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EAN : 9791022611480
380 pages
Editions Métailié (26/08/2021)
2.79/5   26 notes
Résumé :
Hans Blær est un troll trans de trente-trois ans. Hans Blær a les joues rasées de frais, de faux ongles en gel rose, une poitrine imposante, plus petite que celle de sa mère, et un torse velu, un peu plus que celui de son père.

Hans Blær est né hermaphrodite, sa mère a refusé une opération immédiate, et iel s’est choisi le seul prénom épicène de la langue islandaise.

Très jeune, iel a compris que les adultes n’avaient pas le monopole de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

« Selon le folklore, les trolls sont des créatures géantes qui vivent dans des grottes perchées dans les montagnes. »

C'est donc la fin de l'été. Et ça ne promet rien de mieux, sauf cette sortie littéraire qui devrait bousculer les intimes. Alors, je prends la plume pour ne pas laisser aux oubliettes, cet impossible qui décide d'exister. Parce que iel est peut-être déjà mort.e, mais peut-être pas, il semblerait que ce personnage a les attributs adéquats, pour hanter et déstabiliser, durablement. Parce qu'iel vit sur le spectre, libre, ni homme ni femme, partout et nulle part, créature insoumise, un Troll charismatique…De toute évidence, le monde a du mal à accepter une telle anomalie, parce que le monde aime les cases, les genres bien définis. Alors ce Troll, va être obligé de tirer des coups de pieds dans le monde, pour qu'enfin la différence soit reconnue et surtout, admise en ce bas-monde…Il faut une dose considérable de tolérance et d'ouverture d'esprit pour aimer ce Troll, pétri de contradictions, de revendications, d'énergies indociles. Il faut aussi avoir l'intelligence bienveillante de s'y confronter, tout comme l'envie de déconstruire les idées préconçues et les clichés discriminants. Rien d'insurmontable, à priori, à moins que…

« On les considère comme inhumaines, mais elles sont à l'image de l'Homme. »

Ce livre, c'est une vibration. Magnitude maximale. C'est l'idée d'une liberté poussée jusqu'à son extrême et, au-delà…Elle balaie tout, puisque on ne lui a pas laissé de place, quitte à faire des dégâts incommensurables… Et puisque la foule est hostile, le Troll prend son rôle avec une ferveur foudroyante, et qu'importe les conséquences, il fera bouger les lignes…Vous vous doutez bien, que c'est exactement le genre de livre qui exalte ma passion de lectrice, parce que c'est penser, re-penser le monde, les codes, les déterminants, les sujets, les légendes, les états, l'écriture, les modes de vies et les manières d'être, que je vous conseille vivement cette lecture!

« Elles vivent dans la pénombre, car la lumière du jour les change en pierre. La tradition veut qu'on les accuse de tous les maux de la terre. »

C'est la fin de l'été. Il ne reste peut-être rien à dire, quand on a lu autant de souffrances criées, de douleurs tues, et tant de tempêtes à contre-courants… Peut-être qu'il ne me reste plus qu'à mettre des mots simples sur cette impression de lecture: c'est une avant-garde littéraire. Et ce n'est pas seulement un coup de coeur, mais plus probablement un tremblement de coeur, un séisme que je ne suis pas prête d'oublier…C'est la fin de l'été, l'automne s'emmène, on dirait que le spectre de Troll se révèle sur la mer…

