce sont les remarques déplacées et sexistes des personnes qui l'entourent. Parmi ces commentaires qui la font réagir, il y a par exemple certaines paroles comme « C'est vrai qu'en termes de rondeurs, vous ne faites pas rêver », « poulette », « Hot dog ! Dommage, moi je préfère les chiennes chaudes, les vraies, pas les bassets » prononcées par des élèves de sa classe.
Ensuite, j'ai envie de dire que ce récit m'a interpellé car il me rappelle une sensibilisation des gendarmes au collège sur les thèmes du harcèlement en milieu scolaire et du harcèlement avec les téléphones et les réseaux sociaux. À cette occasion, l'ensemble des élèves présents avaient participé à un jeu de rôle sur cette thématique. Je me souviens que chaque élève de ma classe avait incarné soit le rôle du harceleur, du témoin ou de la victime.
De la même manière, suite à des comportements déviants observés par le CPE notamment lors du cross (humiliations, blagues lourdes sur les apparences physiques...), les élèves de troisième bleu (celle de Gabrielle) du collège Simone-Veil (en Normandie) ont eu l'occasion de prendre part à un théâtre forum organisé du 8 au 15 avril 2020 autour du thème du sexisme afin de favoriser le mieux vivre ensemble.
Pour cet exercice qui avait finalement enthousiasmé tous les participants, y compris les plus timides, deux intervenants extérieurs prénommés Jeff et Marina s'étaient déplacés. Ils avaient accepté, selon les désidératas des élèves, d'intervertir parfois les rôles des garçons et des filles pour une meilleure prise de conscience collective de la notion de l'égalité homme/femme (Capucine a pu par exemple jouer le rôle masculin d'un patron de garage).
À l'issue des séances et des scénarios proposés, les langues s'étaient déliées et les relations garçons/filles s'étaient apaisées. Les mentalités avaient bel et bien évolué positivement.

Enfin, j'aimerai souligner l'habileté déconcertante avec laquelle Louison NIELMAN parvient à faire plonger le lecteur au coeur des paradoxes et des excès de l'adolescence.
Plus exactement, son écriture fluide et facile à lire traduit parfaitement les émotions que peut ressentir un collégien lambda entouré d'autres adolescents du même âge.
Ainsi, au fil du livre, on découvre d'abord Gabrielle, la rebelle, celle qui se montre au grand jour, avant de saisir dans le dernier chapitre qu'elle est tourmentée par sa vie amoureuse et son orientation sexuelle : le baiser de Timéo a la même saveur que celui qu'elle a reçu de Léa juste avant de quitter Clermont-Ferrand !
À ses côtés, il y a aussi Maël aux multiples facettes : c'est à la fois un beau garçon viril et machiste qui fanfaronne au milieu de ses pin-ups mais aussi un guitariste compositeur romantique doué de sentiments qui a le béguin pour Gabrielle. Malheureusement pour lui, ses sentiments ne sont pas réciproques.
À noter également la présence de Manon, très attachée à son apparence physique qui se comporte comme une dévergondée pour répondre aux attentes des garçons, celles de Capucine avec ses mèches colorées, son visage parsemé de cicatrices d'acné, qui aime enchaîner les ragots, ...
Pour conclure, ce livre vise à dénoncer les comportements sexistes au sein des collèges tout en abordant la quête d'identité des adolescents. Gabrielle MASSET, l'héroïne principale du roman qui ne rentre pas dans les critères habituels de la féminité m'a plus particulièrement touché car, tout au long du roman, elle a été en quelque sorte le porte-drapeau de la lutte pour l'égalité des genres.
Dans le même ordre d'idées, à savoir le combat en faveur de l'égalité homme/femme, le film intitulé Billy Elliot réalisé par Stephen DALDRY met en scène un jeune garçon de onze ans du Nord-Est de l'Angleterre qui bouscule l'idéologie de sa famille (les garçons pratiquent la boxe) en s'élevant contre eux mais aussi contre les stéréotypes de genre pour danser dans un corps de ballet professionnel.
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