The Prison Healer, tome 1 : La guérisseuse de Zalindov

— Je suis touchée que tu aies été fâché par ce que tu as entendu, mais je n’ai pas besoin que tu te battes à ma place. Je suis ici depuis assez longtemps pour savoir que le mieux est encore d’ignorer les insultes et de feindre l’indifférence. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, et neuf fois sur dix ils finissent par s’excuser, généralement quand ils sont malades ou blessés et qu’ils se rendent compte que je suis la seule à pouvoir les aider. Non pas, ajouta Kiva avec emphase, que je refuserais de les soigner s’ils n’exprimaient aucun remords. Simplement, quand ils comprennent que je me soucie d’eux, ils cessent de passer leur colère sur moi. Car ce n’est rien de plus, Jaren. Ils sont en colère, frustrés, impuissants, comme le reste d’entre nous. Ils expriment juste leurs émotions de la mauvaise manière.

𝑵𝒆 𝒕'𝒆𝒙𝒄𝒖𝒔𝒆 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒅'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓 𝒒𝒖𝒆𝒍𝒒𝒖'𝒖𝒏. 𝑷𝒂𝒔 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒔𝒊 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙. 𝑺𝒖𝒓𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒔𝒊 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙.

Si Naari avait menti et qu’elle et Jaren entretenaient une relation intime, cela ne regardait qu’eux. Kiva s’en moquait. Complètement. Et elle ne se mentait pas du tout à elle-même.

— Quel est ton secret ? Pour survivre, je veux dire.

Elle pesa soigneusement ses mots avant de répondre :

— Ça aide si tu as une raison de vivre. De te battre. De te lever chaque matin. De vouloir survivre. Parfois, c'est cette envie qui fait toute la différence. Parce que une fois que tu renonces, là-dedans (Elle désigne son cœur.), c'est comme si tu étais déjà mort.

Les gens - et les hommes en particulier - réagissaient souvent mal lorsqu'ils avaient l'impression que l'on critiquait leur intelligence.

𝑱'𝒂𝒊 𝒃𝒆𝒂𝒖𝒄𝒐𝒖𝒑 𝒅𝒆 𝒓𝒆̂𝒗𝒆𝒔. 𝑩𝒆𝒂𝒖𝒄𝒐𝒖𝒑 𝒅𝒆 𝒄𝒂𝒖𝒄𝒉𝒆𝒎𝒂𝒓𝒔. 𝑺𝒆𝒖𝒍 𝒍'𝒂𝒗𝒆𝒏𝒊𝒓 𝒎𝒆 𝒅𝒊𝒓𝒂 𝒍𝒆𝒔𝒒𝒖𝒆𝒍𝒔 𝒔𝒆 𝒓𝒆́𝒂𝒍𝒊𝒔𝒆𝒓𝒐𝒏𝒕.

-Mais papa, la fin est toujours le meilleur moment.
-Pas toujours, ma puce. Parfois, c'est le début.

La blessure guérirait, mais la cicatrice ne disparaîtrait jamais.

Sa famille l'attendait.Sa famille allait venir la chercher. Elle n'avait aucun doute là-dessus. Un jour, ils seraient tous réunis. Elle refusait de laisser son histoire se terminer avant cela.

- Enlève ta chemise et allonge-toi.
- Je suis flatté, mais on se connait à peine.
Kiva releva brusquement les yeux vers lui. Malgré la fatigue et la poussière sur son visage, son regard bleu doré pétillait d'amusement.
- Si tu es incapable d'être sérieux, va-t'en, siffla-t-elle en désignant la porte du doigt. Je suis sûre que Tipp sera ravi d'enlever tes points de suture dans votre cellule.
- Mais Tipp n'a pas tes délicieuses manières, répliqua Jaren avec un sourire en coin avant de retirer sa chemise et de s'allonger sans attendre sur la table.