« Pour les réveiller il fallait étendre le champ de sa conscience, mobiliser le pouvoir occulte de l'âme et l'unir aux puissances de l'autre monde. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Rarement lecture ne me fut plus ardue que celle-ci ! Roman que je me suis forcée à lire jusqu'au bout pour cause d'un choix commun de mon club lecture. Battu mon record : 9 jours pour lire à peine 400 pages !
Un bébé naît hermaphrodite. Elle commence sa vie comme fillette, puis va alterner selon ses envies sexuelles. Il va devenir provocateur sur les réseaux sociaux et à la radio et ouvrir un centre d'accueil pour personnes victimes de violences sexuelles pour que lui-même et ses collègues puissent les violer eux-aussi en les droguant. On suit aussi le cheminement de sa mère et ses réactions quand elle apprend aux informations que son fils est recherché pour multiples viols. Une liberté d'écriture parfois amusante chez cet auteur islandais comme, je cite : « iel rentra chez ellui. » Confirmation de ce que peut engendrer internet : haine, insultes et pires. J'ai vite été à saturation des scènes de sexe qui banalisent la violence, du langage grossier et du mot « viol » écrit un nombre incalculable de fois. Et la tendresse ? Bordel !
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Je découvre cet auteur islandais avec ce roman « Troll » que je n'aurais jamais lu s'il ne m'avait été envoyé, dans le cadre d'un jury, sans que je l'aie choisi.
« Troll » a un double sens : c'est un être de la mythologie nordique, incarnant les forces naturelles, caractérisé principalement par son opposition aux hommes et aux dieux mais c'est aussi, dans la sphère Internet, un internaute qui poste des messages volontairement offensants afin de déclencher des polémiques. le titre résume bien le personnage central du roman, Illmur Thöll/Hans Blaer qui rejette toute autorité qui restreindrait sa liberté et se délecte des polémiques qu'il suscite sur les réseaux sociaux.
En effet, Illmur/Hans Blaer est né(e) hermaphrodite ; sa mère l'a identifiée comme fille, Illmur, statut qu'elle a accepté jusqu'à l'adolescence puis a rejeté, en choisissant d'être un homme (Hans Blaer) ; mais iel (pronom non genré islandais) fluctue douloureusement entre ses deux identités. Pour se sentir exister, iel, 33 ans, joue la provocation à outrance dans un talk-show radiophonique, à la télévision, sur les réseaux sociaux et devient une célébrité. Iel se moque totalement des règles et des convenances afin de, croit-il, jouir d'une liberté totale. Mais la société ne peut le laisser impunément créer le chaos et iel sera rattrapé(e) par l'action de trop.
Ce roman est intéressant par la nature du personnage principal, hermaphrodite, qui nous fait réfléchir à ce qu'est le genre, le sexe auquel on s'identifie qui n'est pas forcément celui que la nature a attribué ; il aborde également des thèmes sociétaux actuels comme le politiquement correct qui marginalise ceux qui pensent autrement, la puissance destructrice des réseaux sociaux où haine, insultes, menaces se déversent sans filtre et pratiquement sans contrôle, le féminisme et ses excès. Il pose la question essentielle : que veut dire être libre, jusqu'où peut-on aller pour cela, quelles limites peut-on transgresser? Afin de rendre les messages percutants, le style est volontairement agressif, ordurier comme ce que l'on peut trouver sur les réseaux sociaux mais j'ai trouvé ce procédé lassant lorsqu'il s'étale sur un roman complet.
Ce roman est l'exemple poussé à l'extrême de l'écriture inclusive qui colle parfaitement au personnage à genre double qu'est Illmur/Hans avec l'utilisation du pronom non genré « iel », des pronoms « ellui, lea » et des accords mixtes comme « armé.e ». L'auteur semble aimer jouer, non seulement avec l'écriture inclusive, mais avec les mots en général et les niveaux de langage : il aime les allitérations, l'utilisation de la deuxième personne du prétérit qui donne une impression désuète à la langue lorsqu'il parle de sa mère de 60 ans tout en émaillant le texte de quelques « merde, putain ». Je salue ici le remarquable travail du traducteur pour transcrire tous ces jeux linguistiques et faire preuve d'une inventivité sans frein pour traduire les insultes, les grossièretés et le langage plus que fleuri concernant le sexe.
Malgré l'originalité du propos et son traitement sans concession qui ne peut que déclencher la réflexion, je n'ai pas été emballée par ce roman peut-être à cause de l'omniprésence des réseaux sociaux, de la provocation systématique et du vocabulaire ordurier.
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Troll ou l'art de l'ambiguïté au bazooka.

Hans Blær, né hermaphrodite sous le prénom féminin d'Illmur, est une personnalité hautement et politiquement incorrecte. Son identité fluctuante, après une adolescence agitée, se trouve soudain en adéquation avec un nouveau pronom "iel" et un univers qui dénonce/défonce la bien-pensance: le net et les réseaux sociaux. Voilà qu'iel est devenu un troll, ou plutôt LE troll, le plus connu, adulé, conspué d'Islande. Jusqu'au retour de bâton, lorsque Hans se voit traqué.e comme la bête de Frankenstein, suite à une accusation d'agression sexuelle.

