AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 844 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une belle découverte. Gaëlle Nohanr nous entraîne avec cette écriture ciselée et vivante. J'ai adoré partager la vie tumultueuse de cette femme incroyable. Formidable et poétique, c'est aussi une belle manière d'appréhender des moments clés de l'histoire, entre l'Europe des artistes et de l'émancipation et les États-Unis de l'après-guerre.
Commenter  J’apprécie          20
Paris & Chicago 📒📷
.
Tout commence à Paris en 1950, lieu choisi par Eliza qui a fui sa vie.
Elle a tout quitté : c'est une femme éprouvée au courage exceptionnel.
Ses rencontres le seront tout autant, mises en lumière par son Rolleiflex. Car tout au long du livre, la photographie est omniprésente et permet de visualiser chaque instant de façon encore plus intense! Ses amies, St-Germain-des-Prés, Ménilmontant, les clubs de jazz... même la musique résonne encore tant l'ambiance est installée! 🎼📸
Avant Paris et l'exil : Chicago. La ville d'origine d'Eliza qui y a vécu son rôle d'épouse modèle à la perfection dans un pays ravagé par la ségrégation et les trahisons, auprès d'un mari et d'une belle-mère sans aucun état d'âme. Ville qu'elle retrouvera à la fin des années 60 avec son Leica M3 : sur fond de guerre du Vietnam, politique malhonnête, racisme, assassinat de Martin Luther King puis de Bobby Kennedy,... Eliza tentera d'accomplir sa vie de femme et de mère libre, engagée, déchirée par l'incertitude et pleine de force et d'amour.

Je termine une lecture touchante, Eliza me manque déjà !
Commenter  J’apprécie          20
Bonsoir à toi qui passe par là. C'est une chronique nocturne que je vous délivre ce soir. Aujourd'hui, j'ai lu " La femme révélée " de Gaëlle Nohant et ce fut un voyage magistral. J'ai été véritablement émue par le destin d'Elisa Donneley, jeune femme des années 50 luttant pour vivre et protéger ses convictions, ce qui l'amènera à mener des combats pour la défense des droits civiques au coeur d'un Chicago à feu et à sang. Jusqu'à la dernière page, l'écriture addictive de l'auteur m'a véritablement submergée. Les personnages y sont attachants, palpables, je me suis sentie face à un chef-d'oeuvre avec une force singulière dans la narration riche qu'il nous offre tout comme dans la recherche historique qui a été menée par l'auteur afin de donner de l'ancrage et de la profondeur au récit. L'histoire s'ouvre sur notre rencontre avec le personnage principal, Elisa, jeune femme se rendant compte que le mari qu'elle a épousé n'est pas celui qu'elle croit. Elle est amenée à devoir le fuir, laissant derrière elle son jeune fils Tim. C'est à Paris qu'Elisa devra reconstruire sa vie seule sous le nom de Violet Lee. On la suit dans ses pérégrinations nocturnes dans les clubs de jazz parisiens, dans ses amours naissants, ses amitiés et le développement des clichés qu'elle prend avec son Rolleiflex ne quittant jamais son cou, comme une armure face au monde. C'est l'histoire d'une femme qui fuit pour mieux revenir, enfin révélée à elle-même. Ne passez pas à côté de cet ouvrage puissant. @monprecieuxlivre
Lien : http://monprecieuxlivre.wixs..
Commenter  J’apprécie          20
États-Unis, début des années 50.
L'Amérique traditionnelle, puritaine, bien-pensante n'offre aux femmes qu'un destin étriqué, corseté par la morale conservatrice dominante.
L'une d'elle s'est enfuie. Elle s'appelle Eliza.
Elle a trouvé refuge à Paris, où l'on se remet tant bien que mal de la guerre, où l'on veut revivre encore plus fort et autrement. le coeur battant du renouveau, c'est St Germain des Prés, épris de liberté et de valeurs nouvelles.
Là où l'héroïne de la fenêtre panoramique (Les noces rebelles au cinéma) avait tragiquement échoué à rejoindre cette terre promise, la nôtre réussit à échapper à l'enfer « doré » prévu pour elle. Elle refuse son destin programmé et rompt les amarres. Elle bouleverse ainsi toute son existence, renonce à une sécurité confortable et à sa famille, en particulier son fils adoré ...
Il y a eu pour elle des urgences encore plus graves que de s'arracher à un cocon normatif et oppressant. La découverte de qui est réellement l'homme qu'elle a épousé en particulier.
A Paris Eliza change de nom, change de tout. Elle réinvente sa vie comme Paris réinvente petit à petit la sienne, elle s'intéresse à une classe sociale dont elle avait été tenue écartée, elle partage le sort de gens démunis, comme elle qui a délibérément tout perdu et à qui on a tout pris. Devenue "Violet", malgré les déchirements de la séparation, elle s'épanouit et se transforme.
Et quand, au printemps 68, elle retourne à Chicago, elle est prête pour toutes les luttes à mener, corps et âme.
Ce texte formidable nous parle d'exil, d'amour sous toutes ses formes, d'art, de vérité(s)- et ce "s" compte beaucoup ! - quelle sera par exemple la "vérité" ressentie par le fils abandonné, même si elle a pensé à lui tous les jours ? -, de combats menés pour soi et tous les opprimés (Droits Civiques, opposition à la guerre du Viêtnam, dénonciation du pouvoir destructeur de l'argent ...)
Et surtout de liberté. Celle de dire non, celle de choisir et d'assumer son destin, quoi qu'il en coûte. Eliza/Violet est une grande héroïne qui va jusqu'au bout avec détermination et que nous n'oublierons pas de sitôt.
Un roman envoûtant, à dévorer et conserver soigneusement dans un coin de sa mémoire, tant ses messages d'amour et de rébellion sont précieux, un encouragement dans cette période actuelle troublée. La deuxième guerre mondiale, les années 50 puis 1968 avaient préparé de grands changements, comme notre époque en crise.
Commenter  J’apprécie          20
Après avoir lu les précédents romans de Gaëlle NOHANT, c'est avec avidité et plaisir que je me suis plongée dans ce nouvel opus dont je n'ai pas lu volontairement la quatrième de couverture.

