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Critique de blamblinou


Hans Blaer est né.e Ilmur Thöll : une fille avec un "sphinx", autrement dit une personne intersexe. Elevé comme une fille, iel a vite réalisé sa différence, et a décidé de ne pas choisir, se genrant tantôt homme et tantôt femme, pour finalement rester fidèle à sa nature de personne intersexe. Et pourtant, ce cheminement n'a pas été de tout repos, et s'est fait souvent dans la provocation, pour moins se laisser atteindre, peut-on imaginer. Cela donne, à l'âge adulte, un être semblant dénué de tout sens moral, et qui en joue, avec perfidie. Un véritable anti-héros.

Le troll, c'est selon, soit une créature de la mythologie nordique, soit une personne qui joue les provocateurs sur les réseaux sociaux, et s'amuse des polémiques ainsi déclenchées. A en voir le contenu de ses posts Facebook, retranscrits dans le roman avec leurs statistiques, Hans Blaer s'en délecte volontiers. Iel réalise plusieurs coups d'éclat, remontés jusqu'à la scène publique, et finit par franchir la ligne de trop, provoquant bien plus que des réactions outrées : des blessures profondes chez d'autres personnes.

Difficile de savoir quoi penser de ce roman atypique. Si on a tendance à condamner Hans Blaer pour ses actions devenues depuis longtemps répréhensibles, on ne peut s'empêcher de sourire, de partir dans un long rire caustique devant sa narration et son interprétation des événements. C'est en effet un troll d'une grande qualité, et quand on sait reconnaître un troll, on s'amuse finalement des réactions de ceux tombés dans le panneau du premier degré. On reste ici dans cette ambivalence, entre le rire, et la vision de tout ce qui peut ici choquer.

Difficile en fait de savoir à quel endroit du spectre de cette ambivalence se positionne l'auteur. J'ai vu certains lecteurs juger ce roman transphobe (on justifie des atrocités commises par le fait que s'assumer transsexuel est forcément signe de déviance). Mais en réalité, n'est-ce pas là un énième troll de l'auteur lui-même ? Je reste néanmoins dubitative, malgré les sourires que ce roman m'a tirés.
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