L'auteur dresse un portrait de l'époque et de la plaie (au sens biblique) contemporaine des réseaux tels l'eX oiseau bleu et consorts. Ces réseaux soi-disant sociaux vus comme une cour des miracles où ceux qui se sentent laissés sur le bas-côté de la société, lésés, trahis, peuvent déverser leur ressentiment.

Entre Chuck Palahniuk pour le réalisme tendance pessimiste, le talent exempt de délicatesse, et un petit livre nauséabond (Maniac, souvenir de lecture cuisant et sinistre) pour le côté anti-héros nihiliste qui se veut révélateur de nos contradictions actuelles, avec, comme je le disais, du talent cette fois.

Le mal-être privé de Hans Blær trouve un exutoire dans son déchaînement en public et lui apporte gloire et haine. Sans limite, Hans use de tous les médias, internet, radio, mais aussi télévision ou iel présente une émission controversée ( qui n est pas sans rappeler dans ses excès un certain Hanouna chez nous), entre discours en roue libre, humiliations et balles perdues.

Certes, un léger malaise pointe dans l'impossibilité de savoir d'où l'auteur nous parle, quelle est sa position, sa vision du monde contemporain. Mais c'est justement ce flottement, cette ambiguïté qui nous questionne sur nos propres paradoxes. le talent de Norddahl réside dans ses phrases écrites à la sulfateuse, qualité qui déchire la peau de l'hypocrisie pour laisser transparaître en dessous une vérité crue parfois inconfortable. Au lecteur ensuite de gérer comme il l'entend ce miroir qui lui est tendu.

Hans Blær est un symptôme de l'époque mais aussi un révélateur plus qu'un bourreau, même si son chemin virtuel est pavé d'innombrables victimes collatérales. Car ça flingue à peu près à tous les étages et aucune catégorie sociale, aucune niche, n'est épargnée.
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Bien que l'écriture soit intéressante, l'auteur se donnant une grande liberté : temps grammaticaux, pronoms ouverts//inclusifs pour parler du personnage principale, vocabulaires à la fois populaire et savants... Ce livre est perturbant pour plusieurs raisons évidentes.
Le livre m'a parfois intéressé et parfois dégouté.
En cause, le personnage principale Hans Blear, un anti héros n'ayant aucune empathie. Iel est tragiquement égocentrique et perturbateur (un Troll).

D'après moi le problème de ce roman se situe du coté de l'écrivain. Dépeindre une personne trans et intersexe à notre époque relève d'une question sociétal très importante car jusqu'ici ces personnes ne sont pas reconnu et souvent quand elle le sont il s'agit de les ridiculiser en place publique et ou montrer toute l'horreur de leur identités. Ce que fait très Eirikur Orn Nordddahl en rapprochant et superposant les images : du Troll (bête fantastique de conte, assez hideuse et informe), du Troll ( personne qui se joue des autres grâce a l'anonymat des identités internet, ouvertement vicieux et hébété) et du Trans//Intersexe (qui dans son histoire est relié aux bêtes de foire et à la monstruosité).

L'écrivain Eirikur Orn Nordddahl est un homme blanc cis hétéro. Il n'a donc aucune expérience de cette identité (un grand pan de la littérature est dédié a des personnes ( pour la plus part de hommes) qui se mettent à vivre ou à regarder au travers d'autres identités comme si eux même était neutre. Mais en 2022 je pense que cette manière de faire devrait être remise en question.)

Le personnage principale est une personne non binaire vacillant entre les genres (homme et femme), étant né intersexe, iel se défini comme trans qu'après cette fait opéré (pour avoir de plus gros seins). Sa non-binarité fait écho dans le livre a sa volonté d'être libre (ce qui me semble totalement compréhensible d'un point de vue logique). Cependant sa liberté personnelle de faire ce qu'il veut de ellui même empiète sur sa relation aux autres. Ielles se sent libre de faire ce qu'il veut sur l'autre, violence morale comme physique, oscillant entre le fait d'être le persécuteur et quand il est accusé, devenir une victime.

