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Critique de LaBiblidOnee


Si nous lisons pour vivre mille vies en une, je lis peu de policiers ou de thrillers parce qu'ils me font voir la vie en trop noire. Mais de temps en temps, quand je sens que l'histoire, les personnages ou l'ambiance me permettront de m'évader sans trop me brusquer, je trouve agréable et intéressant de plonger de l'autre côté du miroir. Une manière aussi d'approcher les vies de ces hommes et femmes qui veillent sur nous. L'ambiance de celui-ci m'attirait et je savais, pour avoir lu précédemment Surface, que l'auteur a l'avantage de raconter ce qu'il connaît avec une plume efficace et des personnages habités. J'ai donc succombé et j'ai bien fait car, d'après mon souvenir de lecture qui date un peu, j'ai trouvé ce roman un cran au-dessus : il m'a semblé que l'histoire coulait mieux, avec des personnages plus naturels, et un peu plus de profondeur à l'intrigue. Plus de finesse.


Ici, un homme semble enlever des adolescentes et jeunes femmes depuis des années sans qu'on ait pu encore l'identifier et l'arrêter. L'enquête a déjà épuisé un flic lorsqu'on retrouve enfin une victime encore en vie… Pour la convaincre de délivrer des informations permettant d'arrêter son bourreau, et de retrouver les autres victimes ou même leurs corps, on la fait intégrer un programme de protection des témoins. La magistrate en charge du dossier décide alors de l'envoyer le plus loin possible du coupable, et sous la garde d'une personne avec qui elle se sente assez en sécurité pour parler : un flic brisé par les scénarios des romans qui l'ont mis précédemment en scène, le capitaine Coste, à qui l'on avait offert un poste secret défense pour lui permettre de se reconstruire… Et dont la mission n'était en aucun cas d'être l'ange-gardien d'une victime. Une cohabitation pleine de surprise qui rouvrira de vieilles blessures, et prouvera que la violence peut parfois côtoyer la plus grande humanité - mais qu'elle n'est pas à prendre à la légère, toujours symptomatique d'un grain de sable dans l'engrenage.


Ce fut un véritable page-turner pour moi, il nous offre de multiples rebondissements allant du prévisible au beaucoup moins prévisible, même si l'auteur a la gentillesse de semer des indices dans son texte pour nous faire participer - et peut-être trembler un peu plus. Les personnages sont loin d'être lisses et obéissants, c'est parfois peu rassurant mais il faut bien avouer que ça satisfait chez le lecteur une certaine idée de la justice… qu'il serait évidemment dangereux de cautionner, mais qu'en tant qu'êtres humains on peut parfois comprendre. J'ai aimé ce dosage entre l'intrigue et les personnages : Il nous fait craindre mais pas trop, nous montre la noirceur mais pas au point de faire des cauchemars tant tout est équilibré, contrebalancé. Comme si on était en sécurité avec ce drôle de flic, qu'il pouvait tout régler et que donc la vie n'était pas si noire. Sous contrôle, avec un flic qui ne semble plus l'être tout à fait.


Les personnages sont plutôt bien définis, l'ambiance brumeuse sert assez bien l'histoire. Au-delà de l'histoire, des personnages et de la plume, c'est un bel hommage à ces hommes et femmes qui rendent notre monde plus sûr : Olivier Norek laisse entrevoir l'impact de ce métier sur la vie de ces policiers, les ravages sur leurs santés physique et morale. Ces maisons qui leur permettent de se reposer, de se reconstruire après que des épreuves les aient brisés ; avant de retourner au feu courageusement, inlassablement. Et, cerise sur le gâteau : on peut tout à fait, comme je l'ai fait, lire cet opus sans avoir lu les romans précédents dans lesquels apparaissaient déjà certains personnages. Je dirais même que ça m'a donné envie de lire les précédents… Capitaine Coste, me voici !
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