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Critique de Berthelivre


Le positif de ce livre, c'est le partage que fait Gaëlle Nohant de sa découverte de l'ITS (International Tracing Service) qui d'ailleurs porte maintenant le nom d'Archives Arolsen. Un organisme dont j'ignorais l'existence, comme l'auteur il y a deux ou trois ans.
Et dont le fonctionnement, pendant une dizaine d'années, sous l'égide de la Croix-Rouge, a semblé donner lieu à critiques (mais on en comprend mal les raisons, et c‘est regrettable).
Aujourd'hui, ses buts et son ouverture aux chercheurs comme aux particuliers sont éminemment respectables et nécessaires.
J'aurais préféré, au roman qu'a écrit Gaëlle Nohant, un document qui raconte cet organisme, son évolution, ses difficultés et ses succès. Qui évoque les personnes, parfois bénévoles, qui se dévouent aux recherches. Et qui rende compte du déroulement de ces enquêtes. du moins, de quelques-unes, authentiques.
Car je ne comprends toujours pas l'invention de personnages, dans le contexte de l'extermination poursuivie par les nazis, l'invention de destins tragiques et de souffrances, comme si ce qui a existé ne suffisait pas. Cela a quelque chose d'insultant pour ceux qui ont réellement connu les camps, en sont revenus ou non.
Et comment prétendre approcher la psychologie dévastée, les traces laissées et indélébiles, alors que ceux et celles qui ont pu en témoigner ne se sentaient compris que par leurs camarades de déportation ?
Ceux-là, oui, nous devons les lire et les écouter. Avec l'humilité de ceux qui n'entendront jamais, malgré tous leurs efforts, l'indicible de leur histoire. Mais se mêler de vouloir l'imaginer et la décrire, quelle prétention, sauf peut-être à avoir la puissance et la subtilité d'un Philippe Claudel (Le rapport de Brodeck) ou d'un Raphaël Jérusalmy (In absentia). La démarche de Gaëlle Nohant part d'une bonne intention, mais ce n'est pas sous la forme d'un roman sans envergure qu'elle aurait dû la développer.
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