Au travers de ce livre, l'écrivain est lui même un Troll.
Il utilise le personnage de Hans Blear comme d'une identité qui prend le dessus sur la sienne pour avoir des propos transphobe, misogyne.. sans que cela ne pose problème car ces propos semble sortir d'une personne trans mais au contraire ils sortent ou sont écrit par un homme blanc cis hétéro.

Comme tout le monde le sait, une personne noir aux états unis qui dis négro n'est pas un problème, mais quand une personne blanc le fait ça en devient un. du même coup en utilisant hans blear, Eirikur Orn Nordddahl peut être transpose sans que l'on ne le juge. rapprochant Hans blear de la droite extrémistes, d'hommes en manques de violences car il semble que le viol n'est aucune importance pour eux...

Mais la question est de savoir si le viol n'a aucune importance pour Hans Blear ou Eirikur Orn Nordddahl ?
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critiques presse (1)
LaPresse
18 octobre 2021
Avec Troll, l’Islandais Eiríkur Örn Norđdahl a créé un roman audacieux mettant en scène un antihéros hors du commun. Un individu provocateur qui possède sa propre identité de genre et dont l’existence est conditionnée par le nombre de réactions qu’il suscite sur les réseaux sociaux.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Comment pouvaient-ils se montrer aussi superficiels ? Pourquoi croyaient-ils que seuls les gauchistes avaient le monopole des questions morales ? Pourquoi se désolaient-ils des violences de Pinochet en ignorant celles de Castro ? Pourquoi les tragédies qui touchaient les femmes –comme le viol- avaient-elles plus d’importance que celles qui touchaient les hommes –comme le suicide ? Pourquoi leur sens de la justice leur semblait-il supérieur à celui des autres ? Impossible d’avoir une opinion différente de la leur – impossible ! Sinon, on vous noyait sous un flot d’insultes, on vous traitait de fasciste.
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Et elle se mit à lire, comme on le fait. Les livres sont toujours là, pour ceux qui se cherchent.
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Mais les auditeurs qui appellent et doivent communiquer avec un être humain de chair et de sang, qui ne peuvent pas se cacher derrière un écran d’ordinateur, ceux-là ne s’enflamment pas, ne grouillent pas, ils ne font que bégayer.
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Il ne s’agissait pas de minimiser l’impact de son traumatisme d’enfance, la découverte de la sexualité – ce moment où l’on se rend compte à quel point elle est confuse et corrompue, et où l’on se rend compte qu’on n’est pas seulement humain, qu’on ne devient pas un homme, ni une femme, mais qu’on ne devient sans doute que soi-même, et que nos désirs et notre identité sont parfaitement singuliers
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Les femmes sont-elles moins payées parce que les hommes les détestent, ou parce qu’elles ont d’autres emplois, moins valorisés sur le marché, parce que le marché n’en tire pas de profit ?
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Videos de Eiríkur Örn Norddahl (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eiríkur Örn Norddahl
- "Les formes du visible. Une anthropologie de la figuration", Philippe Descola, Seuil (https://www.librest.com/livres/les-formes-du-visible--une-anthropologie-de-la-figuration-philippe-descola_0-7430583_9782021476989.html?ctx=490ec2b2fb5aab7f33cef3ccdcdeecb8)  - "Et ils dansaient le dimanche", Paola Pigani, Liana Levi (https://www.librest.com/livres/et-ils-dansaient-le-dimanche-paola-pigani_0-7438033_9791034904303.html?ctx=0f7754a98222801860e7781792cb8b2c)  - "L'anarchiste qui s'appelait comme moi", Pablo Martin Sanchez, Zulma & La Contre Allée (https://www.librest.com/livres/l-anarchiste-qui-s-appelait-comme-moi-pablo-martin-sanchez_0-7455913_9791038700529.html?ctx=754bef7b54ab5a67f7192fca7360cb51)  - "Troll", Eirikur Orn Norddahl, Métailié (https://www.librest.com/livres/troll-eirikur-orn-norodahl_0-7430703_9791022611480.html)
+ Lire la suite
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