En réalité, le seul nom de l'auteur et son titre très mystérieux mais à la fois révélateur m'ont suffit pour déclencher chez moi une envie irrépressible de retrouver la plume de la romancière.

Décidément, Gaëlle NOHANT a un réel talent pour captiver ses lecteurs et nous proposer à chaque nouvel opus des histoires terriblement romanesques parfaitement bien documentées .

Dans une première partie de ce nouveau roman, à travers la vie de son héroïne, l'auteur nous plonge au coeur du PARIS des années cinquante, nous décrit avec justesse le Saint- Germain-des- près d'après guerre et l'apparition de ses fameux clubs de jazz, elle nous explique la place des femmes ainsi que celle des laisser pour compte de l'époque comme en témoigne le personnage de Rosa. Passionnée de photographie, Eliza/Violet ne se sépare jamais de son Rolleiflex et c'est à travers son objectif que nous découvrons tout ce microcosme parisien alors que notre américaine commence sa seconde vie dans la capitale.

Mais, autant le préciser d'emblée, j'ai eu de vraies difficultés à m'attacher au personnage de Eliza/Violet au début du récit de sa fuite. En effet, pour moi, rien, ou presque, ne peut justifier l'abandon d'un enfant et j'ai eu de réelles réticences à comprendre son geste.

Cependant, au fil des pages et alors que ses motivations et les raisons qui l'ont contrainte à partir se révèlent, j'ai commencé à apprécier la femme, ses combats, sa détermination et même comprendre sa souffrance d'avoir laissé derrière elle son petit garçon. J'ai ressenti toute sa douleur et réalisé l'impasse dans laquelle elle se trouvait et expliquait sa conduite. C'est dire toute l'intelligence de Gaëlle NOHANT qui a su imaginer une héroïne complexe et imparfaite qui finalement suscite l'empathie malgré ses choix.

Dans une seconde partie, Gaëlle NOHANT nous rapatrie dans le CHICAGO de la fin des années soixante , la contestation gronde alors que la guerre du VIETNAM a débuté, les droits des afro-américains sont toujours bafoués, Eliza/Violet revient aux ETATS UNIS et tente de renouer avec son passé et ses hommes : Son fils, tout d'abord , qu'elle a perdu de vue mais qui reste sa raison de vivre et son grand amour, Sam, homme au passé trouble rencontré à PARIS qu'elle a quitté mais ne peut oublier.

