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Critique de Davjo


C'est la vie d'un type retiré de tout, qui a abandonné toute attache sociale, qui s'imagine, posté à son coin de rue qu'on le traite de rebut social, sorte d'épouvantail, un déserteur, quelqu'un qui refuse d'obéir, un meuble oublié. Qui a simplement dévié, parce qu'il connaissait tout d'avance et que le monde connu s'étendait devant lui comme un désert, vivant dans ses pensées, incapable d'obéir à une discipline de vie et de travail, comme les honnêtes gens qu'il voit attachés à des cordes, d'échéances en échéance. Qui a pris des chemins de traverse où il vit une autre vie.
« Je plongeai dans le mutisme et mes rêveries habituelles. »
Avec des phrases simples, il parle de sa vie et de ses pensées, la rue, les gens qu'il voit, son passé récent et son enfance (dans un hôtel, dans les jambes des autres, sans père), le tout entremêlé. Et la nostalgie d'un chien. Belles descriptions du mammifère insouciant. C'est fluide, le lecteur s'immerge comme si ce livre vivait dans les pensées du lecteur, une autre vie inventée, au rythme d'une marche contemplative.
Parfois, Paul Nizon raconte une histoire, ça commence par « J'ai lu dans le journal...» et il revisite une histoire vraie d'êtres en rupture, Jean Paul Romand, Paul Catrain/Catrovitch, le jeune suicidé au pull-over, Drancy ce camp d'internement français et ces faits divers ouvrent des fenêtres dans le flux du récit, des échappées belles auxquelles rêve ce semi-clochard devenu invisible aux créatures féminines.
Paul Nizon transforme son narrateur en figure universelle. Pour tous ceux qui ont la nostalgie d'un chien, qui ont un chien imaginaire en mémoire.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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