Là, encore, l'auteur décrit et explique minutieusement les enjeux politiques et sociaux de l'AMERIQUE de l'époque tout en mêlant la petite histoire d'Eliza/Violet à la grande Histoire. Partager les questionnements, les engagements et les doutes de notre héroïne nous mènent, notamment grâce à son appareil photos, au coeur de l'action des opposants au VIETNAM, de la campagne présidentielle de 1968 et des magouilles du maire en place dans cette fascinante ville de CHICAGO. La vraie personnalité d'Eliza/Violet éclate au grand jour, elle se montre passionnée, investie, militante et prête à tout pour regagner l'amour de son fils, elle est éblouissante et enflammée, magnifique figure féminine de son temps. Et j'avoue qu'elle m'a conquise dans cette seconde partie de sa vie….

Dans LA FEMME REVELEE, Gaëlle NOHANT n'hésite pas à mélanger les genres, elle ne nous propose pas une histoire d'amour mais des histoires d'amour, elle intrigue, fait durer le suspens, nous tient en haleine tout en recréant un contexte historique et politique des deux cotés de l'ATLANTIQUE et elle réussit cette prouesse avec brio.

Au détour des aléas de la vie de son héroïne, Gaëlle NOHANT prend la peine de distiller quelques principes humanistes et engagés qui démontrent qu'elle écrit pour divertir ses lecteurs mais aussi éveiller leur conscience , elle le fait avec intelligence et sa plume est toujours un ravissement. Personnellement, je ne m'en lasse pas, j'aime cette recherche scrupuleuse du mot juste, de la phrase qui fait mouche et sonne parfaitement.

Je crois que vous l'aurez compris, je suis UNE FEMME CONQUISE par LA FEMME REVELEE de Gaëlle NOHANT, il serait vraiment dommage de ne pas se laisser séduire par ses charmes ….

MYMY

Lien : http://cousineslectures.cana..
Commenter  J’apprécie          20
J'ai adoré ce livre qui raconte l'exil d'une Américaine à Paris! On y visite la capitale en sa compagnie à travers ses yeux et son appareil photo. On a vite envie de passer à autre chose que la découverte des pavés parisiens et ses rues, on veut savoir son histoire, les raisons de son exil et si un retour est envisageable ! Une histoire d'amour vient ponctuer le récit, c'est léger et cela se lit très facilement !
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman est un entremêlement d'histoires et de l'Histoire. L'autrice raconte Eliza - ou plutôt Violet - elle raconte son courage d'avoir abandonné son fils pour se protéger. Comment comprendre un acte qu'une mère ne se pardonne pas elle-même ? La femme révélée est l'histoire de ce chemin de croix, le chemin de l'acceptation, le chemin des retrouvailles.

En plus de cela, Violet est une photographe amatrice qui va devenir progressivement une photographe professionnelle. Elle apprend petit à petit que prendre des photos signifie également révéler une part de la photographe.

En toile de fond, le roman aborde la triste période de la ségrégation au Etats-Unis, des manifestations contre la guerre du Vietnam. J'aime beaucoup lire sur cette époque. Je pense notamment à un roman et un film qui traite des mêmes évènements que La Femme révélée : le film Les 7 de Chicago et le livre de Nathan Hill Les fantômes du Vieux pays. C'est ultra intéressant de voir cette même semaine d'août 1968 traitée par trois oeuvres différentes.

J'ai été extrêmement touchée par cette histoire, aussi bien par les personnages, par les faits que par les sentiments qui transparaissent dans l'écriture.
Commenter  J’apprécie          10
Deuxième lecture dans le cadre du Grand Prix RTL/lire 2020 et une première découverte de la plume de Gaëlle Nohant même si La part des flammes m'attend depuis plusieurs mois dans ma PAL.
La femme révélée est l'histoire d'un destin hors norme, celui d'Eliza, jeune femme de bonne famille qui épouse à Chicago un homme d'affaires. Cependant le conte de fées se craquèle, révélant à Eliza que la vie qu'elle pensait vivre n'est qu'un mirage, l'enfermant dans une tour dorée. Les découvertes qu'elle finit par faire la mettent en danger. Fuir serait donc la seule solution mais Tim, son fils, la retient à cette vie qui n'est que menaces et trahison. Sacrifiant cet amour inconditionnel d'une mère pour son enfant, Eliza sous le nom de Violet Lee fuit l'Amérique des années 50 pour Paris, la ville de l'espoir et des libertés. Mais la menace rôde… Armée de son seul Rolleiflex et de son courage, Violet arrivera-t-elle à échapper à la menace, à se reconstruire et à retrouver son fils abandonné à regret ?
«Les photos révèlent la beauté cachée. Celle qu'on ne voit pas tout de suite. »
Cette rencontre avec Gaëlle Nohant et son personnage est un beau moment de lecture. On se laisse emporter dans l'histoire de cette femme bouleversante, déchirée entre son envie de vivre et son fils laissé de l'autre côté de l'Atlantique.
Dans la première partie du roman, à Paris, j'ai aimé l'ambiance des clubs de jazz, les rencontres de Violet avec d'autres femmes, pour certaines au destin brisé. L'écriture de Gaëlle Nohant est douce et amère, soufflant l'espoir et la désillusion. Paris, Rose, Sam et Horatio sont comme une chambre noire pour l'héroïne. Ils vont lui permettre chacun à leur façon de se révéler, d'être celle qu'elle a dissimulée dans ce mariage de convenance, sans véritable amour mais avec de réels mensonges et trahisons.
Et lorsque vingt ans après la fuite, elle part retrouver son fils, c'est une femme tout autre qui foule sa terre natale. Révélée à elle-même, elle doit relever le plus grand défi : renouer avec son fils. Ce retour est aussi un retour à des engagements, des idéaux politiques, ceux du père d'Eliza, sacrifiés sur l'autel du mariage. En revenant, elle peut être enfin celle qu'elle a toujours été au fond d'elle : une femme libre, une femme forte.
« Tant qu'on forcera ces gens à s'entasser sur quelques miles et qu'on leur déniera le droit de vivre où ils veulent, d'avoir les mêmes opportunités que les autres…ils voudront échapper à leur prison par tous les moyens, et peu importe s'il faut voler ou tuer pour y parvenir. C'est humain, tu vois, d'aspirer, de ne pas supporter la cage. »
Si j'ai aimé suivre le destin de cette femme, j'avoue que j'ai un peu moins apprécié la seconde partie. Les retrouvailles m'ont un peu laissée sur ma faim. Rapides, elle s'effacent trop à mon goût au profit de l'engagement politique d'Eliza. Et peut-être étais-je un peu triste d'abandonner Eliza ?
En résumé : un récit captivant, un destin exceptionnel et une plume talentueuse
Commenter  J’apprécie          10
« La femme révélée » est le quatrième roman de Gaëlle Nohant qui s'inscrit dans ses grandes lignes dans l'univers thématique des trois autres, ne serait-ce que par l'obsession avec laquelle Eliza, son personnage principal, tente de « délimiter le territoire de l'angoisse » que lui inflige l'absence d'un être cher et protecteur. Est-ce la raison principale qui la pousse à fuir, à tout laisser derrière elle, et à se cacher sous une autre identité pour se retrouver à Paris, loin de sa Chicago natale ? Et, puis, qui lui garantit qu'en cessant subitement d'être Eliza Donnelley, et devenant par la magie des faux papiers Violet Lee, les choses vont s'arranger pour elle, faisant disparaître les dangers présents et à venir ? Et, si non, que signifie « pleurer sur une impossible réparation » ?
Lien : https://lettrescapitales.com..
Commenter  J’apprécie          10
Une magnifique histoire de femme, dans le Paris et Chicago de l'après-guerre.
Dès le départ, on se retrouve plongé dans les années 1950. On découvre tout d'abord la ville de Paris, que Violet choisit pour commencer une nouvelle vie. Violet y rencontre des personnages hauts en couleur, écorchés, tous très touchants dans leur soif de vivre et leurs espoirs. Mais le regard le plus poignant reste celui du Rolleiflex de Violet, qui, tout au long de sa vie, capture les moments les plus forts de son histoire, et de l'Histoire. On découvre aussi un pan de l'Histoire Américaine, et la ségrégation toujours en vigueur dans cette superpuissance d'après-guerre.

Eliza nous rappelle qu'un changement d'identité ne suffit pas à effacer qui l'on est vraiment. Qu'être en accord avec ses valeurs devient parfois le combat d'une vie.
Grâce au travail poussé de documentation mené par l'auteure, le lecteur se retrouve partie-prenante des luttes raciales aux Etats Unis.

L'écriture est magnifique, et l'idée d'immortaliser certaines descriptions grâce à l'objectif de l'appareil photo est brillante. Ce livre est le reflet de ces photographies : des images prises sur l'instant qu'on garde en mémoire tant elles sont troublantes, poignantes.
C'est avec regret que j'ai refermé ce livre. Je ne connaissais pas Gaëlle Nohant, mais je suis heureuse d'avoir découvert cette auteure, et j'ai hâte de me plonger dans une autre de ses oeuvres.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (1603) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3709 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}